Les petites histoires de l’école de l’Ange Gardien…

Origine du nom de l’école, pourquoi ” école de l’Ange Gardien” ?

Tout simplement parce que non loin de l’école, se dresse une chapellle dédiée à l’Ange Gardien. Cette chapelle fut érigée en 1738 par Pierre Van Hulst. Ange protecteur, le nom allait à merveille pour une institution pédagogique réservée, à sa création, pour les filles. Début des années 2000, des élèves de 6 ème primaire suivis par monsieur Benoît (Hautenauve) eurent l’idée de “rajeunir” la chapelle à l’occasion du centenaire de l’école. C’est dans le cadre de la protection et de la restauration du petit patrimoine religieux que les élèves se sont démenés pour introduire un dossier auprès de la Région wallonne. Recherches historiques, photos, description du lieu et de la chapelle, ouverture d’un compte bancaire…ont donné la part belle à une concrétisation d’une matière ardue à cet âge : “Problèmes”.

Une première en tant qu’élève…une première en tant qu’instituteur…

L’année 1968 marquée par de nombreux événements politiques, économiques et sociétaux (surtout en France), alignera aussi une situation inédite dans l’histoire de l’école… Pour la première fois depuis la création de l’établissement, les élèves de 5 ème et 6 ème années primaires (côté : garçons) allaient partir en ” classes de mer”. Et,et…Je faisais partie de ces chanceux qui pouvaient profiter de l’air marin de la côte belge ! Monsieur Degré ( Marcel) allait également vivre une situation exceptionnelle sur les plages et les dunes de St Idesbald – Coxyde. Aidé par des monitrices, monsieur Degré avait préparé une panoplie d’activités pour ce séjour inoubliable : excursions, sports de plage, promenades venaient agrémenter les leçons de sciences, d’histoire et de géographie axées sur la côte belge.

40 ans plus tard, j’allais vivre avec mes élèves de deuxième année, une expérience exceptionnelle en tant qu’instituteur. Le grand-père d’un de mes chérubins, monsieur Delmoitiez, à cette époque directeur commercial chez BASF, me proposa de passer une nuit dans une des boules de l’Atomium. Sa société avait participé au rajeunissement de cette oeuvre d’art qui avait été conçue à l’occasion de l’exposition universelle de 1958. Deux journées inoubliables ! Les élèves de deuxième année de l’Ange Gardien étaient les premiers élèves de Belgique à pouvoir dormir dans ce lieu mythique. En car de luxe, nous avons visité Bruxelles, nous avons fait un arrêt sur une des plus belles places du monde avec quelques explications d’une guide. Une visite du parc “Mini-Europe” était l’occasion, pour nous tous, d’apprécier les miniatures et d’en reconnaître quelques-unes. Aidé par des anciens élèves, j’ai pu aussi organiser quelques jeux extérieurs dans les bois qui jouxtaient l’Atomium. Vu le côté exceptionnel de cette aventure, nous avons eu droit à des reportages en radio, télévision et presse écrite…Pour notre retour prévu en soirée, quelques mamans avaient préparé des pizzas et quelques boissons. Entourés de leurs proches, les élèves quittèrent l’école avec une multitude de rêves en altitude…

Patrick Renaux

 

120 ans pour l’école de l’Ange Gardien, cette année…

En 120 ans…que de têtes blondes, que de devoirs, que de leçons ! Vous faites peut-être partie de tous ces enfants qui ont commencé leur instruction nourrie et partagée par la communauté religieuse des Soeurs Augustines et plus particulièrement soeur Rose qui fut une des pierres angulaires de cette école plus que centenaire et soucieuse d’une éducation prise en charge par une équipe d’enseignants étiquetés catholiques.

De l’élève au maître d’école

À deux ans et demi, voulant suivre ma soeur aînée à l’école, j’ai insisté auprès de mes parents pour me conduire dans ce lieu de formation qui allait devenir plus tard, mon cadre de vie professionnel. Quand on s’y plaît, on y revient… En effet, parmi les collègues enseignant(e)s que j’ai côtoyés durant ma carrière d’instituteur, je peux citer quelques noms comme Isabelle Lorenzonetto, Chantal Marin, Catherine Roland, Marie-Eve Martinazzo, Annette Marlier, Francis Degré… qui sont passés par toutes les classes de l’enseignement primaire. Une équipe d’anciens élèves aux commandes des apprentissages pour de nouvelles générations d’élèves!

