Un nom bien de chez nous : les Bins Rinlis

Mais qui sont donc « Les Bins Rinlis » ? Personnages dotés d’une volonté d’animation, ils délivrent leur savoir-faire en milieu thiérois. Leurs origines, selon les documents que je possède, remontent à une époque lointaine du siècle dernier…

La société de gilles « Les Bins Rinlis » fut fondée en 1951. À cette époque, un comité prit place pour la bonne organisation des festivités carnavalesques. Le président d’honneur : Elie Guertinmont, le président : Adhémar Fondu, le secrétaire : Louis Fondu et le trésorier : René Blondiau assistés de commissaires. Gilbert Thomas, Léon Plancq et Louis Debeer mirent la première pierre de l’institution « Les Bins Rinlis ». Les activités de cette société folklorique durèrent 6 ou 7 ans selon les dires des anciens que j’ai rencontrés.

Fin des années 70, Michel Debaise lança un défi à un des anciens commissaires, Léon Plancq : la renaissance d’une société de gilles. C’est ainsi qu’au mois d’octobre 1978 se tint une réunion avec toutes les bonnes volontés entourées des familles Nicaise, Vandaule, Berger, Debeer et Malengré ( gilles de la première mouture ) pour établir un calendrier étoffé d’activités lucratives nécessaires à la société « Les Bins Rinlis ». Au mois de novembre, le premier bal des gilles connut un beau succès.

En 1979, pour renforcer la société, le président Léon Plancq établit un règlement interne. Depuis, de nombreux présidents se sont succédé : Georges Godissart, Camille Minart, Jean-Marc Pichrit, Cédric Lambert, Fabrice Martinez et Benjamin Bougard (actuel président). Georges Godissart, détenteur du plus grand nombre d’années de présidence, se souvient des tournois de mini-foot menés avec enthousiasme par Patrick Godissart et des tournois de pétanque. Lors d’une de ces activités, 25 fûts de bière, 300 kg de frites et 150 kg de viande furent avalées par les sportifs et leurs supporters.

Début des années 80, une semaine avant le carnaval, les membres du comité des Bins Rinlis passaient chez les cafetiers pour leur faire acheter une carte de membre d’honneur (et donneur). Ils passaient donc à la Maison du Peuple, au Cercle Union, aux cafés : de la Cense, de l’Ascenseur, de la Gare, du Monument et à la salle Héron.

Aujourd’hui, les cafés ont disparu du paysage thiérois. Seules quelques buvettes volantes peuvent approvisionner les mordus du carnaval. Une nouvelle équipe d’un âge moyen de 20 ans veut donner un nouveau souffle au carnaval de Thieu. Suite à un courrier distribué dans le village au mois de juin, le nouveau comité composé de Benjamin Bougard : président, Grégory François : vice-président, Florian Demarez : trésorier, Alisson Paternostre : secrétaire, Nicolas Meeus, Donovan Poroli, Jason Harvent, Thomas Malengré : commissaires, a oeuvré pour construire un lien fort avec les citoyens. Ainsi, il a élaboré un « plan d’action » 2019-2020, envisagé le déroulement de l’année, organisé les cagnottes et examiné l’état actuel de la société. Un barbecue sur la Place Hardat a été prévu fin de ce mois de juillet. Nous ne pouvons que souhaiter un franc succès à ces jeunes qui veulent défendre leur folklore local.

Patrick Renaux

“C’était au temps où Ville-sur-Haine s’industrialisait…” aurait pu fredonner le grand Jacques

Fin des années 30… du XIXème siècle, des travaux de construction d’un grand axe, Le Roeulx – Mons, furent entrepris : la Chaussée de Mons actuelle. Son tracé sera légèrement modifié avec l’apparition du Canal du Centre. En 1849 est mise en service la ligne ferroviaire entre Manage et Mons…en passant par Ville-sur-Haine, bien sûr !

