Le Roeulx a toujours su faire la fête !

Carnaval, grand Feu de la St Jean, festival des Ballons et des Ailes…sont notamment synonymes de : début d’été, fin d’année scolaire, projet de vacances et bien sûr d’amusements en tous genres…

Cette fois, je m’arrêterai sur une fête d’antan, un peu oubliée : La fête de la bière. Eh oui, chers confrères St Feuillien, il n’y a pas qu’à Bruxelles que cela se passe. Dans un tout autre contexte, je vais vous faire part d’un reportage issu de la presse régionale à propos de la deuxième fête de la bière au Roeulx qui s’est déroulée fin des années 60.

“Après le magistral prologue du samedi marqué notamment par le concert de la centenaire Fanfare Communale d’Havré, le lancement de l’émission “L’homme en vacances” de la RTB, le bal Oberbayern du soir et l’élection de la Reine de la Bière, en l’occurrence la toute grâcieuse Annette Piérard et ses demoiselles d’honneur Nicole Chevalier, Marylène Chavepeyer et Martine Toubeau, la Fête à la gloire de la Bière s’est poursuivie dimanche avec plus d’éclat encore. Premier mais important événement de la journée, sur le coup de onze heures, l’inauguration au camping Saint-Feuillien de la fontaine intarissable capable d’étancher, grâce au capiteux breuvage brassé dans les murs de la ville, la soif la plus large de la foule la plus nombreuse qui soit. Mais c’est le cortège de l’après-midi qui constitua l’événement de la journée. Un cortège ouvert par les jolies et pimpantes majorettes de Maubeuge escortées par “Karl Ernst und sein Tyroliches Orchester” très applaudi lui aussi. Venaient ensuite le Char de la Rose, à la gloire bien sûr de cette fleur qui, chaque année, à la roseraie du château, dispense le parfum subtil de ses milliers de plantes, le carrosse de la Reine de la Bière et de ses demoiselles d’honneur, les fringants cavaliers du Cercle Equestre “La Muserole” de Mignault et le majestueux Char de la Bière sur lequel trônait pansue à souhait, une énorme barrique contenant 2500 litres de bière distribuée gratuitement et sans restriction à la foule. Oui, ce fut un beau cortège, une belle journée à laquelle s’associa aussi sur le coup de 18h00, la Fanfare Ouvrière des Deux Houdeng, avant que “l’Obertanz Tyrol Orchester” ne prenne possession du podium sous le chapiteau, pour clôturer en beauté, et dans la joie la plus absolue ces deuxièmes fêtes à la gloire de la bière, en la cité de l’aimable bourgmestre monsieur Benoît Friart, transformé lui aussi, pour la circonstance en Tyrolien plus vrai…que nature.”

Patrick Renaux

Petites histoires de l’école de l’Ange Gardien (suite)

L’école est un centre de vie au-delà de l’enseignement promulgué aux enfants. C’est un lieu de rencontres entre parents, enfants et enseignants ayant comme objectif principal le bien-être de l’enfant dans son éducation évolutive. Le cadre de vie scolaire y contribue pour une bonne part. C’est ainsi que de grands projets se sont mis en place fin des années 70, début des années 80.

Etant donné le nombre d’élèves croissant, un dédoublement des classes primaires devenait nécessaire. C’est ainsi que le pouvoir organisateur (P.O.) a pris le taureau par les cornes en agrandissant les bâtiments. A cette époque, l’enseignement catholique ne recevait pas de subsides de l’Etat pour ce type de projets. Il devait trouver les deniers nécessaires pour ses travaux. Les bénéfices des fancy-fairs ne servaient pratiquement qu’à rembourser les emprunts contractés par le P.O. De nouvelles activités lucratives virent le jour pour subvenir aux dépenses courantes de l’école. Pendant plusieurs années, la professeure de gymnastique, Madame Corine, avec le soutien des titulaires de classe, organisa des fêtes de gymnastique. Les bénéfices de ces fêtes servaient à acheter du matériel pour la salle de sport. L’association des parents (l’A.P.A.G.) organisa des repas pour donner sa quote-part aux besoins des enfants dans leur cadre scolaire habituel. Aux fourneaux, à la vaisselle ou au service en salle, les parents ont géré ces repas avec brio. A une époque, ils ont même dédoublé le repas vu le nombre croissant des participants : samedi soir et dimanche midi ! Ils organisèrent également des marches, des concours de whist… La caisse de l’association des parents est intervenue à différents niveaux : activités spéciales lors des classes de plein air, abonnements à des revues pour enfants exploitées en classe, achat de matériel souvent très coûteux pour les classes maternelles, spectacles offerts lors de la fête de St Nicolas… De leur côté, les enfants se sont investis aussi dans des activités lucratives débouchant sur des activités extra-muros : vente de pistolets garnis, marché de Noël, saynètes en tout genre… Il m’est impossible en quelques lignes de citer toutes les activités entreprises par les parents, les enfants et les enseignants mais cet aperçu montre bien qu’avec la bonne volonté de chaque partenaire, les enfants ont vécu une panoplie d’activités attrayantes et des souvenirs inoubliables pendant leur plus tendre enfance. Il ne faut pas se le cacher, outre ces activités lucratives nécessaires, les enfants ont pu s’amuser lors d’activités moins onéreuses. Sur le temps de midi (surtout en temps de pluie), le jeu des chiffres et des lettres arbitré par monsieur Benoît permettait aux enfants de se distraire tout en apprenant. Pendant la récréation de midi, sous mon oeil attentif et avec le savoir-faire de Geneviève Bricq, une chorale s’est formée. A la bonne saison, des tournois de mini-foot entre classes ont vu le jour. Quelle ambiance pour les supporters ! Hors du temps scolaire, des activités « nature » ont été organisées notamment à la Réserve Naturelle de Thieu. Les amis du ballon rond ont participé à de nombreux tournois de mini-foot à Soignies, Bois-du-Luc, Saint-Vaast… Et la liste pourrait être plus longue mais je terminerai par un projet qui profita à la « lecture plaisir ».

