À la découverte des villages formant notre belle entité : Belles histoires de deux chapelles à Ville-sur-Haine

À Ville-sur-Haine, deux chapelles ont réussi longtemps à émouvoir une population attachée aux phénomènes extraordinaires et aux légendes. La plus connue des chapelles est sans nul doute la chapelle «Notre Dame de Creuse».

D’après la légende…

«Par une chaude journée d’été, un berger s’en est allé faire paître son troupeau dans les «Riveaux des Creuses». En ces lieux, un mince filet d’eau jaillissait des entrailles de la terre et le berger, voulant laisser boire son troupeau, plongea sa houlette dans la vase afin de donner plus d’aisance à l’écoulement de l’eau. Il rencontra un objet résistant qu’il dégagea. C’était une statuette en bois de la Vierge. Emu par cette découverte, il porta la statuette à l’église paroissiale. Mais au grand étonnement de tous les villageois, le lendemain, la statuette était disparue; elle était retournée près de la source. Ce manège, paraît-il, recommença trois fois. Le village fut mis en émoi…» Lors de la découverte de la statue, on construisit un piédestal pour rappeler ces événements «miraculeux». En 1820, un vacher renversa le piédestal. C’est à la suite de cet acte de malveillance que l’on érigea une chapelle digne de ce nom. La construction fut bénie le jour de l’Ascension de la même année. On s’y rendit en pèlerinage pour y invoquer «Notre Dame de Creuse» contre les fièvres malignes. Avec le temps, cet édifice se détériora. C’est ainsi qu’en 1912, la chapelle dut être reconstruite. Début des années 90, un architecte originaire de Ville-sur-Haine : Philippe L’Hoir livra tout son art et son respect pour Notre Dame de Creuse en construisant une structure moderne et un aménagement de terrain pour les visiteurs. L’inauguration officielle eut lieu le huit décembre 1991 ( 30 ans déjà ). Croyants ou non-croyants se succèdent à la chapelle pour prier et s’abreuver… ou faire quelques réserves d’eau grâce à leurs cubitainers.

Une chapelle moins connue mais rappelant de grands faits de guerre : La chapelle des Tombeaux

En 1070, à la mort de Bauduin dit «de Mons» comte de Flandre et de Hainaut, les partages furent traités de la manière suivante : le fils aîné : Arnould hérita du comté de Flandre sous la tutelle de son oncle Robert le Frison et Bauduin II reçut le Hainaut dont Richilde, sa mère, conserva la régence. Ambitieux, vaniteux, Robert le Frison profita de la minorité de son neveu pour lui extorquer ses Etats. Lors de combats sanglants, Arnould fut traîtreusement assassiné par un de ses chevaliers. Sa succession passant de plein droit à son frère Bauduin II. Mais cela ne freina pas les idées de grandeur et de possession de Robert le Frison. Sans ressources, Richilde, comtesse de Hainaut, eut recours au prince évêque de Liège, moyennant inféodation du Hainaut à la Principauté de Liège. Richilde allait envahir la Flandre lorsque le Frison fondit à l’improviste sur le Hainaut. La bataille s’engagea entre les campagnes de St-Denis, Gottignies, Le Roeulx et Ville-sur-Haine. Les armées de Richilde durent se replier mais la Haine et une colline abrupte recouverte d’un bois leur coupèrent la route. Une légende raconte que les eaux de la Haine furent ensanglantées pendant trois jours. Richilde éleva sur le lieu de son désastre une chapelle. Ce monument commémoratif serait la chapelle des Tombeaux qui fut de nombreuses fois reconstruite.

Photo Dimitri Deblander

En visitant notre belle entité, nous pouvons nous enrichir de belles histoires, de belles légendes et ainsi nous inciter à mieux connaître notre milieu pour lequel on dit toujours : «Heureux au Roeulx».

(Ouvrages consultés : Le Roeulx, édité par le syndicat d’initiative, 1980. Ville-sur-Haine village plus que millénaire. Max Flament.)

Patrick Renaux

À la découverte des villages formant notre belle Entité : Ville-sur-Haine

Du Roeulx (ville princière), on en parle beaucoup… et sans doute pas assez des villages qui forment toute l’Entité. Et pourtant,  leur histoire est aussi intéressante à plus d’un titre. Que disent les historiens locaux à propos de Ville-sur-Haine ?

