Une vingtaine d’années bien chargées pour le Centre culturel Joseph Faucon

Architecturalement, les bâtiments principaux du Centre culturel sont d’une singularité exceptionnelle. Malgré un entretien assez coûteux, plusieurs générations d’hommes et de femmes ont soutenu l’oeuvre menée par Léon Mabille, ancien député-bourgmestre de la ville du Roeulx. Longtemps, les salles de ce majestueux bâtiment étaient essentiellement utilisées le week-end pour des dîners ou soupers organisés par des groupements rhodiens. Durant la semaine, les salles étaient pratiquement inoccupées. Mais depuis 20 ans, les choses ont bien changé…

Cela d’une manière administrative…

Le 28 février 2001, l’ASBL Centre culturel Joseph Faucon fut créée sous l’impulsion de l’échevin de la culture, Pierre Selvais. Le Centre culturel succède à l’ASBL Centre culturel et sportif de la Ville du Roeulx (CCSVR ). En novembre 2002, après une transition de 2 ans, l’Administration communale signe une première convention avec le Centre culturel. Celle-ci définit les locaux et le personnel communal mis à la disposition du Centre culturel. Par ailleurs, le Conseil communal donne son accord de principe pour la conclusion d’un contrat-programme avec la Communauté française et pour l’engagement d’un animateur-directeur. L’Administration octroie également une subvention négociable annuellement. En mars 2003, Anne-Laure Bechet est engagée comme animatrice-directrice pour répondre aux exigences du décret fixant les conditions de reconnaissance et de subvention des Centres culturels. Actuellement , le Centre culturel comprend 3 organes de gestion. Ceux-ci prennent des décisions concernant l’ASBL au niveau des finances, des activités et de l’emploi. Tout cela est appliqué par une équipe professionnelle composée de 4 employés : Anne-Laure Bechet, Céline Lecocq, François Ramakers et Laurence Bodson. L’Assemblée Générale regroupe 48 associations membres ainsi que 10 représentants publics issus de la province et de la commune. De cette assemblée, 20 représentants sont désignés pour le Conseil d’Administration : 10 personnes issues de la sphère politique et 10 personnes issues du monde associatif. Le Conseil d’Administration choisit parmi ses membres, des personnes qui participeront au Comité de Gestion.

D’une manière un peu plus concrète…

Il existe un Conseil d’Orientation présidé par Nicole De Rouck. Celui-ci est composé de citoyens animés par la culture en général et des responsables d’associations. Ils réfléchissent sur les projets et activités culturelles. Ils en évaluent les résultats dans le but d’être au plus proche des désirs et des espérances de la population. Que de monde pour cette enseigne culturelle ! Que de bénévoles dans cet ensemble qui anime au mieux nos temps libres ! Bravo à tous ces gens qui se donnent du mieux qu’ils peuvent pour égayer notre vie quotidienne. L’ancienne appellation : “Roeulx Centre ” reprend toute sa valeur quand on voit tout ce qui se passe en ces lieux dans lesquels le président du Centre culturel Jérôme Wastiau motive toutes ses troupes.

Patrick Renaux

Site du Centre culturel : www.leroeulxculture.be

Eco-logique, Eco-nomique, Eco-responsable, «Eco-durable» Le Cercle horticole « La Renaissance » du Roeulx

Un peu d’histoire…

Début des années 50, existait déjà au Roeulx, un cercle horticole à connotation politique : « Le Cercle horticole libéral ». Les réunions étaient dispensées bien sûr au « café libéral » (aujourd’hui : café – restaurant : « Le XVIIIe siècle », rue Grande au Roeulx).

Ces réunions étaient centrées sur « les travaux du mois au jardin » sous l’égide de l’éternel conférencier : Monsieur Daucho. À la mort de celui-ci, le cercle horticole cessa ses activités. C’est ainsi que fin des années 50, Georges Defossé décida de créer un nouveau cercle horticole intitulé « La Renaissance ». Les réunions se déroulaient dans la salle de la Maison du Peuple située sur la Grand’Place du Roeulx (aujourd’hui, maison privée). Monsieur Bondroit en était le président. Celui-ci avait aussi des ambitions politiques… Il songeait à se faire élire au Conseil communal. Mais avec la mentalité de l’époque, très protectrice des Rhodiens, il ne fut pas élu parce qu’il n’était pas natif du Roeulx.