Un projet titanesque dépassant largement les limites de notre école, de notre commune et même de nos frontières a pris naissance au beau milieu des neurones de Francis Degré, titulaire de 6e année et plus tard, directeur de l’école. Amateur de bandes dessinées, Francis rêvait de rencontres entre auteurs, dessinateurs et les élèves de 6e. Et pourquoi pas en faire profiter un plus large public ! C’est ainsi que naquirent les « Rencontres BD » en 1995. Cela ne fut pas toujours facile. Voici en quelques lignes le chemin sinueux qu’entreprit mon collègue.

« Mon premier problème : je n’avais aucune adresse de dessinateurs et Internet était encore pour moi un grand mystère. Je me suis adressé à mon libraire louviérois de l’époque, un certain Christian Lison (un nom pareil, ça ne s’invente pas !), qui accepta de m’épauler immédiatement. Bien vite, j’ai pu remplir mon carnet d’adresses.

Mon deuxième problème : si les élèves étaient enthousiastes et prêts à affronter tous les obstacles (ce qu’ils ont fait avec la plus grande distinction), j’avais également besoin d’un sérieux coup de main d’adultes. Il y eut d’abord mes collègues qui ont vite adhéré à mon projet et ensuite, le feu vert nécessaire à une telle entreprise de la part du Pouvoir Organisateur. Et au fil des ans (cela a duré 15 ans), je me suis entouré d’une équipe de vrais amis, certains proches de l’école et d’autres rencontrés au hasard des festivals.

Troisième GROS problème : il fallait beaucoup de sous. Enfants et adultes se sont mis à la recherche de sponsors. Merci à tous ceux qui nous ont fait confiance et nous ont aidés financièrement, du plus petit au plus grand. Ils furent nombreux et généreux. Je tiens toutefois à parler de trois d’entre eux : des Rhodiens et des anciens de l’école… Pascal Pesesse, mon grand ami imprimeur qui ne nous a jamais réclamé le moindre franc et euro malgré toutes les affiches, tous les programmes, tous les ex-libris et autres trop nombreuses exigences de notre part. Ensuite, Jacques Savoie nous a permis de loger les dessinateurs pour un prix dérisoire dans l’un des hôtels de la région, le Lido à Mons. Et enfin, Benoît et Dominique Friart nous ont laissés décorer des magnums par des étiquettes sublimées par des dessinateurs (bouteilles de collection !). Ils nous ont offert des magnums lors des vernissages des expositions. Malgré un budget limité, nous nous en sommes toujours sortis financièrement. Un vrai miracle ! Mais dommage qu’il ait fallu attendre la dixième année pour obtenir enfin un subside de la commune. Mieux vaut tard que jamais.

Pendant ces 15 années, impossible de vous dire exactement combien d’auteurs sont venus au Roeulx… Plus de 200 certainement ! Et pas des moindres. Yvan Delporte nous a grandement aidés, lui qui fut le rédacteur en chef du journal de Spirou dans les années 60. Il était présent chaque année jusqu’à son décès en 2007. Il était devenu un ami de l’école. D’ailleurs, il dormait régulièrement à la maison. C’était un vrai phénomène ! Grâce à lui, beaucoup d’auteurs ont répondu présent dont Will, le dessinateur de Tif et Tondu. Will faisait partie de l’âge d’or du journal de Spirou avec les Jijé, André Franquin et Morris. Il est décédé en 2000. Le Roeulx fut sans doute son dernier salon. Mais il y eut bien d’autres auteurs du 9e art : Hermann à qui l’on doit Bernard Prince, Comanche ou en encore Jeremiah ; le regretté Raoul Cauvin qui scénarisa tant de séries humoristiques (Les Tuniques Bleues, l’agent 212, Pierre Tombal, les Psys…) ; André Geerts qui nous quitta si jeune en 2010 et à qui on doit Jojo, ce petit garçon si tendre que je ne peux que recommander à tous les enfants ; ou encore Jacques Martin, le papa d’Alix que l’on ne doit plus présenter. Enfin, nous avons terminé en beauté en 2009 en accueillant Jean-Pierre Talbot qui, au début des années 60, joua le rôle de Tintin dans « Le mystère de la Toison d’or » et « Les oranges bleues ». Intarissable ce Jean-Pierre Talbot ! Cet ancien instituteur et directeur, tout comme moi, avait beaucoup de petites anecdotes à raconter au public présent et conquis. On buvait ses paroles… »

Merci à toi Francis pour ta participation à la rédaction de ces souvenirs ineffaçables qui rayonnent encore dans beaucoup de têtes de tous ceux qui sont passés de près ou de loin entre les murs de l’Ange Gardien.

Texte et photos: Patrick Renaux

Les petites histoires de l’école de l’Ange Gardien…

Origine du nom de l’école, pourquoi ” école de l’Ange Gardien” ?

