Tous animés grâce aux Thirifous…

Thirifous, un nom sympa qui vient de deux mots : « Thier » ancien nom indiquant un des villages formant notre belle entité et fou(s) : pas besoin de l’expliquer puisqu’on l’est un peu tous à nos heures ! Cette fusion de mots est l’invention pure et simple de Marcel Kulawik. Un peu fou le Thiérois !

Cadrons le personnage pour bien comprendre l’origine des Thirifous

Après avoir suivi une formation en photographie, débutant dans la profession, Marcel Kulawik a installé son studio dans la première pièce de la maison du docteur Busellato juste en face du Delhaize actuel. Plus tard, il a repris une partie du commerce des Simon se situant à proximité de son studio. Bonbonnes de gaz, électroménager, tiercé… et photos, Marcel a vendu un peu de tout. Bien connu des gens du village, il a eu l’occasion de rencontrer de belles personnes, comme on dit.

Attirée par le plaisir du commerce, la fille de Marcel a choisi la gérance du « Café du Monument » (actuellement la boulangerie Pain di Djou). En soirée, Marcel venait donner un peu d’aide à sa fille et assurait la fermeture de l’établissement. Qui dit bistrot, dit participation aux fêtes du village. C’est ainsi que Marcel et sa fille ont vécu des heures inoubliables lors des carnavals de Thieu.

Les jeunes du village étaient fidèles aux festivités organisées à cette époque. C’est ainsi qu’une année, lors d’une sortie carnavalesque, les jeunes se sont rassemblés derrière la société de gilles, déguisés à leur façon en mettant une ambiance digne des plus grands carnavals. Durant 3 ans, ce groupe de jeunes qui avait atteint une bonne centaine d’adeptes, avait sa propre musique et était indépendante des autres sociétés qui formaient le cortège. Sans hiérarchie, sans règlement, ce groupe s’est rapidement disloqué en laissant un fond de caisse assez important.

Un des jeunes, responsable des finances, Alberto Ferreti, proposa alors à Marcel de former une nouvelle société qui aurait son local au Café du Monument. Patients, les deux compères en parcourant les activités organisées autour du carnaval, remarquèrent l’exposition et la vente de légumes des aînés du village. Pour attirer la population vers le concours et le marché de légumes, Marcel et Alberto trouvèrent l’idée de construire des maisonnettes, chalets en bois qui protègeraient des intempéries, la marchandise mais aussi les aînés. L’argent des jeunes avaient trouvé une utilité publique : les maisonnettes-chalets…

Les chalets mis à toutes les sauces …

Pendant la première moitié de l’année 1988, Marcel et Alberto, avec de nombreux sympathisants, ont façonné 14 chalets dans le Café du Monument. Ils étaient fin prêts pour la kermesse de septembre. Après ce cuisant succès, la plupart de ces gens pouvaient former une nouvelle société : « Les Thirifous ».

Avec ce nouvel outil, les Thirifous se sont sentis pousser des ailes en organisant de nouvelles activités : courses cyclistes, joggings, voyages, concours de cartes, jeux de kermesse, bals, concours de dessins pour enfants et bien sûr les marchés de Noël et les courses de caisses à savon… Le succès des chalets ne se fit pas attendre. C’est ainsi que les maisonnettes furent louées ou prêtées un peu partout : au port de plaisance à Thieu, Houdeng, Braine-le-Comte, Cuesmes, Merbes-le-Château…

Aujourd’hui, avec le temps, le groupe des Thirifous s’est étiolé, mais Marcel et quelques amis sont toujours là notamment pour le marché de Noël. Même si la commune de Thieu a subi de mauvais traitements avec l’arrivée du nouveau canal, les Thiérois ont fait de leur mieux pour garder, à leur manière, un accueil chaleureux et des festivités pour toute la population. Avec les ascenseurs, le canal, la réserve naturelle, la salle de sports, la bibliothèque…, le village de Thieu est devenu incontournable dans notre Entité.

Patrick Renaux

 

 

Une quarantaine bien entamée pour les Paysans du Roeulx !

Cette année, la société des Paysans du Roeulx fêtera ses 45 ans d’existence ! Un fameux bail né d’une situation particulière ! En effet, le premier crû de la société des Paysans provient d’une équipe de basketteurs voyant leur club progressivement disparaître.

Eh oui, il y a eu un club de basket au Roeulx dans les années 70… Les rencontres se déroulaient sur le parking de la place de la Chapelle le dimanche avant-midi. Le local des sportifs était situé en alternance à La Grimaudière et à l’Auberge St-Feuillien (actuellement centre médical, juste à côté de la Grimaudière). Le club de basket n’a pas disparu faute de membres mais bien à cause du manque d’infrastructures nécessaires : vestiaires, terrain en plein air, etc. Les jeunes basketteurs préféraient jouer dans des clubs qui évoluaient dans une salle comprenant tout le confort.

En octobre 1976, Freddy (gérant de La Grimaudière) et Annie (gérante de l’Auberge St-Feuillien) ainsi que Marc Moreau se réunissent et décident de créer un groupe folklorique qui s’appellera : « Les Paysans du Rû ». Sous l’influence de Freddy, une assemblée générale s’est tenue dans son établissement. Ont été convoqués la plupart des « anciens » du basket. A l’issue de cette réunion, un comité a été élu et approuvé. Il est composé de Frumence Hallemans (Freddy), Annie De Vrée, Benoît Friart (notre bourgmestre actuel), Willy Kiekens et Marc Moreau. Enthousiastes, les premiers inscrits furent messieurs Friart, Caulier, Overlot, Mahieu, Deblander, Godefroit Alain et Jean-Philippe, Chavepeyer, Kiekens,Becker, Sirtoli, Wasmes, Colinet, Carton de Wiart, Duray. Aux soumonces, beaucoup de jeunes suivaient le groupe et c’est ainsi qu’est né un petit groupe de dames composé de mesdemoiselles Godefroit et Carton de Wiart, mesdames Colinet, Duray, Biset et Overlot…

Pour financer ce nouveau groupe folklorique, les Paysans ont mis sur pied plusieurs activités comme des concours de belote et des tombolas. Les années suivantes, de nouvelles idées comme les cartes de soutien, la vente de pin’s, bics, autocollants, porte-clés, permirent d’alourdir le fond de caisse. Vinrent plus tard l’organisation de soupers et la création d’un livret publicitaire. Grâce aux subsides de la ville et les dons de certains cafés, les Paysans ont pu déambuler en soumonces et participer à leur premier carnaval en 1977. Pour commencer, 17 paysans et 10 demoiselles / dames ont animé les artères de la cité princière. Le groupe des demoiselles et dames s’est vite estompé. Au fil des ans, le nombre de paysans a augmenté.