Après ce revers politique, très déçu, Monsieur Bondroit démissionna de son poste de président du Cercle horticole. Arthur Lessage, cheville ouvrière de ce groupement se trouva bien seul face à un manque flagrant de responsables actifs alors que le nombre d’affiliés était important. Après un entretien particulier avec le Député Delmotte (devenu Ministre), Arthur reprit espoir grâce à la nomination d’une nouvelle présidente : Madame Alice Baise, un nouveau secrétaire : Monsieur Marcel Navez. On comptait alors à ce moment-là, plus de 300 membres, dont une centaine de personnes assidues à chaque réunion mensuelle. Lors d’une interview menée par un journaliste : « Le Journal et Indépendance », Arthur Lessage déclarait : « Je mène une vie simple. J’ai à coeur tout ce qui est nécessaire à ma subsistance. Rien de tel que la nature, les produits de la terre, la vraie vie, quoiqu’exempte de heurts ». Le Cercle connut encore des déboires en 1977. Un problème de local conduisit les adhérents vers la cessation des activités. Mais le 26 octobre 1978, un nouveau comité fit surface avec Monsieur Jean Burrion (président honoraire), Madame Alice Baise (présidente), Monsieur Paradis (viceprésident), Monsieur Jean-Pierre Desmecht (secrétaire) et Monsieur Bernard Moulin (trésorier). Les réunions se tenaient alors à l’Hôtel de Ville. Cela posa quelques problèmes : il fallait monter et descendre de nombreux escaliers (il n’y avait pas encore d’ascenseur à cette époque) jusqu’au jour où un des membres a dégringolé toutes les marches… et s’en est sorti sans trop de mal. En 1980, un nouveau déménagement s’est opéré vers la salle de l’Ancien Hôpital Saint-Jacques et c’est toujours là que se déroulent actuellement les rencontres entre les amis des jardins…

Aujourd’hui…

L’actuel comité composé de : José Faniel (président), Jules Malvaux (vice-président), Jean Pellichero (secrétaire), Robert Pellichero (trésorier), Raymonde Leriche (responsable des tombolas) vous invite à participer aux prochaines réunions.

  • 12 janvier : les différents types de bouturages
  • 9 février : la gestion des adventices
  • 8 mars : la fabrication du cidre, méthode champenoise…

Pour devenir membre du Cercle horticole, il vous suffit de vous rendre à l’une des réunions mensuelles, les conférences sont gratuites, mais vous pouvez vous acquitter d’une cotisation annuelle de 10 €. En tant que membre abonné, vous aurez quelques avantages comme une réduction pour l’achat de semences et produits de jardinage, de cadeaux lors de la fête des mères, des pères et de Noël et la participation gratuite à différentes tombolas.

Toutes les infos sont disponibles sur le site www.cerclehorticoleleroeulx.be ou par e-mail à l’adresse larenaissanceleroeulx@gmail.com

 

Patrick Renaux

A la découverte d’un monument du square Léon Mabille

A l’occasion de l’approche des “fêtes patriotiques”, j’ai jugé bon de vous rappeler ou de vous faire découvrir une partie des origines d’un monument que beaucoup de gens côtoient quotidiennement sans y prêter grande attention…

A partir d’un article de journal datant de 1970, je vous transmets une partie de l’événement et du ressenti de l’époque pour l’inauguration officielle de ce que certains appellent : “Le monument Brancart du square”.