Mais revenons à mes débuts… En tant qu’élève, j’ai commencé ma “carrière” chez madame Marie-Louise. Cette classe mixte regroupait deux niveaux. A cette époque, j’occupais une table qui faisait partie d’une demi-classe que l’on appelait ” le petit côté ” = les plus jeunes. Il y avait bien sûr ” le grand côté ” qu’occupaient les aînés âgés de 4 ans. C’est grâce à madame Marie-Louise que j’ai appris à suivre les injonctions nécessaires à une vie de groupe. Ma dernière classe maternelle s’est déroulée chez mademoiselle Cécilia. On était les grands…

L’année scolaire suivante, j’allais passer de l’autre côté du “grand mur”. À l’époque, la mixité n’existait pas sauf pour les enfants de maternelle. Quels changements ! En récréation, nous devions partager la cour notamment avec des garçons de 5 à 6 ans nos aînés. Les bousculades entre nous faisaient parfois appel à des soins prodigués par un des trois enseignants formant le corps professoral des garçons composé de madame Hendrix pour les 1 ère et 2 ème années, monsieur Crohain pour les 3 ème et 4 ème années et monsieur Marcel Degré pour les 5 ème et 6 ème années. Du côté des filles, madame Dumont institutrice en 1 ère et 2 ème années, mademoiselle Laure en 3 ème année, madame Paula en 4 ème année et soeur Angèle en 5 ème et 6 ème années assuraient tous les savoirs aux filles.

Les bâtiments ont connu quelques changements pendant ma formation primaire. Le plus impressionnant fut pour moi la construction d’un deuxième étage où se situaient les classes des garçons (bâtiment se trouvant aujourd’hui face à l’entrée principale de l’école au fond de la cour). Le rez-de-chaussée était occupé par les élèves de monsieur Marcel Degré, le premier étage était occupé par la classe de madame Hendrix et la classe de monsieur Crohain. Une cloison séparait les deux classes. Grâce à cette transformation du bâtiment les enfants ont obtenu plus d’espace, et plus d’indépendance pour monsieur Crohain. Qui décidait des travaux ? Le pouvoir organisateur composé de gens du Roeulx volontaires et défenseurs de l’enseignement catholique. En tant qu’élève, les présidents de PO que j’ai connus sont monsieur Carton de Wiart et monsieur Buchet. Affaire à suivre…

Patrick Renaux

Il était une fois au Roeulx…

Le Centre culturel, l’Office du Tourisme et plusieurs citoyens rhodiens s’associent pour lancer un nouveau projet visant à remettre en valeur, le temps d’un week-end, diverses archives locales sous forme d’exposition, activités, reconstitutions, conférences et témoignages. Cet événement se tiendra annuellement avec, à chaque fois, un thème différent.

Le chapitre 1 : les écoles

La première édition d’ « Il était une fois au Roeulx… » aura lieu le week-end des 24 et 25 septembre 2022 au Centre culturel, et aura pour thème « Les écoles », vaste sujet universel qui touche toutes les générations.

Nous retracerons la vie scolaire d’antan dans l’entité rhodienne, par le biais d’expositions et d’animations, le tout accompagné de moments d’échanges entre personnes à propos de leurs souvenirs d’école, leur enfance, des anecdotes, des personnages emblématiques…
Cet esprit « retrouvailles » sera central lors de ces rencontres.

APPEL AUX CITOYENS : archives scolaires locales

Un appel est donc lancé auprès de vous, anciens élèves et instituteur(trice)s de nos écoles rhodiennes, pour faire sortir de la poussière, et de vos greniers, vos archives (images, objets, affiches, articles de journaux, livres, etc.) en lien avec l’Histoire des écoles de notre entité. Ces petites merveilles de notre passé scolaire local seront récoltées, scannées et compilées pour être mises en valeur les 24 et 25 septembre 2022 au Centre culturel.
Nous sommes principalement à la recherche de sources historiques issues du 20e siècle.