De 1990 à 1993 la société comptait une trentaine de membres. Ces dernières années, le nombre de paysans est monté en flèche… On recensait 57 membres en 2017, 66 en 2018 et 75 en 2019. Sur 45 années d’existence, quatre présidents se sont succédé : Benoît Friart, Alain Godefroit, Edouard Tournay et Dominique Parot. Le comité s’est étoffé et compte aujourd’hui 12 paysans. Avec les années, seul un homme occupe le même poste depuis la création de la société : Marc Moreau. Depuis la naissance de ce beau groupe, Marc assure le secrétariat. Marc se souvient de la tournée des cafés en soumonces et au carnaval : La Grimaudière, l’Auberge St-Feuillien, le Commerce (Berthe), les Amis Réunis (bâtiment formant l’angle de la chaussée de Mons et la rue de la Renardise), la Taverne du XVIII ème siècle, le 421 (devenu Le Renouveau et ensuite le café de l’Hôtel de Ville, aujourd’hui boulangerie), le Patria, le café du Faubourg ( bâtiment formant l’angle de l’avenue du Peuple et la rue de la Station), la Toison d’Or (place du Château, face à la boucherie), le café de Françoise Malbrecq (rue Paul Janson) et le 44 rue E. Vandervelde.

Avec la disparition progressive des cafés, les arrêts ne se font plus qu’à la Grimaudière, la Taverne du XVIII ème siècle, Patria et le local du Patro.

Dans le temps… les Paysans notaient dans leur calendrier : une répétition de batteries de 19 à 24h00, deux soumonces de 15 à 24h00, le carnaval, le brûlage des bosses le lundi et le raclot le mardi. Depuis quelques années, le mardi midi, les paysans organisent entre eux un repas au local. Deux rendez-vous importants viennent rythmer leurs déplacements : le dimanche, une réception au Home St Jacques avec une remise de médailles aux « anciens » du groupe par les autorités communales et le lundi en fin d’après-midi : réception à la brasserie Friart.

Espérons que l’année 2021 permettra de nous retrouver fin juin autour de toutes les sociétés folkloriques de notre ville en martelant le pavé sous un soleil réchauffant nos coeurs.

Patrick Renaux

Je tiens à remercier particulièrement Marc Moreau pour son aide précieuse investie dans la rédaction de ce texte.

En nos murs, LE PATROnage paisiblement depuis un bon siècle…

Article paru dans le Bulletin communal de novembre-décembre 2020

Selon la définition partielle retenue par l’encyclopédie Larousse en 10 volumes (juillet 1963), le patronage est une « organisation destinée à veiller sur la moralité de l’enfance et de la jeunesse, en accueillant les jours de congé ou de loisirs, les élèves des écoles ou les jeunes gens, pour leur procurer de saines distractions… C’est tout naturellement dans le cadre de la paroisse et autour de l’Église que se sont constitués les premiers patronages. »

En Belgique, c’est en 1850 à Gand, que l’on recense le premier patronage. Très rapidement, dans les grandes villes, on voit fleurir ce mouvement de jeunesse qui devient une institution indispensable et un complément nécessaire de l’école et du catéchisme paroissial. En 1897, on compte en Belgique 513 patronages de garçons et 344 de filles. En 1931, le sigle FNP (Fédération Nationale des Patros) est créé. De même, le Patronage perd son vocable pour ne plus s’appeler que Patro. En 1946, la reconnaissance physique des patronnés se remarque par l’usage d’un uniforme : chemise, cravate et calot.
En avril 1950, la Fédération Nationale des Patros prend ses quartiers à Gilly. En juillet 1962, 2 300 patronnées (dont un groupe du Roeulx) rencontrent le pape Jean XXIII à Rome. Ce n’est qu’en 1965 que l’on donne des noms aux différentes tranches d’âge : les Benjamins et les Benjamines (6 – 9 ans), les Chevaliers et Etincelles (9 – 12 ans), les Conquérants et Alpines (12 – 15 ans) et les Grands et Grandes (plus de 15 ans). Voilà les toutes grandes lignes (subjectives) de l’histoire de cette institution au niveau national.

Haut de G à D : P. Pestiau, C. Pary, M.-C Scauflaire, L. Carton de Wiart, M.-G. Tesain, C; Illemans, J. Van Wayemberghe, M.-C. Bouhière
Accroupies : M.-L. Marlier, J. Wégria, N. Oger, G. Carton de Wiart, C. Vandenbrande, C. Lebacq, M.-P. Wauthier, L. Vanderbeecken, G. Agostinelli, V. Tosti, F. Dubois, P. Tosti