Tout simplement parce que non loin de l’école, se dresse une chapellle dédiée à l’Ange Gardien. Cette chapelle fut érigée en 1738 par Pierre Van Hulst. Ange protecteur, le nom allait à merveille pour une institution pédagogique réservée, à sa création, pour les filles. Début des années 2000, des élèves de 6 ème primaire suivis par monsieur Benoît (Hautenauve) eurent l’idée de “rajeunir” la chapelle à l’occasion du centenaire de l’école. C’est dans le cadre de la protection et de la restauration du petit patrimoine religieux que les élèves se sont démenés pour introduire un dossier auprès de la Région wallonne. Recherches historiques, photos, description du lieu et de la chapelle, ouverture d’un compte bancaire…ont donné la part belle à une concrétisation d’une matière ardue à cet âge : “Problèmes”.

Une première en tant qu’élève…une première en tant qu’instituteur…

L’année 1968 marquée par de nombreux événements politiques, économiques et sociétaux (surtout en France), alignera aussi une situation inédite dans l’histoire de l’école… Pour la première fois depuis la création de l’établissement, les élèves de 5 ème et 6 ème années primaires (côté : garçons) allaient partir en ” classes de mer”. Et,et…Je faisais partie de ces chanceux qui pouvaient profiter de l’air marin de la côte belge ! Monsieur Degré ( Marcel) allait également vivre une situation exceptionnelle sur les plages et les dunes de St Idesbald – Coxyde. Aidé par des monitrices, monsieur Degré avait préparé une panoplie d’activités pour ce séjour inoubliable : excursions, sports de plage, promenades venaient agrémenter les leçons de sciences, d’histoire et de géographie axées sur la côte belge.

40 ans plus tard, j’allais vivre avec mes élèves de deuxième année, une expérience exceptionnelle en tant qu’instituteur. Le grand-père d’un de mes chérubins, monsieur Delmoitiez, à cette époque directeur commercial chez BASF, me proposa de passer une nuit dans une des boules de l’Atomium. Sa société avait participé au rajeunissement de cette oeuvre d’art qui avait été conçue à l’occasion de l’exposition universelle de 1958. Deux journées inoubliables ! Les élèves de deuxième année de l’Ange Gardien étaient les premiers élèves de Belgique à pouvoir dormir dans ce lieu mythique. En car de luxe, nous avons visité Bruxelles, nous avons fait un arrêt sur une des plus belles places du monde avec quelques explications d’une guide. Une visite du parc “Mini-Europe” était l’occasion, pour nous tous, d’apprécier les miniatures et d’en reconnaître quelques-unes. Aidé par des anciens élèves, j’ai pu aussi organiser quelques jeux extérieurs dans les bois qui jouxtaient l’Atomium. Vu le côté exceptionnel de cette aventure, nous avons eu droit à des reportages en radio, télévision et presse écrite…Pour notre retour prévu en soirée, quelques mamans avaient préparé des pizzas et quelques boissons. Entourés de leurs proches, les élèves quittèrent l’école avec une multitude de rêves en altitude…

Patrick Renaux

 

120 ans pour l’école de l’Ange Gardien, cette année…

En 120 ans…que de têtes blondes, que de devoirs, que de leçons ! Vous faites peut-être partie de tous ces enfants qui ont commencé leur instruction nourrie et partagée par la communauté religieuse des Soeurs Augustines et plus particulièrement soeur Rose qui fut une des pierres angulaires de cette école plus que centenaire et soucieuse d’une éducation prise en charge par une équipe d’enseignants étiquetés catholiques.

De l’élève au maître d’école

À deux ans et demi, voulant suivre ma soeur aînée à l’école, j’ai insisté auprès de mes parents pour me conduire dans ce lieu de formation qui allait devenir plus tard, mon cadre de vie professionnel. Quand on s’y plaît, on y revient… En effet, parmi les collègues enseignant(e)s que j’ai côtoyés durant ma carrière d’instituteur, je peux citer quelques noms comme Isabelle Lorenzonetto, Chantal Marin, Catherine Roland, Marie-Eve Martinazzo, Annette Marlier, Francis Degré… qui sont passés par toutes les classes de l’enseignement primaire. Une équipe d’anciens élèves aux commandes des apprentissages pour de nouvelles générations d’élèves!

Mais revenons à mes débuts… En tant qu’élève, j’ai commencé ma “carrière” chez madame Marie-Louise. Cette classe mixte regroupait deux niveaux. A cette époque, j’occupais une table qui faisait partie d’une demi-classe que l’on appelait ” le petit côté ” = les plus jeunes. Il y avait bien sûr ” le grand côté ” qu’occupaient les aînés âgés de 4 ans. C’est grâce à madame Marie-Louise que j’ai appris à suivre les injonctions nécessaires à une vie de groupe. Ma dernière classe maternelle s’est déroulée chez mademoiselle Cécilia. On était les grands…

L’année scolaire suivante, j’allais passer de l’autre côté du “grand mur”. À l’époque, la mixité n’existait pas sauf pour les enfants de maternelle. Quels changements ! En récréation, nous devions partager la cour notamment avec des garçons de 5 à 6 ans nos aînés. Les bousculades entre nous faisaient parfois appel à des soins prodigués par un des trois enseignants formant le corps professoral des garçons composé de madame Hendrix pour les 1 ère et 2 ème années, monsieur Crohain pour les 3 ème et 4 ème années et monsieur Marcel Degré pour les 5 ème et 6 ème années. Du côté des filles, madame Dumont institutrice en 1 ère et 2 ème années, mademoiselle Laure en 3 ème année, madame Paula en 4 ème année et soeur Angèle en 5 ème et 6 ème années assuraient tous les savoirs aux filles.