“La petite ville de Roeulx a saisi l’occasion que lui offrait le 25e anniversaire de la Libération pour rendre un vibrant hommage à trois jeunes héros tombés au Roeulx, alors que se levait l’aube de la victoire. Ils avaient 24, 19 et 16 ans…Ils s’appelaient Brancart, Kinaux et Brison. Le Roeulx leur a dédié au square Léon Mabille un monument qui perpétuera à jamais leur sacrifice. De hautes autorités civiles et militaires se sont associées à l’événement, notamment messieurs les Ministres Pêtre et Dubois, le Major Davoine représentant le Ministre de la Défense Nationale, monsieur le Sénateur Hembye, Monsieur le Commissaire d’Arrondissement Ponchau, Monsieur Alexandre André, Président honoraire du Conseil provincial, Monsieur le Juge Deblock et monsieur Richard Gondry, représentant la commune de La Louvière, d’où Pol Brancart était originaire. Après un service religieux célébré en l’église St Nicolas, un cortège emmené par la Phalange Musicale des Douanes gagna après des haltes aux monuments aux morts 1914 – 1918 et au Roi Albert, le square Mabille, où un mémorial a été érigé à la mémoire des trois jeunes héros. Quatre orateurs prirent successivement la parole, Monsieur Dubois au nom de la fondation Pol Brancart, le Bourgmestre Benoît Friart (père du bourgmestre actuel), Alexandre André et le Ministre Dubois pour célébrer l’action de la Résistance, exalter le souvenir des trois jeunes gens et particulièrement de l’aîné d’entre eux, Pol Brancart. Messieurs les Ministres Pêtre et Dubois dévoilèrent le monument tandis que la Royale Chorale “Les Crampons” interprétait un chant de circonstance. Une réception offerte au château des Princes de Croy mit le point final à cette journée du souvenir.”

Patrick Renaux

Les petites histoires de l’école de l’Ange Gardien…

Origine du nom de l’école, pourquoi ” école de l’Ange Gardien” ?

Tout simplement parce que non loin de l’école, se dresse une chapellle dédiée à l’Ange Gardien. Cette chapelle fut érigée en 1738 par Pierre Van Hulst. Ange protecteur, le nom allait à merveille pour une institution pédagogique réservée, à sa création, pour les filles. Début des années 2000, des élèves de 6 ème primaire suivis par monsieur Benoît (Hautenauve) eurent l’idée de “rajeunir” la chapelle à l’occasion du centenaire de l’école. C’est dans le cadre de la protection et de la restauration du petit patrimoine religieux que les élèves se sont démenés pour introduire un dossier auprès de la Région wallonne. Recherches historiques, photos, description du lieu et de la chapelle, ouverture d’un compte bancaire…ont donné la part belle à une concrétisation d’une matière ardue à cet âge : “Problèmes”.

Une première en tant qu’élève…une première en tant qu’instituteur…

L’année 1968 marquée par de nombreux événements politiques, économiques et sociétaux (surtout en France), alignera aussi une situation inédite dans l’histoire de l’école… Pour la première fois depuis la création de l’établissement, les élèves de 5 ème et 6 ème années primaires (côté : garçons) allaient partir en ” classes de mer”. Et,et…Je faisais partie de ces chanceux qui pouvaient profiter de l’air marin de la côte belge ! Monsieur Degré ( Marcel) allait également vivre une situation exceptionnelle sur les plages et les dunes de St Idesbald – Coxyde. Aidé par des monitrices, monsieur Degré avait préparé une panoplie d’activités pour ce séjour inoubliable : excursions, sports de plage, promenades venaient agrémenter les leçons de sciences, d’histoire et de géographie axées sur la côte belge.

40 ans plus tard, j’allais vivre avec mes élèves de deuxième année, une expérience exceptionnelle en tant qu’instituteur. Le grand-père d’un de mes chérubins, monsieur Delmoitiez, à cette époque directeur commercial chez BASF, me proposa de passer une nuit dans une des boules de l’Atomium. Sa société avait participé au rajeunissement de cette oeuvre d’art qui avait été conçue à l’occasion de l’exposition universelle de 1958. Deux journées inoubliables ! Les élèves de deuxième année de l’Ange Gardien étaient les premiers élèves de Belgique à pouvoir dormir dans ce lieu mythique. En car de luxe, nous avons visité Bruxelles, nous avons fait un arrêt sur une des plus belles places du monde avec quelques explications d’une guide. Une visite du parc “Mini-Europe” était l’occasion, pour nous tous, d’apprécier les miniatures et d’en reconnaître quelques-unes. Aidé par des anciens élèves, j’ai pu aussi organiser quelques jeux extérieurs dans les bois qui jouxtaient l’Atomium. Vu le côté exceptionnel de cette aventure, nous avons eu droit à des reportages en radio, télévision et presse écrite…Pour notre retour prévu en soirée, quelques mamans avaient préparé des pizzas et quelques boissons. Entourés de leurs proches, les élèves quittèrent l’école avec une multitude de rêves en altitude…

Patrick Renaux

 

120 ans pour l’école de l’Ange Gardien, cette année…

En 120 ans…que de têtes blondes, que de devoirs, que de leçons ! Vous faites peut-être partie de tous ces enfants qui ont commencé leur instruction nourrie et partagée par la communauté religieuse des Soeurs Augustines et plus particulièrement soeur Rose qui fut une des pierres angulaires de cette école plus que centenaire et soucieuse d’une éducation prise en charge par une équipe d’enseignants étiquetés catholiques.