Cela fera bientôt 70 ans (sans interruption) que le patro évolue dans notre Cité princière… Pas mal pour un mouvement de jeunes ! Au Roeulx, il y eut déjà dans les années 1920 un patronage animé et dirigé par monsieur Léon Bienfait, Vicaire. Les réunions se tenaient au Cercle catholique Patria, actuellement le Centre culturel Joseph Faucon. Les activités connurent de nombreux arrêts et reprises jusqu’à l’arrivée de l’Abbé Louis Delatte en 1951. Encouragé par le doyen Blampain, le Vicaire Delatte relance le patronage. Par beau temps, la cour de l’école de l’Ange Gardien ou le bois de St Joseph seront les lieux de rassemblement. Les jours de pluie, ils pourront disposer de la bibliothèque ou de la grande salle (à l’étage) du Cercle Patria. En 1953-54, les patronnés sont de plus en plus nombreux. Il n’y a pas de dirigeants à proprement parler : les plus âgés ont de 13
à 15 ans et sont «chefs d’équipe». Le grand patron et aumônier est le Vicaire, toujours sur la brèche. Courant d’un local à l’autre, il décide de s’en approprier un. Il fait l’acquisition d’un ancien baraquement se trouvant dans les charbonnages de Maurage, baraquement ayant servi à héberger des prisonniers (guerre 40 – 45) et ensuite comme cantine aux premiers Italiens arrivés dans les charbonnages. Ainsi aidé par des professionnels du bâtiment, des dirigeants et de nombreux bénévoles, il décide d’installer son local au fond de la cour du Cercle catholique (là où se situe le nouveau local des scouts).
En 1955, Louis Delatte envisage un premier camp (pour garçons) à Franc – Waret. Le curé est son cousin et connaît le régisseur du château qui accepte d’en prêter les dépendances. Trois années de suite, les 20 à 30 jeunes rhodiens ont gambadé dans les bois et les prés de ce petit village qui comptait à cette époque 200 habitants.

Debout de G à D : Jacqueline Wégria et Marie-Louise Marlier
Assises de G à D : Nicole Oger, Colette Thys et Colette Vandenbrande

Vu le succès grandissant du patro, le successeur du vicaire Delatte, Albert Baert, fit de ses pieds et de ses mains pour obtenir de nouveaux locaux. Il obtint un maximum de bâtiments réhabilitables ayant fait les beaux jours des anciennes usines Sadur (anciens ateliers du Roeulx) près de l’ancienne gare du Roeulx du même côté que « le tennis du Roeulx », là où se situent de nombreux entrepôts. Pour établir un terrain de football entouré d’une piste d’athlétisme, le Vicaire Baert (avait-on dit à cette époque) avait détourné un bulldozer et d’autres engins qui travaillaient sur l’autoroute… Pour réaliser tout cet ensemble, locaux et terrains de jeux, de nombreux parents, fermiers, dirigeant(e)s et sympathisant(e)s ont collaboré d’une manière exceptionnelle au projet de cet inoubliable Vicaire Baert. En avril 1968 eut lieu l’inauguration des nouvelles installations du patro du Roeulx. Pour ce rendez-vous exceptionnel, un grand tournoi sportif fut organisé. Les patros de La Louvière, Houdeng-Aimeries, Jolimont, Morlanwelz, Carnières, Soignies, Strépy et Bois-du-Luc étaient présents à cette manifestation. Plus de 600 garçons et filles entourés d’adultes ont circulé sur ce qu’on peut appeler le plateau de la gare et des anciennes usines Sadur. Volley-ball, basketball, football, cross … furent organisés tout azimut et un lâcher de 800 ballonnets émerveilla toute l’assemblée réunie autour du terrain de football. De nombreux événements marqueront par la suite la vie de notre patro.
Mais je réserve cela pour un prochain numéro. Et comme dit le chant fédéral : « Dans nos patros, goûtons la pure ivresse des plaisirs sains et des ébats joyeux, que l’amitié toujours règne en maîtresse, la charité sera loi dans nos jeux. »

Patrick Renaux

 

Suite de l’article, paru dans le Bulletin communal de janvier-février 2021

« En nos murs, le PATROnage paisiblement depuis un siècle… »

Départ en camp

Que de changements avec l’évolution du patro…

Les gros soucis hebdomadaires des animateurs du patro ont toujours été : les locaux et les endroits en pleine nature pour les jeux.
Pendant de nombreuses années, le bois de St Joseph, la cour de Patria (actuel Centre culturel) et la cour de l’école de l’Ange Gardien ont gardé la cote. Depuis que l’on peut marcher sur les pelouses du Square Léon Mabille, de nombreuses activités sont réalisées « au centre-ville ». Au niveau des locaux, les animateurs ont toujours eu de l’assistance des bonnes âmes de la cité princière. C’est ainsi qu’à différentes époques, les enfants ont pu profiter par mauvais temps du grenier du home St Jacques (exclusivement pour les filles… c’était du temps des soeurs !), des locaux de Patria, des bâtiments près de l’ancienne gare du Roeulx, du « café de la poste » en haut de l’avenue du Roi Albert (bâtiment en face du marchand de vélos) et du bâtiment appelé « chalet du tram Roeulx-Casteau » à la chaussée de Mons (parking du Spar, côté gauche en façade).

Un tout gros investissement financier et humain pour le local de la place communale…

Un bâtiment au centre du Roeulx avec parking… Peu de patros peuvent se vanter d’un tel achat ! Faut pas rêver ! Mais au Roeulx, tout est (presque) possible ! De nombreuses réunions eurent lieu avec des parents, des animateurs adultes, des spécialistes : Joseph Marlier (clerc de notaire) et du Vicaire Deckers. Avec de la bonne volonté, du courage, de la persévérance et de la patience, on peut se surpasser…

Avant l’achat du futur local, un appel aux dons avait été lancé à travers toutes les chaumières de la cité princière. 70 000 francs furent récoltés. Avec tous les fonds de caisses réunis, cela ne fut pas suffisant. Mais grâce à une personne généreuse du Roeulx, le patro a pu bénéficier d’un prêt de 500 000 francs sans intérêt et sans échéance de remboursements. Solidarité et foi envers la jeunesse rhodienne, quelle belle politique au sens noble du terme ! L’acte d’achat fut signé en l’Étude du notaire Gheens le 16 novembre 1983.