Vous avez des sources et des objets d’époques dont vous voudriez nous parler ? Contactez-nous à l’adresse archives@leroeulxsouvenirs.be ou au 064/66.52.39.

Nous vous remercions d’ores et déjà pour votre collaboration à ce beau projet.

Mais où est donc passée l’abbaye St Feuillien ?

Dans le parc du château, tout simplement.

Malheureusement, il n’en reste rien. Quelques vestiges sous une folle végétation témoignent de l’existence de l’abbaye. Certaines constructions ont été érigées à l’emplacement même de tout un ensemble utile à la vie quotidienne des moines.

Dans mon article précédent, je vous rappelais qu’une chapelle avait été construite à l’endroit où avaient été exécutés Feuillien et ses compagnons de voyage. Pendant plusieurs siècles, la chapelle fut démolie et reconstruite jusqu’au jour où…début du XII ème siècle, les jeunes religieux fossois manifestèrent leur intention de renouer avec les traditions des premiers chrétiens. Une grande majorité de leurs confrères s’y opposait farouchement. Pour mettre fin à cette tension, l’assemblée du chapitre décida de détacher les chanoines progressistes dans un de leurs domaines, à l’endroit même où Feuillien avait subi son martyre.

La date officielle de la fondation de l’abbaye est 1125. C’était une communauté de Prémontrés. Cela signifie que les religieux devaient se soumettre à des règles strictes. Elle imposait non seulement le respect de la vie en commun et de la pauvreté individuelle mais également le travail manuel ainsi que leur participation assidue aux chants et aux offices de jour comme de nuit. À cela s’ajoutaient un jeune sévère, une abstinence complète de viande et le silence perpétuel. L’abbaye fut durant près de sept siècles, en plus d’un lieu de spiritualité, le poumon économique et culturel de la région.

Ces deux dernières décennies, les liens ancestraux entre Fosses-la-Ville et Le Roeulx ont été réanimés par les deux confréries. En effet, les confréries St Feuillien de Fosses et du Roeulx entretiennent des contacts réguliers notamment lors de leur grand chapitre mais aussi dans des démarches et recherches historiques. Les confrères historiens fossois et rhodiens élaborent des conférences qui cimentent les deux communautés défendant leur patrimoine local. En évoquant la confrérie St Feuillien du Roeulx, c’est pour moi l’occasion de vous apprendre ou rappeler qu’elle vient de fêter ses 30 ans d’existence. La date officielle de la formation de la confrérie est le 19 octobre 1991. A cette date, 14 amis : Benoît Friart, Robert Buchet, Jean Burrion,Emmanuel Delhove, Guy Delrée, Jules Desmarets, Claude Duray, François Goret, Bernard Haenecour, Albert Landercy, Henri Lecomte, Joseph Marlier, Jacques Savoie et Jacques Semenowski lurent la charte devant un public curieux et conquis. En voici le texte :

« …Nous soussignés (noms des confrères)
Tous ayant le privilège de demeurer en la bonne ville du Roeulx
Tous souhaitant développer les liens d’amitié entre Rhodiens
Tous garants des vénérables traditions de notre cité
Tous chantres des bières de l’abbaye St Feuillien
en et hors les murs de la ville du Roeulx
PROCLAMONS
la constitution de la confrérie St Feuillien
et professsons tous
d’en être les fidèles et loyaux serviteurs
Ci-acté près le brassin de St Feuillien.»

Après cette lecture, je vous permets de vous désaltérer en pensant à notre bon saint !

Patrick Renaux

« Faut qu’on » en parle…

En ces quelques lignes, j’ose effleurer un nom et un prénom qui perdurent depuis 1882 dans notre entité … Joseph Faucon.

Notre Centre culturel porte ce label qui pose sans doute encore question parmi une bonne partie de la population rhodienne. Mais qui est donc ce personnage ?

Né au Roeulx le 2 août 1882, il y séjournera 5 ans avant le départ de son père, receveur d’enregistrement, pour les Ardennes. À la mort de son père en 1892, il revient habiter au Roeulx. Le diplôme d’humanités gréco-latines en poche, il se lance progressivement dans la profession d’agent d’assurances, d’expert-comptable et d’administrateur de sociétés. Dans les années 20, il se tourne vers la littérature dialectale et publie son premier recueil de poésies « Saquantès fleurs d’èm gardin » en 1928.