Les bâtiments ont connu quelques changements pendant ma formation primaire. Le plus impressionnant fut pour moi la construction d’un deuxième étage où se situaient les classes des garçons (bâtiment se trouvant aujourd’hui face à l’entrée principale de l’école au fond de la cour). Le rez-de-chaussée était occupé par les élèves de monsieur Marcel Degré, le premier étage était occupé par la classe de madame Hendrix et la classe de monsieur Crohain. Une cloison séparait les deux classes. Grâce à cette transformation du bâtiment les enfants ont obtenu plus d’espace, et plus d’indépendance pour monsieur Crohain. Qui décidait des travaux ? Le pouvoir organisateur composé de gens du Roeulx volontaires et défenseurs de l’enseignement catholique. En tant qu’élève, les présidents de PO que j’ai connus sont monsieur Carton de Wiart et monsieur Buchet. Affaire à suivre…

Patrick Renaux

Un air de banqueroute au Roeulx…

En cette période, on prend de bonnes résolutions pour l’année. On projette… on offre des cadeaux… on donne des dringuelles aux plus jeunes. Après la tournée des bons voeux, on additionne les petits sous des enfants et on les apporte à la banque. Oui, mais quelle banque ?

Dans le temps, on avait le choix au Roeulx. La rue Emile Vandervelde regorgeait de banques : La Société Générale, Le Crédit Communal (devenu Belfius), Axa, Le Crédit Agricole (devenu Crelan), Le Crédit à l’Industrie (S.N.C.I.). Face à cette rue, à la place du Château, je peux encore citer : La B.B. (Banque de Bruxelles) ensuite appelée B.B.L. (fusion avec la Banque Lambert) pour devenir aujourd’hui ING (Internationale Nederlandse Group). I.N.G. a déménagé dernièrement ses bureaux à la chaussée d’Houdeng. Sur la place communale, une agence C.G.E.R. s’était installée dans les années 80.

Au début de ma carrière d’instituteur, comme tous mes collègues, je récoltais chaque semaine les petites économies des enfants dont les parents voulaient constituer un petit bas de laine pour leur enfant. En plus de mon travail d’enseignant, je devenais pendant quelques minutes banquier pour La Caisse d’Epargne. L’argent devait couler à flot au Roeulx pour avoir autant de banques!

En 2022, comme les bistrots, les banques se font rares! Grâce à l’épouse de Max Livin, banquier à la S.N.C.I. , je peux remonter le temps…

En 1971, le Crédit à l’Industrie achète le magasin “Lion Delhaize” situé au coin de la place de la Chapelle et de la rue Emile Vandervelde. Max et sa famille sont venus demeurer au Roeulx, le 30 août 1972. Max Livin a débuté comme indépendant et seul. Il était chargé de créer une nouvelle clientèle. Il lui était demandé à cette époque de récolter de l’argent sous forme de bons de caisse et en livret de dépôts pour la C.G.E.R.

Dans les années 80, une agence C.G.E.R. est venue s’installer. Max ne pouvait plus travailler pour la C.G.E.R.. Il a dû cravacher pour récupérer une clientèle qui risquait de le quitter pour cette nouvelle agence.

En 1990, Corinne ( sa fille) est venue travailler à 3 / 4 temps jusqu’au premier décembre 1996. C’est aussi au début des années 90 que la plupart des banques étaient équipées d’ordinateurs.

Mais avant l’ordi comment cela se passait-il dans les bureaux ? Gérard Tranoit nous raconte… En 1980, j’ai intégré l’agence B.B.L. place du Château au Roeulx. Nous étions 4 à y travailler : le gérant, un démarcheur et 2 caissiers. Nous étions enfermés dans un espace en verre entouré de vitres “anti-balles” (sécurité oblige). Dès le matin, avant l’ouverture, nous devions classer les extraits de compte des clients, lire et classer les notes instructives, répartir les fonds dans les compartiments sécurisés et essayer l’alarme sonore. Toutes les opérations étaient manuellement inscrites sur un chiffrier “Francs Belges” et un chiffrier “Monnaies Etrangères”. Le calcul de la conversion des devises en F.B. se faisait au moyen d’une calculatrice appelée “moulin” parce qu’elle fonctionnait avec l’aide d’une manivelle et de plusieurs curseurs. A l’ouverture de l’agence (9 heures), les clients venaient faire leurs opérations. Nous devions privilégier certains produits : notamment les placements et les cartes Bankomat (précurseur du Bancontact). A la fermeture de la banque (16h00), nous devions convertir les opérations en devises, en francs belges, incorporer dans les chiffriers F.B., calculer les débits et crédits, relever les encaisses différentes en espérant que tout allait tomber juste… Il fallait ensuite tout remettre en sécurité dans la salle des coffres…

A cette époque, les liens entre clients et banquiers étaient fréquents, forts et presqu’intimes … Actuellement, les relations se font entre clients et machines. Les files se forment auprès des distributeurs de billets qui deviendront de plus en plus rares… La carte bancaire a remplacé le gros portefeuille… L’évolution est là! Il faut la suivre. Mais cela ne fait pas que des heureux!

                                                                                   Patrick Renaux

Mais où est donc passée l’abbaye St Feuillien ?

Dans le parc du château, tout simplement.

Malheureusement, il n’en reste rien. Quelques vestiges sous une folle végétation témoignent de l’existence de l’abbaye. Certaines constructions ont été érigées à l’emplacement même de tout un ensemble utile à la vie quotidienne des moines.