De l’élève au maître d’école

À deux ans et demi, voulant suivre ma soeur aînée à l’école, j’ai insisté auprès de mes parents pour me conduire dans ce lieu de formation qui allait devenir plus tard, mon cadre de vie professionnel. Quand on s’y plaît, on y revient… En effet, parmi les collègues enseignant(e)s que j’ai côtoyés durant ma carrière d’instituteur, je peux citer quelques noms comme Isabelle Lorenzonetto, Chantal Marin, Catherine Roland, Marie-Eve Martinazzo, Annette Marlier, Francis Degré… qui sont passés par toutes les classes de l’enseignement primaire. Une équipe d’anciens élèves aux commandes des apprentissages pour de nouvelles générations d’élèves!

Mais revenons à mes débuts… En tant qu’élève, j’ai commencé ma “carrière” chez madame Marie-Louise. Cette classe mixte regroupait deux niveaux. A cette époque, j’occupais une table qui faisait partie d’une demi-classe que l’on appelait ” le petit côté ” = les plus jeunes. Il y avait bien sûr ” le grand côté ” qu’occupaient les aînés âgés de 4 ans. C’est grâce à madame Marie-Louise que j’ai appris à suivre les injonctions nécessaires à une vie de groupe. Ma dernière classe maternelle s’est déroulée chez mademoiselle Cécilia. On était les grands…

L’année scolaire suivante, j’allais passer de l’autre côté du “grand mur”. À l’époque, la mixité n’existait pas sauf pour les enfants de maternelle. Quels changements ! En récréation, nous devions partager la cour notamment avec des garçons de 5 à 6 ans nos aînés. Les bousculades entre nous faisaient parfois appel à des soins prodigués par un des trois enseignants formant le corps professoral des garçons composé de madame Hendrix pour les 1 ère et 2 ème années, monsieur Crohain pour les 3 ème et 4 ème années et monsieur Marcel Degré pour les 5 ème et 6 ème années. Du côté des filles, madame Dumont institutrice en 1 ère et 2 ème années, mademoiselle Laure en 3 ème année, madame Paula en 4 ème année et soeur Angèle en 5 ème et 6 ème années assuraient tous les savoirs aux filles.

Les bâtiments ont connu quelques changements pendant ma formation primaire. Le plus impressionnant fut pour moi la construction d’un deuxième étage où se situaient les classes des garçons (bâtiment se trouvant aujourd’hui face à l’entrée principale de l’école au fond de la cour). Le rez-de-chaussée était occupé par les élèves de monsieur Marcel Degré, le premier étage était occupé par la classe de madame Hendrix et la classe de monsieur Crohain. Une cloison séparait les deux classes. Grâce à cette transformation du bâtiment les enfants ont obtenu plus d’espace, et plus d’indépendance pour monsieur Crohain. Qui décidait des travaux ? Le pouvoir organisateur composé de gens du Roeulx volontaires et défenseurs de l’enseignement catholique. En tant qu’élève, les présidents de PO que j’ai connus sont monsieur Carton de Wiart et monsieur Buchet. Affaire à suivre…

Patrick Renaux

Il était une fois au Roeulx…

Le Centre culturel, l’Office du Tourisme et plusieurs citoyens rhodiens s’associent pour lancer un nouveau projet visant à remettre en valeur, le temps d’un week-end, diverses archives locales sous forme d’exposition, activités, reconstitutions, conférences et témoignages. Cet événement se tiendra annuellement avec, à chaque fois, un thème différent.

Le chapitre 1 : les écoles

La première édition d’ « Il était une fois au Roeulx… » aura lieu le week-end des 24 et 25 septembre 2022 au Centre culturel, et aura pour thème « Les écoles », vaste sujet universel qui touche toutes les générations.

Nous retracerons la vie scolaire d’antan dans l’entité rhodienne, par le biais d’expositions et d’animations, le tout accompagné de moments d’échanges entre personnes à propos de leurs souvenirs d’école, leur enfance, des anecdotes, des personnages emblématiques…
Cet esprit « retrouvailles » sera central lors de ces rencontres.