Joseph Faucon, écrivain, historien amateur, poète wallon qui aime sa terre natale, Le Roeulx, a écrit plusieurs recueils de poésies en dialecte du Roeulx et un livre délivrant des données de l’histoire locale. Avec l’aide de son petit-fils : Joseph Faucon (habitant de Gottignies), je retracerai une infime partie de sa vie axée sur l’écriture.

Dans la préface accordée au recueil : « Dins l’courti d’mes pinséyes », le docteur Nopère nous informe de l’attachement du poète à sa ville : « Soucieux de réserver à l’exaltation de sa terre natale le meilleur de lui-même, monsieur Faucon refait un pieux pèlerinage dans les sites qui ont enchanté sa jeunesse… Plein de souvenirs vivaces, le poète nous promène paisiblement dans les paysages pittoresques où il a vécu, dans ses campagnes et ses bois… »

Les poèmes que j’ai choisis sont parcellaires, traduits pour ceux qui ne connaissent pas notre langue locale pleine de saveurs, d’images parfois impossibles à transcrire en langue française.

El Rû

Dju vos r’vwa co volti come quand dj’astoû djambot,
Bone pètite ville dou Rû, si prope, si alicante,
Têre dè mès ratayons, c’èst vous l’oupia dou Cente
Avû l’château dès princes, leû parc èt leûs grands bos.
Fin binése, dju bèrlaure pa t’t-avau vo cardjî,
Su vo Trî al bèrdjole, dins vos rues, vos ruwèles,
M’astardjant, tivozè, asto d’ène vièye capèle
Ayu-ce qu’on prîye l’Avierje pou lès djins aflidjîs…

Le Roeulx

Je vous revois encore volontiers comme quand j’étais enfant,
Bonne petite ville du Roeulx, si propre, si alerte,
Terre de mes aïeux, c’est vous le bouquet du Centre
Avec le château des princes, leur parc et leurs grands bois.
Bien content, je flâne parmi votre Cargies
Sur votre Trieu à la Bergeole, dans vos rues, vos ruelles,
M’attardant quelques fois près d’une vieille chapelle
Où l’on prie la Vierge pour les gens affligés…

A Saint Djosef’

Il avoût ‘ne flinke dè bos dou costè d’Montauban
Qu’ ît spotè Saint Djosef’, dou minme nom qu’ène capèle
Yu-ce qu’on vyoût dès bimbins su lès bras d’leus mamans,
Fé bènis’ au bon sangn’ qui ch’noût rire dins s’potèle.

Dins l’ancyin trô au sâbe pa lès ans rascouvri,
Nos f’sin’ quékfwas ‘ ne descampe al place dè fé nos d’vwârs ;
Nos djouglin’, nos gambyin’ , nos avin’ tant d’plési
D’ûser nos cus d’marone in d-alant al glichwâre.

A Saint Joseph

Il y avait un petit bois du côté de Montauban
Qui porte le nom de Saint Joseph, du même nom qu’une chapelle
Où on voyait des enfants sur les bras de leurs mamans,
Faire bénir au bon saint qui semblait rire dans sa niche.

Dans l’ancien trou au sable recouvert par les ans,
Nous faisions quelques fois une descente à la place de faire nos devoirs ;
Nous folâtrions, nous gambadions, nous avions tant de plaisir
D’user nos fonds de culotte en allant à la glissoire.

Montauban


Nos tayons ont couneû, su l’coupète, in moulin
Qui broûyoût dès cansons in spotchant sès monnéyes ;
Par après, d’zeûr ès’mote, il avoût ‘ne pièrke montéye
Ayu-ce qu’on a tirè lè Rwa, pindant lômint
In ratirant branmint dès « Kins ».
Dintind bate èl tamboûr qui minnoût lès tireûs
El djeùdi d’ l’ Assincyon èt l’lundi dè l’Pintecoute
Pa diére ène pièrke a féves portant l’co mis a moute
Lès gamins, pa d’vant yeûs’ – èt c’ît mi l’pus eûreûs,
Pitotin’tè come dès chevreûs.