Toutes ces nouvelles voies de communication incitent les investisseurs et entrepreneurs à s’installer à proximité du plateau de la gare. Des manufactures de tailles diverses virent le jour. La Rue des Fabriques qui longe la voie de chemin de fer face à l’ancienne gare « Havré-Ville » garde encore quelques vestiges de son passé industriel. D’après les documents en ma possession, je peux écrire qu’en 1870, s’est érigée une sucrerie et en 1883 lui a succédé une des premières cimenteries du Royaume. Comme la sucrerie, la cimenterie ne fonctionnera que quelques années ne pouvant faire concurrence aux entreprises plus grandes et plus modernes. Plus récemment, la verrerie Doyen a fait les beaux jours de la population du coin. L’Union Chimique Belge dont quelques bureaux sont encore visibles près du passage à niveau a fait connaître Ville-sur-Haine à travers le pays et bien au-delà…

Voir aussi Cimenterie et verrerie à Ville-sur-Haine

« C’était au temps où Ville-sur-Haine s’animait… » aurait continué le chanteur

Dans une bonne conjoncture, les ducasses se multipliaient en référence aux fêtes religieuses. Sur la Place de Ville : à l’Ascension et à l’occasion de la fête de St Lambert, patron de la paroisse, le troisième dimanche de septembre. Au quartier de la gare, une ducasse avait lieu le dernier dimanche du mois d’août, après la ducasse du « Grand 15 » à Havré. (Durant le week-end de l’Assomption, à Havré sont toujours organisées des festivités en tous genres avec en apothéose, un magnifique feu d’artifice) Au pont St Jean, au milieu des années 50, plusieurs ducasses ont été organisées. La ducasse des quatre pavés (aujourd’hui, carrefour central de Ville-sur-Haine) avait lieu lors de la Ste Anne, fin juillet. Gilbert Lagneau se souvient du carrousel en face de son domicile, des jeux de massacre… et de la friterie Galand venant d’Obourg qui officiait près du salon Manet (aujourd’hui, établissement Talotti). Chaque mardi soir de ducasse, les commerçants « des quatre pavés », comme bien d’autres, rejoignaient dans la bonne humeur la friterie. Et il y en avait des commerces : le café du coin où Alain Gérin réside actuellement, chez « Julia du téléphone » ; le marchand de vélo Léopold Staquet dénommé « Pol du choix » ; Arille, le bourrelier et sa femme qui tenait un petit commerce de premières nécessités : café, sucre, chicorée, confitures et tabac ; la mercerie/lingerie d’Emilie Quertinmont (maman de Gilbert Lagneau) ; la quincaillerie de Rosa Brillet (grand-mère de Linda Dauby) ; la boucherie Louis Majois ; une épicerie tenue par Germaine Gillon ; la mercerie d’Emilia Forges sans oublier l’épicerie de Georges Delplace que j’ai connue encore en activité à mon arrivée à Ville-sur-Haine. Au milieu de tous ces commerces, le salon Manet a pu entretenir des liens entre tous les Villois grâce aux différentes activités proposées… Des pièces dramatiques furent jouées au profit des prisonniers de guerre. Des concours de whist remplirent les tables du café. Des bals avec orchestre rassemblaient plusieurs centaines de personnes. Le salon Manet fut aussi le rendez-vous des colombophiles pour embarquer les paniers et plus tard pour faire enregistrer les retours des pigeons. Le crossage au palier et les luttes de balle pelote donnèrent aux Villois l’occasion de se rencontrer autour d’un bon verre… plaisirs simples entre Villois qui entretenaient des liens entre voisins, ce qui n’existe quasiment plus dans les grandes agglomérations.

Un tout grand merci à Gilbert Lagneau pour ses souvenirs personnels et sa documentation.