Ils sont tous d’accord pour nous signaler que Ville-sur-Haine est l’un des plus anciens villages des environs du Roeulx. De nombreuses preuves en attestent. Les traces de l’existence de l’homme remontent à l’époque paléolithique. Des fragments de haches polies ont été recueillis sur les champs près de la rue des Enhauts.

En 1880, on découvrit dans le jardin du château Monoyer une énorme pierre : sans doute un menhir (en venant du Roeulx, au début du village : côté droit, une grosse maison bourgeoise). Selon certains historiens, Madame Monoyer était disposée à faire don à l’Etat de la partie du terrain nécessaire pour la présentation du monument historique. En 1864, l’archéologue de Munck suggéra le redressement du menhir au Ministre de l’Intérieur. Des années plus tard, le ministre Burlet écrivit : «Des mesures seront prises pour que ce monument devienne la propriété de l’Etat et pour que sa conservation soit assurée.» Aucune suite ne fut donnée. Madame Monoyer fit clôturer sa propriété tout en veillant bien à ce que les maçons prennent toutes les précautions nécessaires pour qu’au cours de la construction du mur d’enceinte, le monument ne subisse aucune détérioration.

Fin du XIXe siècle lors de la construction du canal du Centre, des terrassiers ont déterré deux urnes et des pièces de monnaie de l’époque romaine. Les historiens sont unanimes pour nous apprendre qu’une villa belgo-romaine de plus ou moins d’importance a été érigée au troisième siècle. La villa comprenait une maison de plaisance où résidait le maître, puis une exploitation agricole accompagnée d’ateliers pour tous les corps de métiers. De cette villa, probablement située au bord de la Haine, il ne reste pas la moindre trace; seul le nom de la localité née de ses ruines, en rappelle le lointain souvenir.

Longtemps, l’agriculture a fait la richesse de Ville-sur-Haine, puis sont venus s’ajouter les fours à chaux pour la cuisson de la roche crétacée qui affleure à plus d’un endroit. On fit au lieu-dit «La Brulotte» des travaux pour la recherche du charbon de terre vers 1835 – 1840. Une sucrerie a été mise en activité vers 1870 et une cimenterie en 1885. Ces industries tinrent plus ou moins deux décennies et furent remplacées par une gobeleterie en 1908. En 1930, cette industrie occupait environ 250 ouvriers et ouvrières et 15 employés. Après la deuxième guerre mondiale, la verrerie connut un développement et une prospérité croissante pour acquérir une bonne situation sur le marché belge et européen. Dans les années 60, la verrerie d’Havré-Ville occupait 500 ouvriers. L’attirance des industries vers Ville-sur-Haine provenait sans aucun doute de la présence du canal et du chemin de fer. ( La gare d’ «Havré-Ville» fut inaugurée en 1851.)

En 1913, les fondations de la Centrale électrique sortirent de terre. Grâce à toutes ces activités industrielles, les maisons se multiplièrent et le commerce local fut florissant.

Aujourd’hui, on peut dire que Ville-sur-Haine est un village calme ne comptant plus d’industries mais garde une grande fierté des quelques monuments qui rappellent une partie de l’histoire locale.

Prochainement, je sélectionnerai quelques monuments incontournables avec leur histoire.

Patrick Renaux

Documents consultés : «Royaume de Belgique Le Centre» (édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Centre 1930 ),
«Le Roeulx» (édité par le Syndicat d’Initiative 1980), «Ville-sur-Haine, village plus que millénaire» (de Max Flament).

Dessin de l’artiste louviérois Fernand Liénaux

Petites histoires de gendarmerie et de police rurale…

En ces temps de confinement et de déconfinement, il faut admettre que notre police actuelle (fédérale et locale) a effectué des missions très particulières pour le bien-être de tous. Un tout grand merci pour le travail de ces hommes et de ces femmes qui ont été exposés à la COVID 19 dans des situations atypiques. C’est sans doute pour ces raisons que m’est venue l’idée d’écrire un petit aperçu de l’histoire locale de ces personnes qui sont chargées de veiller à la sécurité publique et d’assurer le maintien de l’ordre et l’exécution des lois.