Dans mon article précédent, je vous rappelais qu’une chapelle avait été construite à l’endroit où avaient été exécutés Feuillien et ses compagnons de voyage. Pendant plusieurs siècles, la chapelle fut démolie et reconstruite jusqu’au jour où…début du XII ème siècle, les jeunes religieux fossois manifestèrent leur intention de renouer avec les traditions des premiers chrétiens. Une grande majorité de leurs confrères s’y opposait farouchement. Pour mettre fin à cette tension, l’assemblée du chapitre décida de détacher les chanoines progressistes dans un de leurs domaines, à l’endroit même où Feuillien avait subi son martyre.

La date officielle de la fondation de l’abbaye est 1125. C’était une communauté de Prémontrés. Cela signifie que les religieux devaient se soumettre à des règles strictes. Elle imposait non seulement le respect de la vie en commun et de la pauvreté individuelle mais également le travail manuel ainsi que leur participation assidue aux chants et aux offices de jour comme de nuit. À cela s’ajoutaient un jeune sévère, une abstinence complète de viande et le silence perpétuel. L’abbaye fut durant près de sept siècles, en plus d’un lieu de spiritualité, le poumon économique et culturel de la région.

Ces deux dernières décennies, les liens ancestraux entre Fosses-la-Ville et Le Roeulx ont été réanimés par les deux confréries. En effet, les confréries St Feuillien de Fosses et du Roeulx entretiennent des contacts réguliers notamment lors de leur grand chapitre mais aussi dans des démarches et recherches historiques. Les confrères historiens fossois et rhodiens élaborent des conférences qui cimentent les deux communautés défendant leur patrimoine local. En évoquant la confrérie St Feuillien du Roeulx, c’est pour moi l’occasion de vous apprendre ou rappeler qu’elle vient de fêter ses 30 ans d’existence. La date officielle de la formation de la confrérie est le 19 octobre 1991. A cette date, 14 amis : Benoît Friart, Robert Buchet, Jean Burrion,Emmanuel Delhove, Guy Delrée, Jules Desmarets, Claude Duray, François Goret, Bernard Haenecour, Albert Landercy, Henri Lecomte, Joseph Marlier, Jacques Savoie et Jacques Semenowski lurent la charte devant un public curieux et conquis. En voici le texte :

« …Nous soussignés (noms des confrères)
Tous ayant le privilège de demeurer en la bonne ville du Roeulx
Tous souhaitant développer les liens d’amitié entre Rhodiens
Tous garants des vénérables traditions de notre cité
Tous chantres des bières de l’abbaye St Feuillien
en et hors les murs de la ville du Roeulx
PROCLAMONS
la constitution de la confrérie St Feuillien
et professsons tous
d’en être les fidèles et loyaux serviteurs
Ci-acté près le brassin de St Feuillien.»

Après cette lecture, je vous permets de vous désaltérer en pensant à notre bon saint !

Patrick Renaux

La Ville du Roeulx sous un autre regard…

A quelques enjambées des Journées du Patrimoine, je me permets de vous rappeler quelques éléments de l’histoire de la ville du Roeulx. Beaucoup de passionnés d’histoire locale ont publié le fruit de leurs lectures, recherches, commentaires… Peut-être, en avez-vous chez vous ? En ce qui me concerne, je possède également quelques publications du Syndicat d’Initiative et notamment un triptyque daté de 1966 intitulé « LE ROEULX berceau du Hainaut ». On y découvre en quelques lignes : les origines de la Ville du Roeulx, « Le château des Princes de Croÿ-Roeulx, un des joyaux du Hainaut » et « L’Hôpital Saint-Jacques ». La dernière face du feuillet indique les manifestations organisées en 1966. Si, aujourd’hui, les grilles du château ne sont ouvertes qu’occasionnellement, je peux vous affirmer que ce n’était pas le cas dans les années 60 (en référence à mon vécu). Le parc était ouvert gratuitement à la population rhodienne. Seule, la visite du château était payante. Bien entendu, les non-Rhodiens devaient payer la visite du parc et du château.

Des manifestations étaient organisées régulièrement dans le domaine de la famille de Croÿ.

Grâce à ce fascicule daté de 1966, on apprend que, dans le courant du mois de juin, a eu lieu la proclamation du «3ème Concours International des Roses Nouvelles » au château du Roeulx. Le 3 et le 10 juillet se sont déroulés, au parc du château, deux concerts du « Festival de Musique Populaire ». Les 13, 20, 27 août et le 3 septembre, au « Château des Princes de Croÿ-Roeulx », un spectacle « Vision, Lumière et Son » avait fait merveille. Le spectacle se déroulait devant et dans le château (le public se tenait sur la grande pelouse de forme ovale devant le château). Ce fut un réel succès. Grâce aux relations professionnelles qu’entretenaient Henri et Thérèse Duray et à la bonne volonté des Rhodiens… d’autres dates ont dû être ajoutées au calendrier initial. Ce spectacle avait un caractère historique rappelant les faits marquants du site.

Mais revenons au contenu de la deuxième face de ce triptyque touristique : « Les origines de la Ville du Roeulx…paraissent s’identifier avec celles d’un monastère fondé au coeur d’une vaste forêt à l’endroit où, légendairement, à tout le moins, saint Feuillien fut martyrisé avec trois de ses disciples… ».