L’achat du bâtiment de la place communale a permis aux responsables de voir l’avenir plus sereinement. Après l’acquisition du local, les membres de l’ASBL PATRO décidèrent de récolter des fonds pour arranger et décorer les différentes pièces attribuées à chaque section. C’est ainsi que des ramassages de papier à travers la ville furent organisés. Dirigeants, parents, amis et anciens du patro se succédèrent à cette initiative bénéfique pour tout le monde. Cette activité lucrative prit fin le 28 mai 1988 pour un total de 330 tonnes !

Ce n’est pas tout… Le 6 août 1988, sous l’impulsion de Guy Marin, le premier bal aux lampions prit naissance sur le plateau de la gare. Encouragés par les aînés de la ville qui venaient prendre un (ou plusieurs…) verre(s) en début de soirée avant que la musique ne devienne trop puissante, les bénévoles de cette grande première décidèrent de renouveler cela tous les ans. Chaque année, le nombre de visiteurs augmentait. Le bal aux lampions était devenu incontournable.

Le patro est toujours bien présent dans différentes activités ouvertes au grand public : soupers, Marché de Noël, carnaval, marche ADEPS…

Souhaitons à ce mouvement de jeunesse encore de nombreuses années d’existence, en regard d’un passé glorieux !

Je tiens à remercier Malou (Marie-Louise Marlier), Guy Marin, Benoît Hautenauve qui m’ont aidé à l’élaboration de cette « petite histoire » du patro du Roeulx.

Patrick Renaux

 

 

Un nom bien de chez nous : les Bins Rinlis

Mais qui sont donc « Les Bins Rinlis » ? Personnages dotés d’une volonté d’animation, ils délivrent leur savoir-faire en milieu thiérois. Leurs origines, selon les documents que je possède, remontent à une époque lointaine du siècle dernier…

La société de gilles « Les Bins Rinlis » fut fondée en 1951. À cette époque, un comité prit place pour la bonne organisation des festivités carnavalesques. Le président d’honneur : Elie Guertinmont, le président : Adhémar Fondu, le secrétaire : Louis Fondu et le trésorier : René Blondiau assistés de commissaires. Gilbert Thomas, Léon Plancq et Louis Debeer mirent la première pierre de l’institution « Les Bins Rinlis ». Les activités de cette société folklorique durèrent 6 ou 7 ans selon les dires des anciens que j’ai rencontrés.

Fin des années 70, Michel Debaise lança un défi à un des anciens commissaires, Léon Plancq : la renaissance d’une société de gilles. C’est ainsi qu’au mois d’octobre 1978 se tint une réunion avec toutes les bonnes volontés entourées des familles Nicaise, Vandaule, Berger, Debeer et Malengré ( gilles de la première mouture ) pour établir un calendrier étoffé d’activités lucratives nécessaires à la société « Les Bins Rinlis ». Au mois de novembre, le premier bal des gilles connut un beau succès.

En 1979, pour renforcer la société, le président Léon Plancq établit un règlement interne. Depuis, de nombreux présidents se sont succédé : Georges Godissart, Camille Minart, Jean-Marc Pichrit, Cédric Lambert, Fabrice Martinez et Benjamin Bougard (actuel président). Georges Godissart, détenteur du plus grand nombre d’années de présidence, se souvient des tournois de mini-foot menés avec enthousiasme par Patrick Godissart et des tournois de pétanque. Lors d’une de ces activités, 25 fûts de bière, 300 kg de frites et 150 kg de viande furent avalées par les sportifs et leurs supporters.

Début des années 80, une semaine avant le carnaval, les membres du comité des Bins Rinlis passaient chez les cafetiers pour leur faire acheter une carte de membre d’honneur (et donneur). Ils passaient donc à la Maison du Peuple, au Cercle Union, aux cafés : de la Cense, de l’Ascenseur, de la Gare, du Monument et à la salle Héron.

Aujourd’hui, les cafés ont disparu du paysage thiérois. Seules quelques buvettes volantes peuvent approvisionner les mordus du carnaval. Une nouvelle équipe d’un âge moyen de 20 ans veut donner un nouveau souffle au carnaval de Thieu. Suite à un courrier distribué dans le village au mois de juin, le nouveau comité composé de Benjamin Bougard : président, Grégory François : vice-président, Florian Demarez : trésorier, Alisson Paternostre : secrétaire, Nicolas Meeus, Donovan Poroli, Jason Harvent, Thomas Malengré : commissaires, a oeuvré pour construire un lien fort avec les citoyens. Ainsi, il a élaboré un « plan d’action » 2019-2020, envisagé le déroulement de l’année, organisé les cagnottes et examiné l’état actuel de la société. Un barbecue sur la Place Hardat a été prévu fin de ce mois de juillet. Nous ne pouvons que souhaiter un franc succès à ces jeunes qui veulent défendre leur folklore local.

Patrick Renaux

Les Compagnons des Feux de la Saint-Jean

En 2019, la société folklorique des « Compagnons des Feux de la Saint-Jean » fête ses vingt ans.

Mais d’où provient ce folklore remis au goût du jour dans nos régions ?

Les origines du feu de la Saint-Jean remontent à la nuit des temps. Déjà, lespeuples orientaux, ainsi que les Celtes, allumaient des feux pour célébrer le solstice d’été, bien avant notre ère. Le peuple, oubliant pour quelques heures ses peines et ses labeurs, chantait, dansait. Il fêtait le retour prochain des beaux jours. Il se réjouissait dans l’espoir d’une récolte abondante. Pendant des siècles, la nuit du 23 au 24 juin, des feux furent allumés partout en Europe pour accueillir la bonne saison. Il fallut la guerre 40-45 pour interrompre cette tradition qui, heureusement, fut reprise après quelques années. La fête de la Saint-Jean était l’occasion de se rassembler, de se retrouver, de fraterniser. C’était une fête communautaire rassemblant tous les villageois.