L’histoire de notre gendarmerie commence avant celle de la Belgique indépendante

Gendarmerie située avenue des Braves (actuellement avenue du Roi Albert)

En 1795, nos régions sont annexées par la France. Un nouveau système administratif et judiciaire prévoit la mise en place d’une gendarmerie. Elle est créée en 1796. En cette année, on mentionne déjà l’existence d’une brigade au Roeulx alors dépendante de la lieutenance de Mons et faisant partie du département français du Hainaut.

En 1814, les provinces belges passent aux mains des Hollandais. Le Prince Guillaume d’Orange approuve l’organisation d’une nouvelle « maréchaussée ». Il refuse la dénomination gendarmerie. En 1851, la brigade du Roeulx se compose d’un effectif de 5 hommes : un brigadier et 4 gendarmes cavaliers. En 1989, la gendarmerie rhodienne compte 9 gendarmes placés sous le commandement de l’adjudant-chef Waltzing.

En 1998, suite à des dysfonctionnements (affaire Dutroux notamment) entre les 3 corps de police constitués, une loi fédérale découlant de l’accord « Octopus » organise un service de police intégré et structuré à 2 niveaux, celui de la police fédérale (police spécialisée et d’appui) et celui de la police locale (police de base), ce qui change profondément le paysage policier belge. La date clé de cette réforme de la police est le premier avril 2001. Les mots « gendarmerie » et « gendarme » disparaissent de notre langage quotidien.

Au niveau des bâtiments rhodiens occupés par la gendarmerie du Roeulx, je peux citer en ordre chronologique : des bâtiments situés à l’avenue des Braves (actuellement : avenue du Roi Albert), d’autres sur la Place du Souvenir, d’autres encore à la rue Verte et les bâtiments actuels situés à l’angle formé par la rue de l’Ange Gardien et la rue Paul Janson.

Gendarmerie située Place du Souvenir

Ce dernier complexe administratif de la brigade de gendarmerie du Roeulx fut inauguré le 21 juin 1989. Petite anecdote à propos de cet instant solennel… Lors de la réception des autorités et invités au château du Roeulx, Nicole Chevalier (épouse de Jacky Chevalier) eut droit au baisemain de l’organisateur de l’événement. Elle suivait le jeune prince se faisant discrète parce qu’elle arrivait avec un léger retard… La confusion fut totale et provoqua de nombreux sourires parmi les collègues de Jacky.

Un exemple de parcours pour devenir gendarme !

Au beau milieu des années 60, Jacky Chevalier fit une demande d’inscription à l’école de gendarmerie auprès de la brigade locale. S’ensuivit une enquête locale à propos de sa personnalité. En 1967, Jacky entra à l’école de gendarmerie située sur le Boulevard Général Jacques à Ixelles. Des cours de droit pénal, procédure pénale, police scientifique, français et néerlandais… lui furent notamment donnés pendant 2 ans. Après ce cycle, il suivit pendant 3 mois des cours NBC (Nucléaire Bactériologie Chimie).

Un souvenir inoubliable de Jacky !

Lors d’une des courses cyclistes « Paris – Bruxelles », Jacky, pris par le temps, dut ouvrir la course avec la camionnette de gendarmerie à partir du bois d’Havré en direction de Soignies. Devenu directeur de course pour quelques kilomètres, il indiqua la route afin d’éviter le centre du Roeulx… en cause : d’importants travaux effectués sur la chaussée de Mons à hauteur du Spar actuel. Sacré Jacky !

Outre la réorganisation policière de 2001, la police locale a connu une autre aventure avec la fusion des communes

En 1976, il y avait au Roeulx, un garde champêtre et un agent de police. L’agent de police, André Schaillié, avait ses activités consacrées au centre du Roeulx. Le garde champêtre, Marc Moreau, s’occupait de tout ce qui concernait l’extérieur de la ville. Dans les autres communes de la future entité, il n’y avait qu’un garde champêtre : à Mignault, Henri Manderlier, à Thieu, Claude Heulers, à Gottignies, Norbert Wilmart et à Ville-sur-Haine, André Kneuts.