Montauban

Nos aïeux ont connu au sommet, un moulin
Qui broyait des chansons en écrasant ses moutures
Un peu plus loin au-dessus de sa motte, il y avait une perche
en hauteur
Où on a tiré le Roi pendant longtemps
En attirant beaucoup de « Kins »
(Un Kin du Rû = personne qui est née au Roeulx.)
J’entends battre le tambour qui conduisait les tireurs
Le jeudi de l’Ascension et le lundi de la Pentecôte
Derrière une perche (échalas) portant le coq mis à son bout
Les gamins devant eux – et c’était moi le plus heureux,
Piétinaient comme des chevreuils.

Rappelons que le monde théâtral n’est pas inconnu à Joseph Faucon puisqu’il est l’auteur d’une vingtaine de pièces en wallon. La seule oeuvre éditée est « Bastien », une comédie en quatre actes. Les autres pièces ne furent pas éditées mais déposées chez Michel Degens, Directeur de la troupe « Les Comédiens Wallons du Centre ». Ces pièces furent revues et corrigées par Michel Degens et simplement dactylographiées à l’usage des acteurs.

Ces dernières années, le petit-fils de l’auteur (Joseph Faucon également, Jo pour les intimes), a pris le chemin des planches pour réciter des oeuvres de deux grands poètes de notre région : Léopold Dupuis et Joseph Faucon. Grâce à ces auteurs, nous pouvons redécouvrir le passé de notre région et égayer notre patrimoine qui nous étonne chaque jour.

Patrick Renaux

Petites histoires de gendarmerie et de police rurale…

En ces temps de confinement et de déconfinement, il faut admettre que notre police actuelle (fédérale et locale) a effectué des missions très particulières pour le bien-être de tous. Un tout grand merci pour le travail de ces hommes et de ces femmes qui ont été exposés à la COVID 19 dans des situations atypiques. C’est sans doute pour ces raisons que m’est venue l’idée d’écrire un petit aperçu de l’histoire locale de ces personnes qui sont chargées de veiller à la sécurité publique et d’assurer le maintien de l’ordre et l’exécution des lois.

L’histoire de notre gendarmerie commence avant celle de la Belgique indépendante

Gendarmerie située avenue des Braves (actuellement avenue du Roi Albert)

En 1795, nos régions sont annexées par la France. Un nouveau système administratif et judiciaire prévoit la mise en place d’une gendarmerie. Elle est créée en 1796. En cette année, on mentionne déjà l’existence d’une brigade au Roeulx alors dépendante de la lieutenance de Mons et faisant partie du département français du Hainaut.

En 1814, les provinces belges passent aux mains des Hollandais. Le Prince Guillaume d’Orange approuve l’organisation d’une nouvelle « maréchaussée ». Il refuse la dénomination gendarmerie. En 1851, la brigade du Roeulx se compose d’un effectif de 5 hommes : un brigadier et 4 gendarmes cavaliers. En 1989, la gendarmerie rhodienne compte 9 gendarmes placés sous le commandement de l’adjudant-chef Waltzing.

En 1998, suite à des dysfonctionnements (affaire Dutroux notamment) entre les 3 corps de police constitués, une loi fédérale découlant de l’accord « Octopus » organise un service de police intégré et structuré à 2 niveaux, celui de la police fédérale (police spécialisée et d’appui) et celui de la police locale (police de base), ce qui change profondément le paysage policier belge. La date clé de cette réforme de la police est le premier avril 2001. Les mots « gendarmerie » et « gendarme » disparaissent de notre langage quotidien.

Au niveau des bâtiments rhodiens occupés par la gendarmerie du Roeulx, je peux citer en ordre chronologique : des bâtiments situés à l’avenue des Braves (actuellement : avenue du Roi Albert), d’autres sur la Place du Souvenir, d’autres encore à la rue Verte et les bâtiments actuels situés à l’angle formé par la rue de l’Ange Gardien et la rue Paul Janson.