Au Roeulx, l’origine de la société « Les Compagnons des Feux de la Saint-Jean / Le Roeulx »

C’est en 1999 que Philippe Toussaint et Michel Wiertz, spectateurs passionnés des Feux de la Saint-Jean de Mons, fondent « Les Compagnons de la Saint-Jean du Roeulx ». Intéressés par leur projet, quelques rhodiens poseront les premières pierres d’une société qui fête cette année, ses vingt ans. Nathalie et Olivier Dambremé, Jacques Duquesne, Philippe Hardenne, Guy Kulawik, Patrick Renaux, Edmond Taquet (aujourd’hui décédé), Philippe Toussaint et Michel Wiertz furent les premiers compagnons à bouter le feu sur l’esplanade des étangs Saint-Feuillien sous les roulements de tambours des frères Poelart. Les premières années, les festivités débutaient en début de soirée par une cérémonie en la salle de l’Ancien Hôpital Saint-Jacques. Le cortège s’étoffa d’année en année. Le premier groupe invité par le comité fut les marcheurs « Les Grenadiers de l’Empire » de Soignies. L’emplacement du feu se déplaça une année sur le terrain de l’internat autonome de la Communauté française et pendant de nombreuses années sur un terrain privé situé à proximité du terrain de football. En 2003, le point de départ du cortège fut la place du Château avec l’apparition d’un nouveau groupe folklorique : les sorcières de Fosses. La Fanfare Ouvrière des Deux-Houdeng prit part aux réjouissances rhodiennes pendant quelques années. Les enfants de l’école de l’Ange Gardien suivirent très rapidement le cortège animé par des cracheurs de feu. Grâce notamment à l’aide financière de commerçants et de la commune, et par le travail de compagnons bénévoles, le nombre de sociétés folkloriques a explosé ! Géants, jongleurs, cracheurs de feu, danseurs, majorettes, char tiré par des chevaux de trait ainsi que le chien Moinette prennent plaisir à participer aux réjouissances rhodiennes près du grand feu qui a pris définitivement racine sur l’esplanade du terrain de football. La société des Compagnons des Feux de la Saint-Jean a pris ses lettres de noblesse en organisant ce rendez-vous devenu incontournable de la fin juin. Des centaines de personnes aiment se retrouver autour d’un immense feu où l’on peut créer des liens d’amitié en vivant un folklore qu’il ne faut surtout pas oublier. Les responsables du groupe des Compagnons des Feux de la Saint-Jean l’ont très bien compris puisqu’ils entretiennent des liens de respect et d’amitié avec d’autres groupes de l’entité comme les gilles et le Patro. Pour les vingt ans de la société, il y aura des nouveautés aussi bien au niveau de l’horaire que de l’animation à travers notre belle Ville princière. Mais attention, 20 ans cela ne se fête qu’une fois… Comme le dit la chanson : « On n’a pas tous les jours 20 ans… ». Venez rejoindre les Compagnons des Feux de la Saint-Jean ce 29 juin 2019.

Patrick Renaux

Le Centre Culturel Joseph Faucon, une histoire de 126 ans…

C’est en 1892 que Léon Mabille fit construire ce bâtiment exceptionnel pour abriter les « sociétés ou oeuvres existantes ou  fondées par lui ».

Cet édifice connut plusieurs appellations : « Corporation des francs ouvriers », « Maison des ouvriers », « Cercle catholique », «  Patria », « Centre culturel et sportif de la Ville du Roeulx » et enfin « Centre culturel Joseph Faucon » depuis 2002. Cet homme visionnaire, dans une lettre du 23 avril 1922 adressée à Paul Debaisieux, professeur à Louvain (légataire universel de monsieur Mabille), précisait : « La Maison des Ouvriers m’appartient. Elle fut bâtie par moi, sur un terrain acheté par moi, à l’aide des sommes qui furent recueillies par moi et pour une forte part à l’aide de deniers propres. La propriété n’est donc pas contestable. Je considère qu’elle doit être affectée aux oeuvres en vue desquelles elle a été établie ou à des oeuvres similaires. L’affectation doit subsister ».

Suivant la volonté du Député-Bourgmestre Mabille, monsieur Debaisieux en fit don le 15 octobre 1925 à l’A.S.B.L. « Le Cercle catholique du Roeulx », fondée le 28 septembre 1925. « Le Cercle » comme on disait dans le temps, devint le local de nombreux groupements et parmi les plus anciens, je peux citer : la Corporation et la Mutuelle des francs-ouvriers, la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul, le Patronage, les sociétés de Sainte-Barbe, des Fanfares-Amateurs et de Saint-Sébastien pour laquelle un stand de tir à l’arc fut aménagé. En 1947, la salle du rez-de-chaussée fut transformée en cinéma. A l’étage, des opérettes, cabarets wallons ou autres revues étaient proposés aux Rhodiens.

A partir des années 60, la salle de spectacles fut transformée en terrain de pétanque, mais également en salle de tennis de table. On y fit également du judo et de la boxe. Cette magnifique salle, laissée ensuite à l’abandon pendant de nombreuses années, revit aujourd’hui sous l’appellation « salle des combles ». On y organise des expositions, des spectacles et des ateliers.

Suite à de nombreux travaux, le rez-de-chaussée propose : une petite salle polyvalente (70 places) non équipée, une grande salle polyvalente (200 places) équipée d’une scène escamotable et d’un bar, une loge pour les artistes, une cuisine semi- professionnelle et des locaux de service (débarras, buanderies et stocks de matériel).