APPEL AUX CITOYENS : archives scolaires locales

Un appel est donc lancé auprès de vous, anciens élèves et instituteur(trice)s de nos écoles rhodiennes, pour faire sortir de la poussière, et de vos greniers, vos archives (images, objets, affiches, articles de journaux, livres, etc.) en lien avec l’Histoire des écoles de notre entité. Ces petites merveilles de notre passé scolaire local seront récoltées, scannées et compilées pour être mises en valeur les 24 et 25 septembre 2022 au Centre culturel.
Nous sommes principalement à la recherche de sources historiques issues du 20e siècle.

Vous avez des sources et des objets d’époques dont vous voudriez nous parler ? Contactez-nous à l’adresse archives@leroeulxsouvenirs.be ou au 064/66.52.39.

Nous vous remercions d’ores et déjà pour votre collaboration à ce beau projet.

Mais où est donc passée l’abbaye St Feuillien ?

Dans le parc du château, tout simplement.

Malheureusement, il n’en reste rien. Quelques vestiges sous une folle végétation témoignent de l’existence de l’abbaye. Certaines constructions ont été érigées à l’emplacement même de tout un ensemble utile à la vie quotidienne des moines.

Dans mon article précédent, je vous rappelais qu’une chapelle avait été construite à l’endroit où avaient été exécutés Feuillien et ses compagnons de voyage. Pendant plusieurs siècles, la chapelle fut démolie et reconstruite jusqu’au jour où…début du XII ème siècle, les jeunes religieux fossois manifestèrent leur intention de renouer avec les traditions des premiers chrétiens. Une grande majorité de leurs confrères s’y opposait farouchement. Pour mettre fin à cette tension, l’assemblée du chapitre décida de détacher les chanoines progressistes dans un de leurs domaines, à l’endroit même où Feuillien avait subi son martyre.

La date officielle de la fondation de l’abbaye est 1125. C’était une communauté de Prémontrés. Cela signifie que les religieux devaient se soumettre à des règles strictes. Elle imposait non seulement le respect de la vie en commun et de la pauvreté individuelle mais également le travail manuel ainsi que leur participation assidue aux chants et aux offices de jour comme de nuit. À cela s’ajoutaient un jeune sévère, une abstinence complète de viande et le silence perpétuel. L’abbaye fut durant près de sept siècles, en plus d’un lieu de spiritualité, le poumon économique et culturel de la région.

Ces deux dernières décennies, les liens ancestraux entre Fosses-la-Ville et Le Roeulx ont été réanimés par les deux confréries. En effet, les confréries St Feuillien de Fosses et du Roeulx entretiennent des contacts réguliers notamment lors de leur grand chapitre mais aussi dans des démarches et recherches historiques. Les confrères historiens fossois et rhodiens élaborent des conférences qui cimentent les deux communautés défendant leur patrimoine local. En évoquant la confrérie St Feuillien du Roeulx, c’est pour moi l’occasion de vous apprendre ou rappeler qu’elle vient de fêter ses 30 ans d’existence. La date officielle de la formation de la confrérie est le 19 octobre 1991. A cette date, 14 amis : Benoît Friart, Robert Buchet, Jean Burrion,Emmanuel Delhove, Guy Delrée, Jules Desmarets, Claude Duray, François Goret, Bernard Haenecour, Albert Landercy, Henri Lecomte, Joseph Marlier, Jacques Savoie et Jacques Semenowski lurent la charte devant un public curieux et conquis. En voici le texte :

« …Nous soussignés (noms des confrères)
Tous ayant le privilège de demeurer en la bonne ville du Roeulx
Tous souhaitant développer les liens d’amitié entre Rhodiens
Tous garants des vénérables traditions de notre cité
Tous chantres des bières de l’abbaye St Feuillien
en et hors les murs de la ville du Roeulx
PROCLAMONS
la constitution de la confrérie St Feuillien
et professsons tous
d’en être les fidèles et loyaux serviteurs
Ci-acté près le brassin de St Feuillien.»

Après cette lecture, je vous permets de vous désaltérer en pensant à notre bon saint !