Gendarmerie située Place du Souvenir

Ce dernier complexe administratif de la brigade de gendarmerie du Roeulx fut inauguré le 21 juin 1989. Petite anecdote à propos de cet instant solennel… Lors de la réception des autorités et invités au château du Roeulx, Nicole Chevalier (épouse de Jacky Chevalier) eut droit au baisemain de l’organisateur de l’événement. Elle suivait le jeune prince se faisant discrète parce qu’elle arrivait avec un léger retard… La confusion fut totale et provoqua de nombreux sourires parmi les collègues de Jacky.

Un exemple de parcours pour devenir gendarme !

Au beau milieu des années 60, Jacky Chevalier fit une demande d’inscription à l’école de gendarmerie auprès de la brigade locale. S’ensuivit une enquête locale à propos de sa personnalité. En 1967, Jacky entra à l’école de gendarmerie située sur le Boulevard Général Jacques à Ixelles. Des cours de droit pénal, procédure pénale, police scientifique, français et néerlandais… lui furent notamment donnés pendant 2 ans. Après ce cycle, il suivit pendant 3 mois des cours NBC (Nucléaire Bactériologie Chimie).

Un souvenir inoubliable de Jacky !

Lors d’une des courses cyclistes « Paris – Bruxelles », Jacky, pris par le temps, dut ouvrir la course avec la camionnette de gendarmerie à partir du bois d’Havré en direction de Soignies. Devenu directeur de course pour quelques kilomètres, il indiqua la route afin d’éviter le centre du Roeulx… en cause : d’importants travaux effectués sur la chaussée de Mons à hauteur du Spar actuel. Sacré Jacky !

Outre la réorganisation policière de 2001, la police locale a connu une autre aventure avec la fusion des communes

En 1976, il y avait au Roeulx, un garde champêtre et un agent de police. L’agent de police, André Schaillié, avait ses activités consacrées au centre du Roeulx. Le garde champêtre, Marc Moreau, s’occupait de tout ce qui concernait l’extérieur de la ville. Dans les autres communes de la future entité, il n’y avait qu’un garde champêtre : à Mignault, Henri Manderlier, à Thieu, Claude Heulers, à Gottignies, Norbert Wilmart et à Ville-sur-Haine, André Kneuts.

Dans les petites entités, la fonction d’un commissaire n’était pas nécessaire. Pour des raisons financières, les édiles communaux optèrent pour un garde champêtre en chef et 5 gardes champêtres. Avec la fusion des communes, la place manquait pour tout le personnel qui devait travailler pour la nouvelle entité. C’est ainsi qu’on a réparti les policiers à la maison communale de Thieu, l’administratif à l’Hôtel de Ville du Roeulx, l’État Civil et la Population à la maison communale de Ville-sur-Haine et, peu de temps après, à l’Ancien Hôpital Saint Jacques.

Pour se déplacer à travers toute l’entité, les gardes champêtres en exercice utilisaient leur propre véhicule. Ce n’est qu’après les années folles des « Tueurs du Brabant wallon » (1982 – 1985) que l’entité fut obligée d’acheter des véhicules de police. C’est ainsi que 3 « Citroën Acadiane » furent achetées mais à des fins particulières : un véhicule pour le service des travaux, un autre pour la police et le dernier à des fins mixtes : pour la police et la commune.

À la même époque, la police dut s’équiper de radios portatives. Comme dans de nombreuses circonstances, tout le matériel fut livré partiellement. Il manquait le poste central… C’est ainsi qu’un Mignaultois spécialiste des ondes, Hector Vanderstraeten, vint au secours des policiers en utilisant une radio portative, des fils et une petite antenne montée dans le grenier des locaux de la police.

Aujourd’hui, l’équipement des policiers suit le flux de la modernité et de l’efficacité. La fonction de policier, fort masculine pendant longtemps, s’est ouverte au monde féminin. Tous ces changements sont plus que nécessaires dans un monde qui évolue sans cesse.

Patrick Renaux

Je tiens à remercier Jacky Chevalier ( gendarme retraité) et André Scaillié ( policier retraité) qui m’ont aidé à l’élaboration de ce texte.

