Ducasses d’antan à Ville-sur-Haine

Les ducasses d’antan avaient leur petit succès à Ville-sur-Haine. Christophe Persenaire, Bourgmestre de l’époque, fut certainement un des principaux promoteurs de la Ducasse de la Place. Sous l’égide de l’Association des sociétés villoises comprenant les Compagnons  de la Wanze, le comité de jumelage, la balle pelote, le comité du 3ème âge, le club de football, certaines grandes vedettes comme Yves Lecoq et Stéphane Steeman ont fait l’unanimité pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Ducasse Ville-sur-Haine 1

C’était le jeudi de l’Ascension que débutaient les festivités. Des activités récurrentes comme le concours de cartes, l’apéro offert à la population, « le crossage » étaient inscrites à l’agenda des organisateurs. Le vendredi, Marc Bolomé assurait le bon déroulement du concours de cartes. L’apéro offert à la population était servi le dimanche midi par les différents représentants des comités. Le lundi, Omer Gilmant et son équipe dirigeaient « le crossage » (genre de golf : club avec une balle en bois « une saule » devant atteindre ou abattre des objets ou atteindre quelques portes de bistrots). Une tombola particulière : « Le Pourcha » avait toujours son franc succès.  Le cochon bien vivant prenait place dans la remorque de Jean-Marie Dufour et était escorté par de gais lurons déguisés. Un tracteur tirait une remorque fleurie sur laquelle trônait un fût de bière. Le gros lot de la tombola : « Le Pourcha » dont les fournisseurs officiels étaient Benoît Postiaux ou Jean-Pierre Louis faisait le tour du village. Les badauds recevaient une bonne bière avant de mettre la main à la poche pour le billet de tombola. Chaque année, des luttes de balle pelote eurent lieu sous l’œil attentif de la famille Wastiau : Roger, Jean-Louis, Bernard et Jérôme. Pendant quelques années, Bernard Favart anima un jogging à travers la belle campagne de Ville. Pierre Dufour aux commandes d’un ordinateur  de l’époque « un Commodore 64 » dut une année, classer plus de 120 participants. Pour redynamiser la ducasse, les organisateurs eurent recours à différentes initiatives exceptionnelles comme un convoi militaire reprenant des véhicules utilisés pendant la guerre 40-45. Le rassemblement des véhicules militaires eut lieu sur la Place communale du Roeulx avant de partir en cortège à travers toute l’entité du Roeulx. Pour le sport ballant, une année fut marquée par la rencontre des six meilleures équipes belges de minimes.  Plusieurs rallyes touristiques à travers le village et l’entité du Roeulx furent mis sur pied par Pierre Dufour et Anne Staquet. Une autre année, la dernière activité du week-end festif se déroula sur le terrain de football. Avec leur plus beau déguisement, les hommes du village  se rencontrèrent pour le plaisir et l’humour. Le match se clôtura par des tirs au but. Le gardien de la cage devait plonger dans son rectangle bien embourbé pour l’occasion. Roger Wastiau en barboteuse, encouragé par son fils Jean-Louis déguisé en Zorro, fit la part belle aux spectateurs …

Ducasse Ville-sur-Haine 2

Il faut encore signaler la participation régulière de la Fanfare d’Havré aux diverses activités proposées par l’association des sociétés villoises. Les bénéfices de toutes ces animations retournaient aux sociétés participantes qui, à ce moment-là, ne recevaient plus ou pratiquement plus de subsides communaux.  Une partie de ces bénéfices revenait également aux enfants. A l’approche de la fête de Noël, le bon Père offrait une cougnole aux enfants de moins de 12 ans habitant dans le village. Les poneys de Père Noël élevés par José Hautenauve conduisaient le respectable personnage accompagné en musique par quelques musiciens de la Fanfare d’Havré. C’est en toute simplicité que les Villois faisaient la fête… Pour la petite histoire, sachez aussi qu’il existait une ducasse à la gare et une autre aux « Quatre pavés ».