Dans les petites entités, la fonction d’un commissaire n’était pas nécessaire. Pour des raisons financières, les édiles communaux optèrent pour un garde champêtre en chef et 5 gardes champêtres. Avec la fusion des communes, la place manquait pour tout le personnel qui devait travailler pour la nouvelle entité. C’est ainsi qu’on a réparti les policiers à la maison communale de Thieu, l’administratif à l’Hôtel de Ville du Roeulx, l’État Civil et la Population à la maison communale de Ville-sur-Haine et, peu de temps après, à l’Ancien Hôpital Saint Jacques.

Pour se déplacer à travers toute l’entité, les gardes champêtres en exercice utilisaient leur propre véhicule. Ce n’est qu’après les années folles des « Tueurs du Brabant wallon » (1982 – 1985) que l’entité fut obligée d’acheter des véhicules de police. C’est ainsi que 3 « Citroën Acadiane » furent achetées mais à des fins particulières : un véhicule pour le service des travaux, un autre pour la police et le dernier à des fins mixtes : pour la police et la commune.

À la même époque, la police dut s’équiper de radios portatives. Comme dans de nombreuses circonstances, tout le matériel fut livré partiellement. Il manquait le poste central… C’est ainsi qu’un Mignaultois spécialiste des ondes, Hector Vanderstraeten, vint au secours des policiers en utilisant une radio portative, des fils et une petite antenne montée dans le grenier des locaux de la police.

Aujourd’hui, l’équipement des policiers suit le flux de la modernité et de l’efficacité. La fonction de policier, fort masculine pendant longtemps, s’est ouverte au monde féminin. Tous ces changements sont plus que nécessaires dans un monde qui évolue sans cesse.

Patrick Renaux

Je tiens à remercier Jacky Chevalier ( gendarme retraité) et André Scaillié ( policier retraité) qui m’ont aidé à l’élaboration de ce texte.

Gendarmerie située rue Verte

Ville-sur-Haine : terre de Céramistes…

À Ville-sur-Haine, depuis 36 ans, on bat la terre, on la malaxe, on la masse du bout des doigts, on lui donne une forme, on la peint, on l’expose, on l’admire… et on la vend.

En 1983, Jean-Louis Wastiau alors Échevin du 3ème âge et Pierre Mistri conseiller communal créent l’atelier de céramique. Avec une équipe de pensionnés motivés villois, les compères associent au travail de la terre des enfants handicapés mentaux d’un internat de Beloeil. La céramique est un art pour se recentrer sur soi. Comme le dit la célèbre céramiste Rita Hendrickx : “Ce qui plaît surtout, dans la céramique, c’est qu’il s’agit d’une activité un peu méditative, presque mystique. Cela demande énormément de concentration, ainsi qu’un lâcher-prise et un recentrage sur soi.”

Grâce au soutien logistique de la commune, les céramistes ont pu se développer et se lancer dans une première exposition en 1985. Avec l’arrivée de véritables artistes, l’atelier de céramique a pris un nouveau tournant en organisant une première exposition de peintures. Sous l’élan clairvoyant d’Yvon Massy, l’exposition de peintures s’est rapidement dotée d’un concours pour lequel les visiteurs sont les maîtres. Un vote non obligatoire est mis sur pied afin de récompenser au mieux les participants. En 2002, vu le succès des expositions de peintures, les responsables séparent les techniques : huile / aquarelle. Au mois de mars, les spécialistes de l’huile se mesurent et au mois de novembre, c’est le tour des aquarellistes.  De 2002 à nos jours, l’équipe de céramistes soutenus par leurs amis organisent les expositions avec, à chaque fois, une oeuvre imposée. C’est aussi lors de ces expositions que des artisans locaux animent la salle des Enhauts.

Depuis sa création, trois équipes ont évolué à l’atelier laissant chacune une empreinte différente. L’équipe actuelle composée surtout de jeunes pensionnés a redynamisé l’atelier. Ils ont renoué avec la tradition en accueillant les résidents des Trois Sapins de Mignault.

Les locaux situés à la cure de Ville-sur-Haine sont parfaitement adaptés (et fonctionnels) à tous ces amateurs de céramique. Nous espérons que cette activité pourra encore durer longtemps en mélangeant des personnes d’horizons très différents.