Gendarmerie située rue Verte

30 ans sous une palette éclectique de couleurs…

Cette année, au Roeulx, « L’Atelier des Couleurs » fêtera ses trente années d’existence. Le fondateur de cette association de peintres amateurs, Roger Duez, créa plusieurs ateliers de peinture sur les conseils d’amis : « L’Atelier des Pinceaux du Soir » à Haine-St-Pierre en 1986, « L’Atelier des Couleurs » au Roeulx en 1990 et « L’Atelier Palettes et Pinceaux » à Bracquegnies en 1991.

Autodidacte, Roger Duez fixa notamment sur la toile, dans un style impressionniste, des paysages de sous-bois, des fleurs et des natures mortes. L’automne avec sa splendide palette de couleurs fut sa saison de prédilection. De 1996 à 1998, il reçut de nombreux prix et notamment la célèbre médaille de vermeil de l’Académie Européenne des Arts de Gembloux. Roger, suivi par quelques peintres de l’entité, forma un groupe sous le nom de « Atelier de dessin et de peinture de l’entité du Roeulx ».

À partir du 14 mars 1990, les réunions se déroulèrent tous les mercredis de 16h00 à 20h00, sauf durant les mois de juillet et août, dans les locaux de l’école de « L’Ange Gardien » au Roeulx. Le premier comité composé de : Roger Duez, président ; Adrien Verscheuren, trésorier ; Marcel Mahy, trésorier-adjoint ; Thérèse-Marie Blasse, secrétaire ; Odette Joseph, secrétaire-adjointe, fixa très clairement la ligne de conduite que devra suivre désormais l’association : « Le but de l’atelier est de promouvoir le dessin et la peinture sous tous ses aspects et de réaliser des expositions. »

En septembre 1991 eut lieu la première exposition. Ce fut un beau succès qui dépassa toutes les espérances tant par le nombre de visiteurs que par les commentaires très flatteurs de la presse locale.

En 1993, avec le nombre des membres augmentant constamment, le local de l’école maternelle et primaire devint trop exigu. Pierre Selvais, Président du Centre Culturel et Sportif de la Ville du Roeulx (actuellement Centre culturel Joseph Faucon) accepta que le groupe de peintres installe son siège social en ses murs.

Le 20 octobre 1999, Roger Duez donna sa démission pour raison de santé. Il fut remplacé par Fernand Laloux, professeur de dessin industriel à l’Institut St Joseph à La Louvière. Le nouveau Président se dépensa sans compter. Chacun pouvait profiter à sa convenance de ses judicieux conseils. Il travailla énormément, seul, sans jamais s’afficher.

Le 24 septembre 2003, Fernand Laloux démissionna pour raisons familiales. Le 25 novembre, José Faniel le remplaça tout en restant fidèle au principal but de son fondateur : faire connaître les arts et organiser des expositions. Pour réaliser ce programme, plusieurs professeurs furent engagés au fil des ans.

Actuellement, le Président, José Faniel, et son comité veillent à ce qu’une ambiance de franche camaraderie règne au sein de l’association et que des possibilités soient données aux membres de se perfectionner dans les diverses disciplines choisies : la peinture à l’huile, l’aquarelle, le crayon, le fusain et même la réalisation d’icônes. Pour des moments de grande convivialité, le Président garde la tradition des goûters de Noël, de Pâques et surtout la fête de la St Luc. Bon anniversaire, Monsieur le Président, et meilleurs voeux à tous vos artistes qui égayent de nombreux pans de mur dans notre si belle région.

Patrick Renaux

 

Les Compagnons des Feux de la Saint-Jean

En 2019, la société folklorique des « Compagnons des Feux de la Saint-Jean » fête ses vingt ans.

Mais d’où provient ce folklore remis au goût du jour dans nos régions ?

Les origines du feu de la Saint-Jean remontent à la nuit des temps. Déjà, lespeuples orientaux, ainsi que les Celtes, allumaient des feux pour célébrer le solstice d’été, bien avant notre ère. Le peuple, oubliant pour quelques heures ses peines et ses labeurs, chantait, dansait. Il fêtait le retour prochain des beaux jours. Il se réjouissait dans l’espoir d’une récolte abondante. Pendant des siècles, la nuit du 23 au 24 juin, des feux furent allumés partout en Europe pour accueillir la bonne saison. Il fallut la guerre 40-45 pour interrompre cette tradition qui, heureusement, fut reprise après quelques années. La fête de la Saint-Jean était l’occasion de se rassembler, de se retrouver, de fraterniser. C’était une fête communautaire rassemblant tous les villageois.

