En nos murs, LE PATROnage paisiblement depuis un bon siècle…

Article paru dans le Bulletin communal de novembre-décembre 2020

Selon la définition partielle retenue par l’encyclopédie Larousse en 10 volumes (juillet 1963), le patronage est une « organisation destinée à veiller sur la moralité de l’enfance et de la jeunesse, en accueillant les jours de congé ou de loisirs, les élèves des écoles ou les jeunes gens, pour leur procurer de saines distractions… C’est tout naturellement dans le cadre de la paroisse et autour de l’Église que se sont constitués les premiers patronages. »

En Belgique, c’est en 1850 à Gand, que l’on recense le premier patronage. Très rapidement, dans les grandes villes, on voit fleurir ce mouvement de jeunesse qui devient une institution indispensable et un complément nécessaire de l’école et du catéchisme paroissial. En 1897, on compte en Belgique 513 patronages de garçons et 344 de filles. En 1931, le sigle FNP (Fédération Nationale des Patros) est créé. De même, le Patronage perd son vocable pour ne plus s’appeler que Patro. En 1946, la reconnaissance physique des patronnés se remarque par l’usage d’un uniforme : chemise, cravate et calot.
En avril 1950, la Fédération Nationale des Patros prend ses quartiers à Gilly. En juillet 1962, 2 300 patronnées (dont un groupe du Roeulx) rencontrent le pape Jean XXIII à Rome. Ce n’est qu’en 1965 que l’on donne des noms aux différentes tranches d’âge : les Benjamins et les Benjamines (6 – 9 ans), les Chevaliers et Etincelles (9 – 12 ans), les Conquérants et Alpines (12 – 15 ans) et les Grands et Grandes (plus de 15 ans). Voilà les toutes grandes lignes (subjectives) de l’histoire de cette institution au niveau national.

Haut de G à D : P. Pestiau, C. Pary, M.-C Scauflaire, L. Carton de Wiart, M.-G. Tesain, C; Illemans, J. Van Wayemberghe, M.-C. Bouhière
Accroupies : M.-L. Marlier, J. Wégria, N. Oger, G. Carton de Wiart, C. Vandenbrande, C. Lebacq, M.-P. Wauthier, L. Vanderbeecken, G. Agostinelli, V. Tosti, F. Dubois, P. Tosti

Cela fera bientôt 70 ans (sans interruption) que le patro évolue dans notre Cité princière… Pas mal pour un mouvement de jeunes ! Au Roeulx, il y eut déjà dans les années 1920 un patronage animé et dirigé par monsieur Léon Bienfait, Vicaire. Les réunions se tenaient au Cercle catholique Patria, actuellement le Centre culturel Joseph Faucon. Les activités connurent de nombreux arrêts et reprises jusqu’à l’arrivée de l’Abbé Louis Delatte en 1951. Encouragé par le doyen Blampain, le Vicaire Delatte relance le patronage. Par beau temps, la cour de l’école de l’Ange Gardien ou le bois de St Joseph seront les lieux de rassemblement. Les jours de pluie, ils pourront disposer de la bibliothèque ou de la grande salle (à l’étage) du Cercle Patria. En 1953-54, les patronnés sont de plus en plus nombreux. Il n’y a pas de dirigeants à proprement parler : les plus âgés ont de 13
à 15 ans et sont «chefs d’équipe». Le grand patron et aumônier est le Vicaire, toujours sur la brèche. Courant d’un local à l’autre, il décide de s’en approprier un. Il fait l’acquisition d’un ancien baraquement se trouvant dans les charbonnages de Maurage, baraquement ayant servi à héberger des prisonniers (guerre 40 – 45) et ensuite comme cantine aux premiers Italiens arrivés dans les charbonnages. Ainsi aidé par des professionnels du bâtiment, des dirigeants et de nombreux bénévoles, il décide d’installer son local au fond de la cour du Cercle catholique (là où se situe le nouveau local des scouts).
En 1955, Louis Delatte envisage un premier camp (pour garçons) à Franc – Waret. Le curé est son cousin et connaît le régisseur du château qui accepte d’en prêter les dépendances. Trois années de suite, les 20 à 30 jeunes rhodiens ont gambadé dans les bois et les prés de ce petit village qui comptait à cette époque 200 habitants.

Debout de G à D : Jacqueline Wégria et Marie-Louise Marlier
Assises de G à D : Nicole Oger, Colette Thys et Colette Vandenbrande