Faisons de plus amples connaissances avec saint Feuillien. Selon les historiens, Feuillien est né en Irlande dans le comté de Galway sur l’île d’Inchiquin. Feuillien avait deux frères : Fursy, l’aîné et Ultain, le plus jeune des trois. Devenus moines, les trois frères s’exilèrent en Angleterre où ils fondèrent un monastère à Burgh Castle. Quelques années plus tard, Fursy se rendit sur le continent et construisit un monastère à Lagny-sur-Marne (à l’Est de Paris, à proximité de Meaux). Une bonne année après la mort de Fursy, Feuillien et Ultain accompagnés de moines irlandais s’agenouillèrent sur la tombe de leur frère aîné à Péronne (sur la Somme). Par la suite, ils se rendirent à Nivelles où ils furent accueillis par sainte Gertrude et sa mère, sainte Itte. Celle-ci fit don à Feuillien et ses compagnons d’un domaine sur lequel ils construisirent un monastère et se consacrèrent à l’évangélisation des habitants de Fosses. En 655, Feuillien fut assassiné par des brigands. Sainte Gertrude fit effectuer des recherches et on retrouva le corps de saint Feuillien au Roeulx. Il fut ramené dans un premier temps à Nivelles et ensuite à Fosses où il fut inhumé. Certains historiens prétendent que saint Feuillien et ses compagnons périrent après avoir récité les matines le jour de la saint Quentin, ce qui signifie qu’ils ont été exécutés le 31 octobre 655. Une chapelle fut construite sur le lieu où moururent Feuillien et ses compagnons. Elle fut détruite à la révolution française et se situait au milieu du grand vivier de l’abbaye, c’est-à-dire dans le parc du château du Roeulx. Une légende raconte qu’une source aurait jailli à l’endroit où l’on releva la tête de saint Feuillien, séparée du tronc par ses meurtriers.

Sur cette fin macabre, je vous promets, chers lecteurs, de vous faire découvrir dans le prochain bulletin communal, de nouveaux documents qui ont permis de mieux connaître notre bonne ville du Roeulx à travers le Hainaut, mais aussi à travers toute la Belgique.

Patrick Renaux

Une quarantaine bien entamée pour les Paysans du Roeulx !

Cette année, la société des Paysans du Roeulx fêtera ses 45 ans d’existence ! Un fameux bail né d’une situation particulière ! En effet, le premier crû de la société des Paysans provient d’une équipe de basketteurs voyant leur club progressivement disparaître.

Eh oui, il y a eu un club de basket au Roeulx dans les années 70… Les rencontres se déroulaient sur le parking de la place de la Chapelle le dimanche avant-midi. Le local des sportifs était situé en alternance à La Grimaudière et à l’Auberge St-Feuillien (actuellement centre médical, juste à côté de la Grimaudière). Le club de basket n’a pas disparu faute de membres mais bien à cause du manque d’infrastructures nécessaires : vestiaires, terrain en plein air, etc. Les jeunes basketteurs préféraient jouer dans des clubs qui évoluaient dans une salle comprenant tout le confort.

En octobre 1976, Freddy (gérant de La Grimaudière) et Annie (gérante de l’Auberge St-Feuillien) ainsi que Marc Moreau se réunissent et décident de créer un groupe folklorique qui s’appellera : « Les Paysans du Rû ». Sous l’influence de Freddy, une assemblée générale s’est tenue dans son établissement. Ont été convoqués la plupart des « anciens » du basket. A l’issue de cette réunion, un comité a été élu et approuvé. Il est composé de Frumence Hallemans (Freddy), Annie De Vrée, Benoît Friart (notre bourgmestre actuel), Willy Kiekens et Marc Moreau. Enthousiastes, les premiers inscrits furent messieurs Friart, Caulier, Overlot, Mahieu, Deblander, Godefroit Alain et Jean-Philippe, Chavepeyer, Kiekens,Becker, Sirtoli, Wasmes, Colinet, Carton de Wiart, Duray. Aux soumonces, beaucoup de jeunes suivaient le groupe et c’est ainsi qu’est né un petit groupe de dames composé de mesdemoiselles Godefroit et Carton de Wiart, mesdames Colinet, Duray, Biset et Overlot…

Pour financer ce nouveau groupe folklorique, les Paysans ont mis sur pied plusieurs activités comme des concours de belote et des tombolas. Les années suivantes, de nouvelles idées comme les cartes de soutien, la vente de pin’s, bics, autocollants, porte-clés, permirent d’alourdir le fond de caisse. Vinrent plus tard l’organisation de soupers et la création d’un livret publicitaire. Grâce aux subsides de la ville et les dons de certains cafés, les Paysans ont pu déambuler en soumonces et participer à leur premier carnaval en 1977. Pour commencer, 17 paysans et 10 demoiselles / dames ont animé les artères de la cité princière. Le groupe des demoiselles et dames s’est vite estompé. Au fil des ans, le nombre de paysans a augmenté.

De 1990 à 1993 la société comptait une trentaine de membres. Ces dernières années, le nombre de paysans est monté en flèche… On recensait 57 membres en 2017, 66 en 2018 et 75 en 2019. Sur 45 années d’existence, quatre présidents se sont succédé : Benoît Friart, Alain Godefroit, Edouard Tournay et Dominique Parot. Le comité s’est étoffé et compte aujourd’hui 12 paysans. Avec les années, seul un homme occupe le même poste depuis la création de la société : Marc Moreau. Depuis la naissance de ce beau groupe, Marc assure le secrétariat. Marc se souvient de la tournée des cafés en soumonces et au carnaval : La Grimaudière, l’Auberge St-Feuillien, le Commerce (Berthe), les Amis Réunis (bâtiment formant l’angle de la chaussée de Mons et la rue de la Renardise), la Taverne du XVIII ème siècle, le 421 (devenu Le Renouveau et ensuite le café de l’Hôtel de Ville, aujourd’hui boulangerie), le Patria, le café du Faubourg ( bâtiment formant l’angle de l’avenue du Peuple et la rue de la Station), la Toison d’Or (place du Château, face à la boucherie), le café de Françoise Malbrecq (rue Paul Janson) et le 44 rue E. Vandervelde.