Patrick Renaux

“C’était au temps où Ville-sur-Haine s’industrialisait…” aurait pu fredonner le grand Jacques

Fin des années 30… du XIXème siècle, des travaux de construction d’un grand axe, Le Roeulx – Mons, furent entrepris : la Chaussée de Mons actuelle. Son tracé sera légèrement modifié avec l’apparition du Canal du Centre. En 1849 est mise en service la ligne ferroviaire entre Manage et Mons…en passant par Ville-sur-Haine, bien sûr !

Toutes ces nouvelles voies de communication incitent les investisseurs et entrepreneurs à s’installer à proximité du plateau de la gare. Des manufactures de tailles diverses virent le jour. La Rue des Fabriques qui longe la voie de chemin de fer face à l’ancienne gare « Havré-Ville » garde encore quelques vestiges de son passé industriel. D’après les documents en ma possession, je peux écrire qu’en 1870, s’est érigée une sucrerie et en 1883 lui a succédé une des premières cimenteries du Royaume. Comme la sucrerie, la cimenterie ne fonctionnera que quelques années ne pouvant faire concurrence aux entreprises plus grandes et plus modernes. Plus récemment, la verrerie Doyen a fait les beaux jours de la population du coin. L’Union Chimique Belge dont quelques bureaux sont encore visibles près du passage à niveau a fait connaître Ville-sur-Haine à travers le pays et bien au-delà…

Voir aussi Cimenterie et verrerie à Ville-sur-Haine

« C’était au temps où Ville-sur-Haine s’animait… » aurait continué le chanteur

Dans une bonne conjoncture, les ducasses se multipliaient en référence aux fêtes religieuses. Sur la Place de Ville : à l’Ascension et à l’occasion de la fête de St Lambert, patron de la paroisse, le troisième dimanche de septembre. Au quartier de la gare, une ducasse avait lieu le dernier dimanche du mois d’août, après la ducasse du « Grand 15 » à Havré. (Durant le week-end de l’Assomption, à Havré sont toujours organisées des festivités en tous genres avec en apothéose, un magnifique feu d’artifice) Au pont St Jean, au milieu des années 50, plusieurs ducasses ont été organisées. La ducasse des quatre pavés (aujourd’hui, carrefour central de Ville-sur-Haine) avait lieu lors de la Ste Anne, fin juillet. Gilbert Lagneau se souvient du carrousel en face de son domicile, des jeux de massacre… et de la friterie Galand venant d’Obourg qui officiait près du salon Manet (aujourd’hui, établissement Talotti). Chaque mardi soir de ducasse, les commerçants « des quatre pavés », comme bien d’autres, rejoignaient dans la bonne humeur la friterie. Et il y en avait des commerces : le café du coin où Alain Gérin réside actuellement, chez « Julia du téléphone » ; le marchand de vélo Léopold Staquet dénommé « Pol du choix » ; Arille, le bourrelier et sa femme qui tenait un petit commerce de premières nécessités : café, sucre, chicorée, confitures et tabac ; la mercerie/lingerie d’Emilie Quertinmont (maman de Gilbert Lagneau) ; la quincaillerie de Rosa Brillet (grand-mère de Linda Dauby) ; la boucherie Louis Majois ; une épicerie tenue par Germaine Gillon ; la mercerie d’Emilia Forges sans oublier l’épicerie de Georges Delplace que j’ai connue encore en activité à mon arrivée à Ville-sur-Haine. Au milieu de tous ces commerces, le salon Manet a pu entretenir des liens entre tous les Villois grâce aux différentes activités proposées… Des pièces dramatiques furent jouées au profit des prisonniers de guerre. Des concours de whist remplirent les tables du café. Des bals avec orchestre rassemblaient plusieurs centaines de personnes. Le salon Manet fut aussi le rendez-vous des colombophiles pour embarquer les paniers et plus tard pour faire enregistrer les retours des pigeons. Le crossage au palier et les luttes de balle pelote donnèrent aux Villois l’occasion de se rencontrer autour d’un bon verre… plaisirs simples entre Villois qui entretenaient des liens entre voisins, ce qui n’existe quasiment plus dans les grandes agglomérations.

Un tout grand merci à Gilbert Lagneau pour ses souvenirs personnels et sa documentation.

Patrick Renaux

Le pont du Canal à Ville-sur-Haine

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Nous nous situons à la hauteur du pont-levis qui enjambe le canal du Centre peu avant l’ancienne gare d’Havré-Ville. Ce cliché a vraisemblablement été pris vers 1912.