Depuis l’acquisition d’une partie des bâtiments de l’ancienne Ecole Moyenne, l’offre des salles s’est étoffée. La salle des poètes, la salle des artistes et la salle des clés peuvent accueillir entre 12 et 20 personnes. Y sont organisés des ateliers, des réunions, des expositions ou encore des conférences. Les bureaux réservés à l’accueil, au secrétariat, à l’animation et direction se situent dans le même bâtiment. Dès sa création (2002), la nouvelle A.S.B.L. Centre culturel Joseph Faucon, menée par l’Échevin de l’époque Pierre Selvais, a pris l’habitude de travailler en collaboration avec des associations locales en raison du peu de moyens matériels, humains et financiers… et cela continue ! Lorsque l’occasion se présente, le Centre culturel travaille avec des commerçants et producteurs locaux notamment lors des différentes éditions de la balade gourmande, des séances de « Bar à soupes », des vernissages d’expositions, des soirées repas-spectacles.

Depuis 2013, des collaborations avec le CPAS se sont multipliées et ont abouti à de nombreux projets qui fonctionnent avec succès : l’Atelier des 5 sens, l’Atelier Fashion Recycl’art et l’Atelier-théâtre du Relais. L’équipe de l’A.S.B.L. collabore activement à certains projets portés par l’Office du Tourisme, l’Espace Public Numérique, les écoles de l’entité et la bibliothèque communale.

L’A.S.B.L. veille à proposer des activités tant au Roeulx que dans les villages de l’entité, aime mélanger les publics : anciens et nouveaux venus, et tente de mettre en valeur le patrimoine local lors d’événements récurrents. Après ce bref rappel historique, je vous donne quelques dates incontournables : les Tables du Monde le dimanche 25 mars, le Parcours d’Artistes les 19,20 et 21 mai…Toutes ces activités sont proposées et animées par une équipe dynamique et bien sympathique composée de : Anne-Laure Bechet (directrice), Céline Lecocq (animatrice), Marina Philippart (animatrice), Laurence Bodson (secrétariat, accueil, gestion des salles), François Ramakers (communication et régie). A cette équipe de base viennent s’ajouter de nombreux bénévoles. Eh oui, si le substantif « bénévole » tente de disparaître de notre vocabulaire et de nos régions, on peut dire qu’au Roeulx, il prend tout son sens à travers de nombreux événements et activités. Soyons un peu chauvins : « Bravo les Rhodiens ! Et que cela continue encore longtemps ! »

Site web du Centre culturel du Roeulx : www.leroeulxculture.be

Patrick Renaux

Souvenirs du Roeulx – Heureux au Roeulx !

En recherchant des documents à propos du Roeulx, j’ai découvert une feuille polycopiée résumant le programme des activités  organisées par « Villes Vacances ».

« Villes Vacances » était une émission radiophonique créée par la RTB. Le présentateur, Jean-Claude Ménessier, animait de main de maître ce divertissement que l’on pouvait suivre à travers différentes villes francophones du pays, durant tout l’été. Le week-end, d’importantes manifestations attiraient un public curieux qui soutenait les candidats aux jeux concours faisant appel aux connaissances générales. La semaine, sous chapiteau, de nombreuses activités permettaient aux habitants de la ville visitée de se retrouver pour mieux faire connaître leur environnement à travers tout le pays. Chaque jour de la semaine, était diffusé à la radio, un des jeux concours.

Voici le programme des 30 et 31 juillet 1966.

Samedi 30 juillet :
A 14h30 : en direct du Roeulx, Place du Château, LA ROUTE DU BONHEUR
5 candidats seront interrogés par des spécialistes du Code de la Route.

A 17h00 : sur la Place du Château, LE KIOSQUE D’OR
Audition de la Fanfare ouvrière des deux Houdeng

Dimanche 31 juillet :
En direct depuis Le Roeulx
A 6h00 : le matin, LE SOLEIL SE LEVE SUR LA VILLE DU ROEULX
A 8h00 : LA VILLE DU ROEULX FAIT SON PROGRAMME avec Caty
A 13h15 : Jean-Claude présente LES 230 MINUTES
Durant cette émission, arrivée de la vedette surprise
18h00 : LES ERUDITS DU DIMANCHE
5 candidats sont interrogés sur l’histoire, le tourisme,
la géographie, les arts et la littérature.
A 18h30 : L’OBJET INSOLITE
GRAND DEFILE DE MANNEQUINS QUI PRESENTERONT
UNE SYNTHESE DE « la mode d’automne » DE PARIS.
Ce défilé, qui se déroulera au Château des Princes de Croÿ-Roeulx, vous montrera en exclusivité 33 modèles inédits, venant directement de Paris. Il nous est offert gracieusement par les grands magasins de « L’INNOVATION » de Bruxelles.
A 21h00 : BOUQUET FINAL DE « VILLES VACANCES », sous le chapiteau BAL AUX LAMPIONS, Bal du Maïeur, avec les Chabroll’s et Roger Claude : Monsieur Bonne-Humeur.

Les plus anciens du Roeulx se souviennent sans doute de cet événement qui permit de faire connaître notre petite Ville princière à toute la Belgique francophone. C’est aussi grâce à Jean-Claude, l’animateur phare de la radio francophone belge, que l’adage « HEUREUX AU Roeulx » fut bien ancré dans nos esprits. À chaque début de séquences enregistrées pour la radio, Jean-Claude lançait à travers les ondes : « HEUREUX AU Roeulx ».

Patrick Renaux

“C’était au temps où Ville-sur-Haine s’industrialisait…” aurait pu fredonner le grand Jacques

Fin des années 30… du XIXème siècle, des travaux de construction d’un grand axe, Le Roeulx – Mons, furent entrepris : la Chaussée de Mons actuelle. Son tracé sera légèrement modifié avec l’apparition du Canal du Centre. En 1849 est mise en service la ligne ferroviaire entre Manage et Mons…en passant par Ville-sur-Haine, bien sûr !