Avec la disparition progressive des cafés, les arrêts ne se font plus qu’à la Grimaudière, la Taverne du XVIII ème siècle, Patria et le local du Patro.

Dans le temps… les Paysans notaient dans leur calendrier : une répétition de batteries de 19 à 24h00, deux soumonces de 15 à 24h00, le carnaval, le brûlage des bosses le lundi et le raclot le mardi. Depuis quelques années, le mardi midi, les paysans organisent entre eux un repas au local. Deux rendez-vous importants viennent rythmer leurs déplacements : le dimanche, une réception au Home St Jacques avec une remise de médailles aux « anciens » du groupe par les autorités communales et le lundi en fin d’après-midi : réception à la brasserie Friart.

Espérons que l’année 2021 permettra de nous retrouver fin juin autour de toutes les sociétés folkloriques de notre ville en martelant le pavé sous un soleil réchauffant nos coeurs.

Patrick Renaux

Je tiens à remercier particulièrement Marc Moreau pour son aide précieuse investie dans la rédaction de ce texte.

En nos murs, LE PATROnage paisiblement depuis un bon siècle…

Article paru dans le Bulletin communal de novembre-décembre 2020

Selon la définition partielle retenue par l’encyclopédie Larousse en 10 volumes (juillet 1963), le patronage est une « organisation destinée à veiller sur la moralité de l’enfance et de la jeunesse, en accueillant les jours de congé ou de loisirs, les élèves des écoles ou les jeunes gens, pour leur procurer de saines distractions… C’est tout naturellement dans le cadre de la paroisse et autour de l’Église que se sont constitués les premiers patronages. »

En Belgique, c’est en 1850 à Gand, que l’on recense le premier patronage. Très rapidement, dans les grandes villes, on voit fleurir ce mouvement de jeunesse qui devient une institution indispensable et un complément nécessaire de l’école et du catéchisme paroissial. En 1897, on compte en Belgique 513 patronages de garçons et 344 de filles. En 1931, le sigle FNP (Fédération Nationale des Patros) est créé. De même, le Patronage perd son vocable pour ne plus s’appeler que Patro. En 1946, la reconnaissance physique des patronnés se remarque par l’usage d’un uniforme : chemise, cravate et calot.
En avril 1950, la Fédération Nationale des Patros prend ses quartiers à Gilly. En juillet 1962, 2 300 patronnées (dont un groupe du Roeulx) rencontrent le pape Jean XXIII à Rome. Ce n’est qu’en 1965 que l’on donne des noms aux différentes tranches d’âge : les Benjamins et les Benjamines (6 – 9 ans), les Chevaliers et Etincelles (9 – 12 ans), les Conquérants et Alpines (12 – 15 ans) et les Grands et Grandes (plus de 15 ans). Voilà les toutes grandes lignes (subjectives) de l’histoire de cette institution au niveau national.

Haut de G à D : P. Pestiau, C. Pary, M.-C Scauflaire, L. Carton de Wiart, M.-G. Tesain, C; Illemans, J. Van Wayemberghe, M.-C. Bouhière
Accroupies : M.-L. Marlier, J. Wégria, N. Oger, G. Carton de Wiart, C. Vandenbrande, C. Lebacq, M.-P. Wauthier, L. Vanderbeecken, G. Agostinelli, V. Tosti, F. Dubois, P. Tosti

Cela fera bientôt 70 ans (sans interruption) que le patro évolue dans notre Cité princière… Pas mal pour un mouvement de jeunes ! Au Roeulx, il y eut déjà dans les années 1920 un patronage animé et dirigé par monsieur Léon Bienfait, Vicaire. Les réunions se tenaient au Cercle catholique Patria, actuellement le Centre culturel Joseph Faucon. Les activités connurent de nombreux arrêts et reprises jusqu’à l’arrivée de l’Abbé Louis Delatte en 1951. Encouragé par le doyen Blampain, le Vicaire Delatte relance le patronage. Par beau temps, la cour de l’école de l’Ange Gardien ou le bois de St Joseph seront les lieux de rassemblement. Les jours de pluie, ils pourront disposer de la bibliothèque ou de la grande salle (à l’étage) du Cercle Patria. En 1953-54, les patronnés sont de plus en plus nombreux. Il n’y a pas de dirigeants à proprement parler : les plus âgés ont de 13
à 15 ans et sont «chefs d’équipe». Le grand patron et aumônier est le Vicaire, toujours sur la brèche. Courant d’un local à l’autre, il décide de s’en approprier un. Il fait l’acquisition d’un ancien baraquement se trouvant dans les charbonnages de Maurage, baraquement ayant servi à héberger des prisonniers (guerre 40 – 45) et ensuite comme cantine aux premiers Italiens arrivés dans les charbonnages. Ainsi aidé par des professionnels du bâtiment, des dirigeants et de nombreux bénévoles, il décide d’installer son local au fond de la cour du Cercle catholique (là où se situe le nouveau local des scouts).
En 1955, Louis Delatte envisage un premier camp (pour garçons) à Franc – Waret. Le curé est son cousin et connaît le régisseur du château qui accepte d’en prêter les dépendances. Trois années de suite, les 20 à 30 jeunes rhodiens ont gambadé dans les bois et les prés de ce petit village qui comptait à cette époque 200 habitants.