Patrick Renaux

Ducasse Ville-sur-Haine 3

La plage de Gottignies

Mariette se souvient de l’excellente crème à la glace que vendait une certaine Maria à la plage de Gottignies. Dans les années 30, les Gottignards mais aussi les gens des environs passaient leur dimanche sur ce site merveilleux. Les plus petits s’amusaient à la balançoire, au carrousel, glissaient sur le toboggan ou se promenaient à dos d’âne. Les adultes écoutaient la musique de la fanfare, dansaient, pique-niquaient ou faisaient un tour en barque sur la Wanze. On pouvait y manger des bonbons, de la crème glacée, des frites…

Mise à jour novembre 2016 : photo et texte publiés dans le Calendrier 2017 de l’Office du Tourisme du Roeulx

La « plage » de Gottignies était située dans une vallée profondément encaissée au pied d’une falaise haute d’une quinzaine de mètres. Cette propriété, sise au n° 8 de la rue des Prêtres,  appartenait en ce temps-là à Gaston Clarat, garagiste à Jolimont.

L’ouverture se déroula  le 1er mai 1935. Il y eut plus de 3.000 entrées. Prix d’entrée 1 franc. Imaginez le joyeux embouteillage que cela a dû provoquer. Des parkings avaient été installés dans les prairies environnantes mais les emplacements n’étaient pas suffisants et de nombreux véhicules devaient stationner le long de la rue du Vent Val. On avait même organisé des trajets en car pour  ceux qui, habitant trop loin de Gottignies, n’avaient pas de moyens de transport.

Un barrage formait un lac artificiel sur la Wanze, et on avait aménagé un petit bassin de natation pour les enfants et un autre pour les adultes ainsi qu’un endroit de canotage. De chaque côté du cours d’eau, des « gloriettes » au toit de chaume permettaient de déguster, entre-autre, les bières  renommées à l’époque : la « Meiresonne » et la « Labor ».  Les nombreux cyclistes, petits et grands, pouvaient rivaliser de vitesse sur le vélodrome.  Les enfants n’étaient pas oubliés : un tourniquet « à pousser soi-même », un toboggan, des balançoires, des tours du domaine sur des « baudets », etc. Un kiosque accueillait des fanfares pour animer les joyeux vacanciers d’un jour. On y vendait des frites, des bonbons et les fameuses crèmes glacées de Maria.

Quatre ans plus tard, un tragique accident de toboggan qui coûta la vie à un enfant, mit fin à l’exploitation du site.

Aujourd’hui, les tourterelles et les ramiers ont repris possession du site … avec quelques nouvelles habitations.

Informations extraites en majorité de la revue « Nos 5 Blasons » éditée par le Cercle d’Histoire Léon Mabille.

Photos de la Plage de Gottignies – Collection Jean Leclercq

 

 

Luc se souvient de la Grand’Place du Roeulx

Luc se souvient du temps où quantité d’estaminets animaient notre Grand’Place ! Il y avait Berthe, bien sûr, avant qu’elle ne s’installe au bas de la Grand’Rue, mais aussi chez Yvonne ou à la Maison du Peuple ! Enfant, il aimait entrer à la biscuiterie Coppens ou à la quincaillerie Josseaux où Lucien avait de tout, du simple clou à la bassine en passant par le fil de clôture et aux flacons de toutes les contenances ; une authentique caverne d’Ali Baba ! Cependant, il y avait un habitant de la place qui l’effrayait par-dessus tout, c’était Achille Detimmerman, dit Mète Achille ; un bourreau d’enfants, nous précise Luc. A la kermesse de la fin juin, un kiosque était monté sur la Grand’Place et une fanfare jouait les airs de l’époque. Le matin, Luc participait à la procession des saints au travers de la ville ayant l’honneur de porter la châsse de saint Feuillien !