Toutes ces nouvelles voies de communication incitent les investisseurs et entrepreneurs à s’installer à proximité du plateau de la gare. Des manufactures de tailles diverses virent le jour. La Rue des Fabriques qui longe la voie de chemin de fer face à l’ancienne gare « Havré-Ville » garde encore quelques vestiges de son passé industriel. D’après les documents en ma possession, je peux écrire qu’en 1870, s’est érigée une sucrerie et en 1883 lui a succédé une des premières cimenteries du Royaume. Comme la sucrerie, la cimenterie ne fonctionnera que quelques années ne pouvant faire concurrence aux entreprises plus grandes et plus modernes. Plus récemment, la verrerie Doyen a fait les beaux jours de la population du coin. L’Union Chimique Belge dont quelques bureaux sont encore visibles près du passage à niveau a fait connaître Ville-sur-Haine à travers le pays et bien au-delà…

Voir aussi Cimenterie et verrerie à Ville-sur-Haine

« C’était au temps où Ville-sur-Haine s’animait… » aurait continué le chanteur

Dans une bonne conjoncture, les ducasses se multipliaient en référence aux fêtes religieuses. Sur la Place de Ville : à l’Ascension et à l’occasion de la fête de St Lambert, patron de la paroisse, le troisième dimanche de septembre. Au quartier de la gare, une ducasse avait lieu le dernier dimanche du mois d’août, après la ducasse du « Grand 15 » à Havré. (Durant le week-end de l’Assomption, à Havré sont toujours organisées des festivités en tous genres avec en apothéose, un magnifique feu d’artifice) Au pont St Jean, au milieu des années 50, plusieurs ducasses ont été organisées. La ducasse des quatre pavés (aujourd’hui, carrefour central de Ville-sur-Haine) avait lieu lors de la Ste Anne, fin juillet. Gilbert Lagneau se souvient du carrousel en face de son domicile, des jeux de massacre… et de la friterie Galand venant d’Obourg qui officiait près du salon Manet (aujourd’hui, établissement Talotti). Chaque mardi soir de ducasse, les commerçants « des quatre pavés », comme bien d’autres, rejoignaient dans la bonne humeur la friterie. Et il y en avait des commerces : le café du coin où Alain Gérin réside actuellement, chez « Julia du téléphone » ; le marchand de vélo Léopold Staquet dénommé « Pol du choix » ; Arille, le bourrelier et sa femme qui tenait un petit commerce de premières nécessités : café, sucre, chicorée, confitures et tabac ; la mercerie/lingerie d’Emilie Quertinmont (maman de Gilbert Lagneau) ; la quincaillerie de Rosa Brillet (grand-mère de Linda Dauby) ; la boucherie Louis Majois ; une épicerie tenue par Germaine Gillon ; la mercerie d’Emilia Forges sans oublier l’épicerie de Georges Delplace que j’ai connue encore en activité à mon arrivée à Ville-sur-Haine. Au milieu de tous ces commerces, le salon Manet a pu entretenir des liens entre tous les Villois grâce aux différentes activités proposées… Des pièces dramatiques furent jouées au profit des prisonniers de guerre. Des concours de whist remplirent les tables du café. Des bals avec orchestre rassemblaient plusieurs centaines de personnes. Le salon Manet fut aussi le rendez-vous des colombophiles pour embarquer les paniers et plus tard pour faire enregistrer les retours des pigeons. Le crossage au palier et les luttes de balle pelote donnèrent aux Villois l’occasion de se rencontrer autour d’un bon verre… plaisirs simples entre Villois qui entretenaient des liens entre voisins, ce qui n’existe quasiment plus dans les grandes agglomérations.

Un tout grand merci à Gilbert Lagneau pour ses souvenirs personnels et sa documentation.

Patrick Renaux

Si les arbres du square Mabille pouvaient parler…

Square Mabile 1

Situé au centre de la cité princière, le square Léon Mabille offre un coin de verdure exceptionnel à différents titres. Par son contenu, il est riche de plusieurs « arbres remarquables ». Les multiples essences de ce poumon vert égaient l’environnement qui n’était avant sa création que marécages puants. Le square, trop souvent dénommé « le parc », donne à chaque saison le meilleur de sa palette de coloris qui en font un chef d’œuvre digne des plus grands peintres de tous les temps.

Chargé d’histoire locale, il rappelle l’existence du Député-Bourgmestre qui est à la base de « La Maison des Ouvriers ». De sa main, le buste de Léon Mabille décline ce bâtiment d’une architecture particulière. Au fil du temps, cette bâtisse où se concentrent aujourd’hui les activités culturelles de l’entité, a porté divers noms, notamment : la Maison des Oeuvres, le Cercle Patria, le Cercle, le Centre culturel et sportif… et pour terminer la série : « Le Centre Culturel Joseph Faucon ».

Square Mabile 2

houdeng3

En son sein, le square abrite aussi trois stèles rappelant le décès de jeunes trop audacieux face à l’ennemi de la guerre de 40-45. A chaque commémoration de nos deux guerres, les édiles communaux et leurs invités viennent se recueillir et déposer des fleurs.

Mais tout ceci paraît une partie infime de l’iceberg historique, de la petite histoire que pourraient délivrer ces arbres majestueux… Certains riverains ont été témoins de la traversée du square par des véhicules privés dont les chauffeurs bien arrosés sortaient de la salle des fêtes du Cercle… Il y a même une personne qui m’a prétendu qu’en retournant chez elle, un soir de fête, Léon Mabille lui avait fait un croche-pied et avait donc dû être bandée jusqu’au genou… Mes souvenirs d’enfant ( il y a près d’un demi siècle), se fondent dans une organisation de camarades voisins : Alain et Philippe, pour le meilleur et pour le pire. Un soir d’hiver, après l’école, nous formulâmes le désir d’ériger une embuscade à la gente féminine de notre école que nous aimions taquiner à nos heures. ( A cette époque un mur séparait la cour des filles de la cour des garçons, donc impossible de les atteindre…) Il était donc décidé de se retrouver le lendemain à huit heures dans le square pour former nos boules de neige derrière un houx, en attendant l’arrivée de nos « ennemies ». Lors de leur passage, les écolières reçurent une drache de boules de neige bien tassées. Exténuées, elles gagnèrent au plus vite l’école. La réplique ne se fit pas attendre… Les filles avaient rapporté l’événement à la directrice de l’école des filles : soeur Suzanne. C’est ainsi qu’à la fin de la récréation de dix heures, nous fûmes convoqués chez monsieur Degré (Marcel) directeur de l’école des garçons, pour recevoir une leçon de courtoisie, de politesse et de savoir-vivre en plus de verbes à conjuguer aux modes et temps étudiés…