Patrick Renaux

« Faut qu’on » en parle…

En ces quelques lignes, j’ose effleurer un nom et un prénom qui perdurent depuis 1882 dans notre entité … Joseph Faucon.

Notre Centre culturel porte ce label qui pose sans doute encore question parmi une bonne partie de la population rhodienne. Mais qui est donc ce personnage ?

Né au Roeulx le 2 août 1882, il y séjournera 5 ans avant le départ de son père, receveur d’enregistrement, pour les Ardennes. À la mort de son père en 1892, il revient habiter au Roeulx. Le diplôme d’humanités gréco-latines en poche, il se lance progressivement dans la profession d’agent d’assurances, d’expert-comptable et d’administrateur de sociétés. Dans les années 20, il se tourne vers la littérature dialectale et publie son premier recueil de poésies « Saquantès fleurs d’èm gardin » en 1928.

Joseph Faucon, écrivain, historien amateur, poète wallon qui aime sa terre natale, Le Roeulx, a écrit plusieurs recueils de poésies en dialecte du Roeulx et un livre délivrant des données de l’histoire locale. Avec l’aide de son petit-fils : Joseph Faucon (habitant de Gottignies), je retracerai une infime partie de sa vie axée sur l’écriture.

Dans la préface accordée au recueil : « Dins l’courti d’mes pinséyes », le docteur Nopère nous informe de l’attachement du poète à sa ville : « Soucieux de réserver à l’exaltation de sa terre natale le meilleur de lui-même, monsieur Faucon refait un pieux pèlerinage dans les sites qui ont enchanté sa jeunesse… Plein de souvenirs vivaces, le poète nous promène paisiblement dans les paysages pittoresques où il a vécu, dans ses campagnes et ses bois… »

Les poèmes que j’ai choisis sont parcellaires, traduits pour ceux qui ne connaissent pas notre langue locale pleine de saveurs, d’images parfois impossibles à transcrire en langue française.

El Rû

Dju vos r’vwa co volti come quand dj’astoû djambot,
Bone pètite ville dou Rû, si prope, si alicante,
Têre dè mès ratayons, c’èst vous l’oupia dou Cente
Avû l’château dès princes, leû parc èt leûs grands bos.
Fin binése, dju bèrlaure pa t’t-avau vo cardjî,
Su vo Trî al bèrdjole, dins vos rues, vos ruwèles,
M’astardjant, tivozè, asto d’ène vièye capèle
Ayu-ce qu’on prîye l’Avierje pou lès djins aflidjîs…

Le Roeulx

Je vous revois encore volontiers comme quand j’étais enfant,
Bonne petite ville du Roeulx, si propre, si alerte,
Terre de mes aïeux, c’est vous le bouquet du Centre
Avec le château des princes, leur parc et leurs grands bois.
Bien content, je flâne parmi votre Cargies
Sur votre Trieu à la Bergeole, dans vos rues, vos ruelles,
M’attardant quelques fois près d’une vieille chapelle
Où l’on prie la Vierge pour les gens affligés…

A Saint Djosef’

Il avoût ‘ne flinke dè bos dou costè d’Montauban
Qu’ ît spotè Saint Djosef’, dou minme nom qu’ène capèle
Yu-ce qu’on vyoût dès bimbins su lès bras d’leus mamans,
Fé bènis’ au bon sangn’ qui ch’noût rire dins s’potèle.

Dins l’ancyin trô au sâbe pa lès ans rascouvri,
Nos f’sin’ quékfwas ‘ ne descampe al place dè fé nos d’vwârs ;
Nos djouglin’, nos gambyin’ , nos avin’ tant d’plési
D’ûser nos cus d’marone in d-alant al glichwâre.

A Saint Joseph

Il y avait un petit bois du côté de Montauban
Qui porte le nom de Saint Joseph, du même nom qu’une chapelle
Où on voyait des enfants sur les bras de leurs mamans,
Faire bénir au bon saint qui semblait rire dans sa niche.

Dans l’ancien trou au sable recouvert par les ans,
Nous faisions quelques fois une descente à la place de faire nos devoirs ;
Nous folâtrions, nous gambadions, nous avions tant de plaisir
D’user nos fonds de culotte en allant à la glissoire.