Vu le succès grandissant du patro, le successeur du vicaire Delatte, Albert Baert, fit de ses pieds et de ses mains pour obtenir de nouveaux locaux. Il obtint un maximum de bâtiments réhabilitables ayant fait les beaux jours des anciennes usines Sadur (anciens ateliers du Roeulx) près de l’ancienne gare du Roeulx du même côté que « le tennis du Roeulx », là où se situent de nombreux entrepôts. Pour établir un terrain de football entouré d’une piste d’athlétisme, le Vicaire Baert (avait-on dit à cette époque) avait détourné un bulldozer et d’autres engins qui travaillaient sur l’autoroute… Pour réaliser tout cet ensemble, locaux et terrains de jeux, de nombreux parents, fermiers, dirigeant(e)s et sympathisant(e)s ont collaboré d’une manière exceptionnelle au projet de cet inoubliable Vicaire Baert. En avril 1968 eut lieu l’inauguration des nouvelles installations du patro du Roeulx. Pour ce rendez-vous exceptionnel, un grand tournoi sportif fut organisé. Les patros de La Louvière, Houdeng-Aimeries, Jolimont, Morlanwelz, Carnières, Soignies, Strépy et Bois-du-Luc étaient présents à cette manifestation. Plus de 600 garçons et filles entourés d’adultes ont circulé sur ce qu’on peut appeler le plateau de la gare et des anciennes usines Sadur. Volley-ball, basketball, football, cross … furent organisés tout azimut et un lâcher de 800 ballonnets émerveilla toute l’assemblée réunie autour du terrain de football. De nombreux événements marqueront par la suite la vie de notre patro.
Mais je réserve cela pour un prochain numéro. Et comme dit le chant fédéral : « Dans nos patros, goûtons la pure ivresse des plaisirs sains et des ébats joyeux, que l’amitié toujours règne en maîtresse, la charité sera loi dans nos jeux. »

Patrick Renaux

 

Suite de l’article, paru dans le Bulletin communal de janvier-février 2021

« En nos murs, le PATROnage paisiblement depuis un siècle… »

Départ en camp

Que de changements avec l’évolution du patro…

Les gros soucis hebdomadaires des animateurs du patro ont toujours été : les locaux et les endroits en pleine nature pour les jeux.
Pendant de nombreuses années, le bois de St Joseph, la cour de Patria (actuel Centre culturel) et la cour de l’école de l’Ange Gardien ont gardé la cote. Depuis que l’on peut marcher sur les pelouses du Square Léon Mabille, de nombreuses activités sont réalisées « au centre-ville ». Au niveau des locaux, les animateurs ont toujours eu de l’assistance des bonnes âmes de la cité princière. C’est ainsi qu’à différentes époques, les enfants ont pu profiter par mauvais temps du grenier du home St Jacques (exclusivement pour les filles… c’était du temps des soeurs !), des locaux de Patria, des bâtiments près de l’ancienne gare du Roeulx, du « café de la poste » en haut de l’avenue du Roi Albert (bâtiment en face du marchand de vélos) et du bâtiment appelé « chalet du tram Roeulx-Casteau » à la chaussée de Mons (parking du Spar, côté gauche en façade).

Un tout gros investissement financier et humain pour le local de la place communale…

Un bâtiment au centre du Roeulx avec parking… Peu de patros peuvent se vanter d’un tel achat ! Faut pas rêver ! Mais au Roeulx, tout est (presque) possible ! De nombreuses réunions eurent lieu avec des parents, des animateurs adultes, des spécialistes : Joseph Marlier (clerc de notaire) et du Vicaire Deckers. Avec de la bonne volonté, du courage, de la persévérance et de la patience, on peut se surpasser…

Avant l’achat du futur local, un appel aux dons avait été lancé à travers toutes les chaumières de la cité princière. 70 000 francs furent récoltés. Avec tous les fonds de caisses réunis, cela ne fut pas suffisant. Mais grâce à une personne généreuse du Roeulx, le patro a pu bénéficier d’un prêt de 500 000 francs sans intérêt et sans échéance de remboursements. Solidarité et foi envers la jeunesse rhodienne, quelle belle politique au sens noble du terme ! L’acte d’achat fut signé en l’Étude du notaire Gheens le 16 novembre 1983.

L’achat du bâtiment de la place communale a permis aux responsables de voir l’avenir plus sereinement. Après l’acquisition du local, les membres de l’ASBL PATRO décidèrent de récolter des fonds pour arranger et décorer les différentes pièces attribuées à chaque section. C’est ainsi que des ramassages de papier à travers la ville furent organisés. Dirigeants, parents, amis et anciens du patro se succédèrent à cette initiative bénéfique pour tout le monde. Cette activité lucrative prit fin le 28 mai 1988 pour un total de 330 tonnes !

Ce n’est pas tout… Le 6 août 1988, sous l’impulsion de Guy Marin, le premier bal aux lampions prit naissance sur le plateau de la gare. Encouragés par les aînés de la ville qui venaient prendre un (ou plusieurs…) verre(s) en début de soirée avant que la musique ne devienne trop puissante, les bénévoles de cette grande première décidèrent de renouveler cela tous les ans. Chaque année, le nombre de visiteurs augmentait. Le bal aux lampions était devenu incontournable.

Le patro est toujours bien présent dans différentes activités ouvertes au grand public : soupers, Marché de Noël, carnaval, marche ADEPS…

Souhaitons à ce mouvement de jeunesse encore de nombreuses années d’existence, en regard d’un passé glorieux !

Je tiens à remercier Malou (Marie-Louise Marlier), Guy Marin, Benoît Hautenauve qui m’ont aidé à l’élaboration de cette « petite histoire » du patro du Roeulx.

Patrick Renaux

 

 

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