Patrick Renaux

Ducasses d’antan à Ville-sur-Haine

Les ducasses d’antan avaient leur petit succès à Ville-sur-Haine. Christophe Persenaire, Bourgmestre de l’époque, fut certainement un des principaux promoteurs de la Ducasse de la Place. Sous l’égide de l’Association des sociétés villoises comprenant les Compagnons  de la Wanze, le comité de jumelage, la balle pelote, le comité du 3ème âge, le club de football, certaines grandes vedettes comme Yves Lecoq et Stéphane Steeman ont fait l’unanimité pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Ducasse Ville-sur-Haine 1

C’était le jeudi de l’Ascension que débutaient les festivités. Des activités récurrentes comme le concours de cartes, l’apéro offert à la population, « le crossage » étaient inscrites à l’agenda des organisateurs. Le vendredi, Marc Bolomé assurait le bon déroulement du concours de cartes. L’apéro offert à la population était servi le dimanche midi par les différents représentants des comités. Le lundi, Omer Gilmant et son équipe dirigeaient « le crossage » (genre de golf : club avec une balle en bois « une saule » devant atteindre ou abattre des objets ou atteindre quelques portes de bistrots). Une tombola particulière : « Le Pourcha » avait toujours son franc succès.  Le cochon bien vivant prenait place dans la remorque de Jean-Marie Dufour et était escorté par de gais lurons déguisés. Un tracteur tirait une remorque fleurie sur laquelle trônait un fût de bière. Le gros lot de la tombola : « Le Pourcha » dont les fournisseurs officiels étaient Benoît Postiaux ou Jean-Pierre Louis faisait le tour du village. Les badauds recevaient une bonne bière avant de mettre la main à la poche pour le billet de tombola. Chaque année, des luttes de balle pelote eurent lieu sous l’œil attentif de la famille Wastiau : Roger, Jean-Louis, Bernard et Jérôme. Pendant quelques années, Bernard Favart anima un jogging à travers la belle campagne de Ville. Pierre Dufour aux commandes d’un ordinateur  de l’époque « un Commodore 64 » dut une année, classer plus de 120 participants. Pour redynamiser la ducasse, les organisateurs eurent recours à différentes initiatives exceptionnelles comme un convoi militaire reprenant des véhicules utilisés pendant la guerre 40-45. Le rassemblement des véhicules militaires eut lieu sur la Place communale du Roeulx avant de partir en cortège à travers toute l’entité du Roeulx. Pour le sport ballant, une année fut marquée par la rencontre des six meilleures équipes belges de minimes.  Plusieurs rallyes touristiques à travers le village et l’entité du Roeulx furent mis sur pied par Pierre Dufour et Anne Staquet. Une autre année, la dernière activité du week-end festif se déroula sur le terrain de football. Avec leur plus beau déguisement, les hommes du village  se rencontrèrent pour le plaisir et l’humour. Le match se clôtura par des tirs au but. Le gardien de la cage devait plonger dans son rectangle bien embourbé pour l’occasion. Roger Wastiau en barboteuse, encouragé par son fils Jean-Louis déguisé en Zorro, fit la part belle aux spectateurs …

Ducasse Ville-sur-Haine 2

Il faut encore signaler la participation régulière de la Fanfare d’Havré aux diverses activités proposées par l’association des sociétés villoises. Les bénéfices de toutes ces animations retournaient aux sociétés participantes qui, à ce moment-là, ne recevaient plus ou pratiquement plus de subsides communaux.  Une partie de ces bénéfices revenait également aux enfants. A l’approche de la fête de Noël, le bon Père offrait une cougnole aux enfants de moins de 12 ans habitant dans le village. Les poneys de Père Noël élevés par José Hautenauve conduisaient le respectable personnage accompagné en musique par quelques musiciens de la Fanfare d’Havré. C’est en toute simplicité que les Villois faisaient la fête… Pour la petite histoire, sachez aussi qu’il existait une ducasse à la gare et une autre aux « Quatre pavés ».

Patrick Renaux

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