Le square, c’est pour moi aussi le souvenir de parties de billes avec nos amis de l’école moyenne primaire. Dès la fin des cours, nous nous retrouvions sur les sentiers en cendrée rouge pour une partie de billes au carré. Le garde-champêtre passait pour vérifier si nous respections bien l’interdiction de mettre les pieds sur les pelouses. A cette époque, des panneaux avec l’interdiction de marcher sur les pelouses étaient plantés à chaque accès du square. Les choses ont bien changé depuis… Mais aujourd’hui, c’est bien souvent avec respect que les pelouses sont foulées par les têtes blondes notamment lors de la chasse aux oeufs organisée par la commune ou lors du cross interscolaire mis sur pied par le Rotary et la commune. Avec leur professeur de gym, les élèves de l’école de l’Ange Gardien profitent de cet espace magnifique. Les enfants des mouvements de jeunesse du Roeulx y viennent aussi pour se divertir.

S’il a connu une mauvaise réputation à certaines époques, le square Léon Mabille reste et restera un lieu de rencontres entre toutes les générations, un lieu d’épanouissement, un lieu où l’on partage le bonheur. Hormis le cadre idyllique pour des photos de mariage, cet endroit ne vous rappelle-t-il pas peut-être votre première rencontre amoureuse ?

Patrick Renaux

Ducasses d’antan à Ville-sur-Haine

Les ducasses d’antan avaient leur petit succès à Ville-sur-Haine. Christophe Persenaire, Bourgmestre de l’époque, fut certainement un des principaux promoteurs de la Ducasse de la Place. Sous l’égide de l’Association des sociétés villoises comprenant les Compagnons  de la Wanze, le comité de jumelage, la balle pelote, le comité du 3ème âge, le club de football, certaines grandes vedettes comme Yves Lecoq et Stéphane Steeman ont fait l’unanimité pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Ducasse Ville-sur-Haine 1

C’était le jeudi de l’Ascension que débutaient les festivités. Des activités récurrentes comme le concours de cartes, l’apéro offert à la population, « le crossage » étaient inscrites à l’agenda des organisateurs. Le vendredi, Marc Bolomé assurait le bon déroulement du concours de cartes. L’apéro offert à la population était servi le dimanche midi par les différents représentants des comités. Le lundi, Omer Gilmant et son équipe dirigeaient « le crossage » (genre de golf : club avec une balle en bois « une saule » devant atteindre ou abattre des objets ou atteindre quelques portes de bistrots). Une tombola particulière : « Le Pourcha » avait toujours son franc succès.  Le cochon bien vivant prenait place dans la remorque de Jean-Marie Dufour et était escorté par de gais lurons déguisés. Un tracteur tirait une remorque fleurie sur laquelle trônait un fût de bière. Le gros lot de la tombola : « Le Pourcha » dont les fournisseurs officiels étaient Benoît Postiaux ou Jean-Pierre Louis faisait le tour du village. Les badauds recevaient une bonne bière avant de mettre la main à la poche pour le billet de tombola. Chaque année, des luttes de balle pelote eurent lieu sous l’œil attentif de la famille Wastiau : Roger, Jean-Louis, Bernard et Jérôme. Pendant quelques années, Bernard Favart anima un jogging à travers la belle campagne de Ville. Pierre Dufour aux commandes d’un ordinateur  de l’époque « un Commodore 64 » dut une année, classer plus de 120 participants. Pour redynamiser la ducasse, les organisateurs eurent recours à différentes initiatives exceptionnelles comme un convoi militaire reprenant des véhicules utilisés pendant la guerre 40-45. Le rassemblement des véhicules militaires eut lieu sur la Place communale du Roeulx avant de partir en cortège à travers toute l’entité du Roeulx. Pour le sport ballant, une année fut marquée par la rencontre des six meilleures équipes belges de minimes.  Plusieurs rallyes touristiques à travers le village et l’entité du Roeulx furent mis sur pied par Pierre Dufour et Anne Staquet. Une autre année, la dernière activité du week-end festif se déroula sur le terrain de football. Avec leur plus beau déguisement, les hommes du village  se rencontrèrent pour le plaisir et l’humour. Le match se clôtura par des tirs au but. Le gardien de la cage devait plonger dans son rectangle bien embourbé pour l’occasion. Roger Wastiau en barboteuse, encouragé par son fils Jean-Louis déguisé en Zorro, fit la part belle aux spectateurs …

Ducasse Ville-sur-Haine 2

Il faut encore signaler la participation régulière de la Fanfare d’Havré aux diverses activités proposées par l’association des sociétés villoises. Les bénéfices de toutes ces animations retournaient aux sociétés participantes qui, à ce moment-là, ne recevaient plus ou pratiquement plus de subsides communaux.  Une partie de ces bénéfices revenait également aux enfants. A l’approche de la fête de Noël, le bon Père offrait une cougnole aux enfants de moins de 12 ans habitant dans le village. Les poneys de Père Noël élevés par José Hautenauve conduisaient le respectable personnage accompagné en musique par quelques musiciens de la Fanfare d’Havré. C’est en toute simplicité que les Villois faisaient la fête… Pour la petite histoire, sachez aussi qu’il existait une ducasse à la gare et une autre aux « Quatre pavés ».

Patrick Renaux

Ducasse Ville-sur-Haine 3