Debout de G à D : Jacqueline Wégria et Marie-Louise Marlier
Assises de G à D : Nicole Oger, Colette Thys et Colette Vandenbrande

Vu le succès grandissant du patro, le successeur du vicaire Delatte, Albert Baert, fit de ses pieds et de ses mains pour obtenir de nouveaux locaux. Il obtint un maximum de bâtiments réhabilitables ayant fait les beaux jours des anciennes usines Sadur (anciens ateliers du Roeulx) près de l’ancienne gare du Roeulx du même côté que « le tennis du Roeulx », là où se situent de nombreux entrepôts. Pour établir un terrain de football entouré d’une piste d’athlétisme, le Vicaire Baert (avait-on dit à cette époque) avait détourné un bulldozer et d’autres engins qui travaillaient sur l’autoroute… Pour réaliser tout cet ensemble, locaux et terrains de jeux, de nombreux parents, fermiers, dirigeant(e)s et sympathisant(e)s ont collaboré d’une manière exceptionnelle au projet de cet inoubliable Vicaire Baert. En avril 1968 eut lieu l’inauguration des nouvelles installations du patro du Roeulx. Pour ce rendez-vous exceptionnel, un grand tournoi sportif fut organisé. Les patros de La Louvière, Houdeng-Aimeries, Jolimont, Morlanwelz, Carnières, Soignies, Strépy et Bois-du-Luc étaient présents à cette manifestation. Plus de 600 garçons et filles entourés d’adultes ont circulé sur ce qu’on peut appeler le plateau de la gare et des anciennes usines Sadur. Volley-ball, basketball, football, cross … furent organisés tout azimut et un lâcher de 800 ballonnets émerveilla toute l’assemblée réunie autour du terrain de football. De nombreux événements marqueront par la suite la vie de notre patro.
Mais je réserve cela pour un prochain numéro. Et comme dit le chant fédéral : « Dans nos patros, goûtons la pure ivresse des plaisirs sains et des ébats joyeux, que l’amitié toujours règne en maîtresse, la charité sera loi dans nos jeux. »

Patrick Renaux

 

Suite de l’article, paru dans le Bulletin communal de janvier-février 2021

« En nos murs, le PATROnage paisiblement depuis un siècle… »

Départ en camp

Que de changements avec l’évolution du patro…

Les gros soucis hebdomadaires des animateurs du patro ont toujours été : les locaux et les endroits en pleine nature pour les jeux.
Pendant de nombreuses années, le bois de St Joseph, la cour de Patria (actuel Centre culturel) et la cour de l’école de l’Ange Gardien ont gardé la cote. Depuis que l’on peut marcher sur les pelouses du Square Léon Mabille, de nombreuses activités sont réalisées « au centre-ville ». Au niveau des locaux, les animateurs ont toujours eu de l’assistance des bonnes âmes de la cité princière. C’est ainsi qu’à différentes époques, les enfants ont pu profiter par mauvais temps du grenier du home St Jacques (exclusivement pour les filles… c’était du temps des soeurs !), des locaux de Patria, des bâtiments près de l’ancienne gare du Roeulx, du « café de la poste » en haut de l’avenue du Roi Albert (bâtiment en face du marchand de vélos) et du bâtiment appelé « chalet du tram Roeulx-Casteau » à la chaussée de Mons (parking du Spar, côté gauche en façade).

Un tout gros investissement financier et humain pour le local de la place communale…

Un bâtiment au centre du Roeulx avec parking… Peu de patros peuvent se vanter d’un tel achat ! Faut pas rêver ! Mais au Roeulx, tout est (presque) possible ! De nombreuses réunions eurent lieu avec des parents, des animateurs adultes, des spécialistes : Joseph Marlier (clerc de notaire) et du Vicaire Deckers. Avec de la bonne volonté, du courage, de la persévérance et de la patience, on peut se surpasser…

Avant l’achat du futur local, un appel aux dons avait été lancé à travers toutes les chaumières de la cité princière. 70 000 francs furent récoltés. Avec tous les fonds de caisses réunis, cela ne fut pas suffisant. Mais grâce à une personne généreuse du Roeulx, le patro a pu bénéficier d’un prêt de 500 000 francs sans intérêt et sans échéance de remboursements. Solidarité et foi envers la jeunesse rhodienne, quelle belle politique au sens noble du terme ! L’acte d’achat fut signé en l’Étude du notaire Gheens le 16 novembre 1983.

L’achat du bâtiment de la place communale a permis aux responsables de voir l’avenir plus sereinement. Après l’acquisition du local, les membres de l’ASBL PATRO décidèrent de récolter des fonds pour arranger et décorer les différentes pièces attribuées à chaque section. C’est ainsi que des ramassages de papier à travers la ville furent organisés. Dirigeants, parents, amis et anciens du patro se succédèrent à cette initiative bénéfique pour tout le monde. Cette activité lucrative prit fin le 28 mai 1988 pour un total de 330 tonnes !

Ce n’est pas tout… Le 6 août 1988, sous l’impulsion de Guy Marin, le premier bal aux lampions prit naissance sur le plateau de la gare. Encouragés par les aînés de la ville qui venaient prendre un (ou plusieurs…) verre(s) en début de soirée avant que la musique ne devienne trop puissante, les bénévoles de cette grande première décidèrent de renouveler cela tous les ans. Chaque année, le nombre de visiteurs augmentait. Le bal aux lampions était devenu incontournable.

Le patro est toujours bien présent dans différentes activités ouvertes au grand public : soupers, Marché de Noël, carnaval, marche ADEPS…

Souhaitons à ce mouvement de jeunesse encore de nombreuses années d’existence, en regard d’un passé glorieux !

Je tiens à remercier Malou (Marie-Louise Marlier), Guy Marin, Benoît Hautenauve qui m’ont aidé à l’élaboration de cette « petite histoire » du patro du Roeulx.

Patrick Renaux