Au Roeulx, l’origine de la société « Les Compagnons des Feux de la Saint-Jean / Le Roeulx »

C’est en 1999 que Philippe Toussaint et Michel Wiertz, spectateurs passionnés des Feux de la Saint-Jean de Mons, fondent « Les Compagnons de la Saint-Jean du Roeulx ». Intéressés par leur projet, quelques rhodiens poseront les premières pierres d’une société qui fête cette année, ses vingt ans. Nathalie et Olivier Dambremé, Jacques Duquesne, Philippe Hardenne, Guy Kulawik, Patrick Renaux, Edmond Taquet (aujourd’hui décédé), Philippe Toussaint et Michel Wiertz furent les premiers compagnons à bouter le feu sur l’esplanade des étangs Saint-Feuillien sous les roulements de tambours des frères Poelart. Les premières années, les festivités débutaient en début de soirée par une cérémonie en la salle de l’Ancien Hôpital Saint-Jacques. Le cortège s’étoffa d’année en année. Le premier groupe invité par le comité fut les marcheurs « Les Grenadiers de l’Empire » de Soignies. L’emplacement du feu se déplaça une année sur le terrain de l’internat autonome de la Communauté française et pendant de nombreuses années sur un terrain privé situé à proximité du terrain de football. En 2003, le point de départ du cortège fut la place du Château avec l’apparition d’un nouveau groupe folklorique : les sorcières de Fosses. La Fanfare Ouvrière des Deux-Houdeng prit part aux réjouissances rhodiennes pendant quelques années. Les enfants de l’école de l’Ange Gardien suivirent très rapidement le cortège animé par des cracheurs de feu. Grâce notamment à l’aide financière de commerçants et de la commune, et par le travail de compagnons bénévoles, le nombre de sociétés folkloriques a explosé ! Géants, jongleurs, cracheurs de feu, danseurs, majorettes, char tiré par des chevaux de trait ainsi que le chien Moinette prennent plaisir à participer aux réjouissances rhodiennes près du grand feu qui a pris définitivement racine sur l’esplanade du terrain de football. La société des Compagnons des Feux de la Saint-Jean a pris ses lettres de noblesse en organisant ce rendez-vous devenu incontournable de la fin juin. Des centaines de personnes aiment se retrouver autour d’un immense feu où l’on peut créer des liens d’amitié en vivant un folklore qu’il ne faut surtout pas oublier. Les responsables du groupe des Compagnons des Feux de la Saint-Jean l’ont très bien compris puisqu’ils entretiennent des liens de respect et d’amitié avec d’autres groupes de l’entité comme les gilles et le Patro. Pour les vingt ans de la société, il y aura des nouveautés aussi bien au niveau de l’horaire que de l’animation à travers notre belle Ville princière. Mais attention, 20 ans cela ne se fête qu’une fois… Comme le dit la chanson : « On n’a pas tous les jours 20 ans… ». Venez rejoindre les Compagnons des Feux de la Saint-Jean ce 29 juin 2019.

Patrick Renaux

Bulletins Communaux d’antan, dernier épisode

Pour clôturer la parution partielle de trois Bulletins Communaux d’antan à plus ou moins dix ans d’intervalle, je vous livre quelques rubriques que l’on pouvait lire régulièrement : « La recette du mois », « Rions un peu », des textes wallons d’auteurs de la région comme Dodol d’Houdeng-Goegnies et René Dekokert du Roeulx. Dans son ensemble, « Les Échos Rhodiens » ont tissé et entretenu des liens importants entre tous les habitants de la cité princière : histoire locale, état civil, calendrier d’activités ludiques et humour…

Aujourd’hui encore, le Bulletin Communal essaie de garder un lien particulier avec tous les citoyens de l’entité afin de mieux nous connaître et de vivre mieux et heureux au Roeulx.

Patrick Renaux