Montauban


Nos tayons ont couneû, su l’coupète, in moulin
Qui broûyoût dès cansons in spotchant sès monnéyes ;
Par après, d’zeûr ès’mote, il avoût ‘ne pièrke montéye
Ayu-ce qu’on a tirè lè Rwa, pindant lômint
In ratirant branmint dès « Kins ».
Dintind bate èl tamboûr qui minnoût lès tireûs
El djeùdi d’ l’ Assincyon èt l’lundi dè l’Pintecoute
Pa diére ène pièrke a féves portant l’co mis a moute
Lès gamins, pa d’vant yeûs’ – èt c’ît mi l’pus eûreûs,
Pitotin’tè come dès chevreûs.

Montauban

Nos aïeux ont connu au sommet, un moulin
Qui broyait des chansons en écrasant ses moutures
Un peu plus loin au-dessus de sa motte, il y avait une perche
en hauteur
Où on a tiré le Roi pendant longtemps
En attirant beaucoup de « Kins »
(Un Kin du Rû = personne qui est née au Roeulx.)
J’entends battre le tambour qui conduisait les tireurs
Le jeudi de l’Ascension et le lundi de la Pentecôte
Derrière une perche (échalas) portant le coq mis à son bout
Les gamins devant eux – et c’était moi le plus heureux,
Piétinaient comme des chevreuils.

Rappelons que le monde théâtral n’est pas inconnu à Joseph Faucon puisqu’il est l’auteur d’une vingtaine de pièces en wallon. La seule oeuvre éditée est « Bastien », une comédie en quatre actes. Les autres pièces ne furent pas éditées mais déposées chez Michel Degens, Directeur de la troupe « Les Comédiens Wallons du Centre ». Ces pièces furent revues et corrigées par Michel Degens et simplement dactylographiées à l’usage des acteurs.

Ces dernières années, le petit-fils de l’auteur (Joseph Faucon également, Jo pour les intimes), a pris le chemin des planches pour réciter des oeuvres de deux grands poètes de notre région : Léopold Dupuis et Joseph Faucon. Grâce à ces auteurs, nous pouvons redécouvrir le passé de notre région et égayer notre patrimoine qui nous étonne chaque jour.

Patrick Renaux

Petites histoires de gendarmerie et de police rurale…

En ces temps de confinement et de déconfinement, il faut admettre que notre police actuelle (fédérale et locale) a effectué des missions très particulières pour le bien-être de tous. Un tout grand merci pour le travail de ces hommes et de ces femmes qui ont été exposés à la COVID 19 dans des situations atypiques. C’est sans doute pour ces raisons que m’est venue l’idée d’écrire un petit aperçu de l’histoire locale de ces personnes qui sont chargées de veiller à la sécurité publique et d’assurer le maintien de l’ordre et l’exécution des lois.

L’histoire de notre gendarmerie commence avant celle de la Belgique indépendante

Gendarmerie située avenue des Braves (actuellement avenue du Roi Albert)

En 1795, nos régions sont annexées par la France. Un nouveau système administratif et judiciaire prévoit la mise en place d’une gendarmerie. Elle est créée en 1796. En cette année, on mentionne déjà l’existence d’une brigade au Roeulx alors dépendante de la lieutenance de Mons et faisant partie du département français du Hainaut.

En 1814, les provinces belges passent aux mains des Hollandais. Le Prince Guillaume d’Orange approuve l’organisation d’une nouvelle « maréchaussée ». Il refuse la dénomination gendarmerie. En 1851, la brigade du Roeulx se compose d’un effectif de 5 hommes : un brigadier et 4 gendarmes cavaliers. En 1989, la gendarmerie rhodienne compte 9 gendarmes placés sous le commandement de l’adjudant-chef Waltzing.

En 1998, suite à des dysfonctionnements (affaire Dutroux notamment) entre les 3 corps de police constitués, une loi fédérale découlant de l’accord « Octopus » organise un service de police intégré et structuré à 2 niveaux, celui de la police fédérale (police spécialisée et d’appui) et celui de la police locale (police de base), ce qui change profondément le paysage policier belge. La date clé de cette réforme de la police est le premier avril 2001. Les mots « gendarmerie » et « gendarme » disparaissent de notre langage quotidien.

Au niveau des bâtiments rhodiens occupés par la gendarmerie du Roeulx, je peux citer en ordre chronologique : des bâtiments situés à l’avenue des Braves (actuellement : avenue du Roi Albert), d’autres sur la Place du Souvenir, d’autres encore à la rue Verte et les bâtiments actuels situés à l’angle formé par la rue de l’Ange Gardien et la rue Paul Janson.

