À la découverte des villages formant notre belle Entité : Ville-sur-Haine

Du Roeulx (ville princière), on en parle beaucoup… et sans doute pas assez des villages qui forment toute l’Entité. Et pourtant,  leur histoire est aussi intéressante à plus d’un titre. Que disent les historiens locaux à propos de Ville-sur-Haine ?

Ils sont tous d’accord pour nous signaler que Ville-sur-Haine est l’un des plus anciens villages des environs du Roeulx. De nombreuses preuves en attestent. Les traces de l’existence de l’homme remontent à l’époque paléolithique. Des fragments de haches polies ont été recueillis sur les champs près de la rue des Enhauts.

En 1880, on découvrit dans le jardin du château Monoyer une énorme pierre : sans doute un menhir (en venant du Roeulx, au début du village : côté droit, une grosse maison bourgeoise). Selon certains historiens, Madame Monoyer était disposée à faire don à l’Etat de la partie du terrain nécessaire pour la présentation du monument historique. En 1864, l’archéologue de Munck suggéra le redressement du menhir au Ministre de l’Intérieur. Des années plus tard, le ministre Burlet écrivit : «Des mesures seront prises pour que ce monument devienne la propriété de l’Etat et pour que sa conservation soit assurée.» Aucune suite ne fut donnée. Madame Monoyer fit clôturer sa propriété tout en veillant bien à ce que les maçons prennent toutes les précautions nécessaires pour qu’au cours de la construction du mur d’enceinte, le monument ne subisse aucune détérioration.

Fin du XIXe siècle lors de la construction du canal du Centre, des terrassiers ont déterré deux urnes et des pièces de monnaie de l’époque romaine. Les historiens sont unanimes pour nous apprendre qu’une villa belgo-romaine de plus ou moins d’importance a été érigée au troisième siècle. La villa comprenait une maison de plaisance où résidait le maître, puis une exploitation agricole accompagnée d’ateliers pour tous les corps de métiers. De cette villa, probablement située au bord de la Haine, il ne reste pas la moindre trace; seul le nom de la localité née de ses ruines, en rappelle le lointain souvenir.

Longtemps, l’agriculture a fait la richesse de Ville-sur-Haine, puis sont venus s’ajouter les fours à chaux pour la cuisson de la roche crétacée qui affleure à plus d’un endroit. On fit au lieu-dit «La Brulotte» des travaux pour la recherche du charbon de terre vers 1835 – 1840. Une sucrerie a été mise en activité vers 1870 et une cimenterie en 1885. Ces industries tinrent plus ou moins deux décennies et furent remplacées par une gobeleterie en 1908. En 1930, cette industrie occupait environ 250 ouvriers et ouvrières et 15 employés. Après la deuxième guerre mondiale, la verrerie connut un développement et une prospérité croissante pour acquérir une bonne situation sur le marché belge et européen. Dans les années 60, la verrerie d’Havré-Ville occupait 500 ouvriers. L’attirance des industries vers Ville-sur-Haine provenait sans aucun doute de la présence du canal et du chemin de fer. ( La gare d’ «Havré-Ville» fut inaugurée en 1851.)

En 1913, les fondations de la Centrale électrique sortirent de terre. Grâce à toutes ces activités industrielles, les maisons se multiplièrent et le commerce local fut florissant.

Aujourd’hui, on peut dire que Ville-sur-Haine est un village calme ne comptant plus d’industries mais garde une grande fierté des quelques monuments qui rappellent une partie de l’histoire locale.

Prochainement, je sélectionnerai quelques monuments incontournables avec leur histoire.

Patrick Renaux

Documents consultés : «Royaume de Belgique Le Centre» (édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Centre 1930 ),
«Le Roeulx» (édité par le Syndicat d’Initiative 1980), «Ville-sur-Haine, village plus que millénaire» (de Max Flament).

Dessin de l’artiste louviérois Fernand Liénaux

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