Gendarmerie située Place du Souvenir

Ce dernier complexe administratif de la brigade de gendarmerie du Roeulx fut inauguré le 21 juin 1989. Petite anecdote à propos de cet instant solennel… Lors de la réception des autorités et invités au château du Roeulx, Nicole Chevalier (épouse de Jacky Chevalier) eut droit au baisemain de l’organisateur de l’événement. Elle suivait le jeune prince se faisant discrète parce qu’elle arrivait avec un léger retard… La confusion fut totale et provoqua de nombreux sourires parmi les collègues de Jacky.

Un exemple de parcours pour devenir gendarme !

Au beau milieu des années 60, Jacky Chevalier fit une demande d’inscription à l’école de gendarmerie auprès de la brigade locale. S’ensuivit une enquête locale à propos de sa personnalité. En 1967, Jacky entra à l’école de gendarmerie située sur le Boulevard Général Jacques à Ixelles. Des cours de droit pénal, procédure pénale, police scientifique, français et néerlandais… lui furent notamment donnés pendant 2 ans. Après ce cycle, il suivit pendant 3 mois des cours NBC (Nucléaire Bactériologie Chimie).

Un souvenir inoubliable de Jacky !

Lors d’une des courses cyclistes « Paris – Bruxelles », Jacky, pris par le temps, dut ouvrir la course avec la camionnette de gendarmerie à partir du bois d’Havré en direction de Soignies. Devenu directeur de course pour quelques kilomètres, il indiqua la route afin d’éviter le centre du Roeulx… en cause : d’importants travaux effectués sur la chaussée de Mons à hauteur du Spar actuel. Sacré Jacky !

Outre la réorganisation policière de 2001, la police locale a connu une autre aventure avec la fusion des communes

En 1976, il y avait au Roeulx, un garde champêtre et un agent de police. L’agent de police, André Schaillié, avait ses activités consacrées au centre du Roeulx. Le garde champêtre, Marc Moreau, s’occupait de tout ce qui concernait l’extérieur de la ville. Dans les autres communes de la future entité, il n’y avait qu’un garde champêtre : à Mignault, Henri Manderlier, à Thieu, Claude Heulers, à Gottignies, Norbert Wilmart et à Ville-sur-Haine, André Kneuts.

Dans les petites entités, la fonction d’un commissaire n’était pas nécessaire. Pour des raisons financières, les édiles communaux optèrent pour un garde champêtre en chef et 5 gardes champêtres. Avec la fusion des communes, la place manquait pour tout le personnel qui devait travailler pour la nouvelle entité. C’est ainsi qu’on a réparti les policiers à la maison communale de Thieu, l’administratif à l’Hôtel de Ville du Roeulx, l’État Civil et la Population à la maison communale de Ville-sur-Haine et, peu de temps après, à l’Ancien Hôpital Saint Jacques.

Pour se déplacer à travers toute l’entité, les gardes champêtres en exercice utilisaient leur propre véhicule. Ce n’est qu’après les années folles des « Tueurs du Brabant wallon » (1982 – 1985) que l’entité fut obligée d’acheter des véhicules de police. C’est ainsi que 3 « Citroën Acadiane » furent achetées mais à des fins particulières : un véhicule pour le service des travaux, un autre pour la police et le dernier à des fins mixtes : pour la police et la commune.

À la même époque, la police dut s’équiper de radios portatives. Comme dans de nombreuses circonstances, tout le matériel fut livré partiellement. Il manquait le poste central… C’est ainsi qu’un Mignaultois spécialiste des ondes, Hector Vanderstraeten, vint au secours des policiers en utilisant une radio portative, des fils et une petite antenne montée dans le grenier des locaux de la police.

Aujourd’hui, l’équipement des policiers suit le flux de la modernité et de l’efficacité. La fonction de policier, fort masculine pendant longtemps, s’est ouverte au monde féminin. Tous ces changements sont plus que nécessaires dans un monde qui évolue sans cesse.

Patrick Renaux

Je tiens à remercier Jacky Chevalier ( gendarme retraité) et André Scaillié ( policier retraité) qui m’ont aidé à l’élaboration de ce texte.

Gendarmerie située rue Verte