Une demi-douzaine d’années plus tard, il sera le théâtre d’un événement toujours bien ancré dans la mémoire des habitants de Ville-sur-Haine.

Ce 11 novembre 1918, les armées allemandes sont en déroute et battent en retraite vers les hauteurs du village en direction du Roeulx. En provenance d’Havré, les troupes canadiennes du 28e Bataillon d’infanterie atteignent, quant à elles, le canal et franchissent le pont-levis. Le Private George Laurence Price fait partie de ces hommes de la compagnie A.

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George Lawrence Price

L’objectif de la journée est pourtant rencontré : reprendre le village d’Havré. Il est presque onze heures. Dans quelques instants, sonnera l’armistice entre les belligérants. George Price rejoint les premières maisons du village. Dans deux minutes, tout s’arrêtera … Les combats seront finis ! Ce sera la fin des hostilités entre les armées ennemies. Quelques francs-tireurs allemands se sont allongés le long du sentier des Prés et mettent en joue ces soldats intrépides ! Price et ses camarades fouillent les habitations à la recherche de cette fichue mitrailleuse qui les a amplement « arrosés » alors qu’ils franchissaient le pont-levis. C’est alors qu’une balle tirée par l’un de ces francs-tireurs atteint notre homme à la poitrine. Il mourra quelques instants plus tard après avoir tendu une fleur en tissu à l’occupant de la maison ! Il est 10 h 58 ! Deux minutes plus tard, les soldats des deux camps se redresseront … La guerre est bien finie !  Price ne le saura jamais tout comme le fait qu’il est le dernier soldat allié de la campagne 1914-1918 à être tombé au champ d’honneur ! Et dire que ce jour-là, il sera le seul de sa compagnie à perdre la vie !

Voir aussi www.memorialprice.org

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Cimenterie et verrerie à Ville-sur-Haine

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Entamés en 1839, les travaux de construction de l’actuelle chaussée de Mons – entre Le Roeulx et la cité du Doudou en passant par Ville-sur-Haine et Havré– sont achevés en 1842. Son tracé sera cependant légèrement modifié par le creusement du canal du Centre en 1883.

En 1849, est mise en service la ligne ferroviaire entre Manage et Mons, en passant par La Louvière et Bracquegnies. Toutes ces nouvelles voies de communication incitent investisseurs et entrepreneurs à établir à la rue des Fabriques – rue qui longe la voie de chemin de fer face à l’ancienne gare “Havré-Ville” – des manufactures de tailles diverses.

C’est ainsi qu’en 1870, s’y installe une fabrique de sucre de betterave. Son activité sera toutefois éphémère puisqu’en 1883 une des premières cimenteries du Royaume voit le jour sur le site de cette sucrerie. Cette dernière ne fonctionnera également que quelques années ne pouvant concurrencer les cimenteries plus modernes.

Suite à la fermeture de la cimenterie s’installera en 1908 la société en nom collectif “Verreries Jean-Baptiste Doyen et Compagnies”. Une trentaine d’ouvriers y travaillent jour et nuit par pauses.

En 1910, une soixantaine d’ouvriers et ouvrières ainsi que cinq employés y sont occupés. La production annuelle s’élève à 3 millions de pièces.

La Première Guerre mondiale entrainera la fermeture temporaire de l’entreprise.

En 1924, une nouvelle société est constituée : “Verreries-Gobeleteries Doyen S.A.” à Havré-Ville. Elle occupe 395 ouvriers .

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En novembre 1975, la verrerie de Havré-Ville est définitivement fermée et le personnel envoyé au siège de Manage.

Voir aussi “C’était au temps où Ville-sur-Haine s’industrialisait…” aurait pu fredonner le grand Jacques

Ducasses d’antan à Ville-sur-Haine

Les ducasses d’antan avaient leur petit succès à Ville-sur-Haine. Christophe Persenaire, Bourgmestre de l’époque, fut certainement un des principaux promoteurs de la Ducasse de la Place. Sous l’égide de l’Association des sociétés villoises comprenant les Compagnons  de la Wanze, le comité de jumelage, la balle pelote, le comité du 3ème âge, le club de football, certaines grandes vedettes comme Yves Lecoq et Stéphane Steeman ont fait l’unanimité pour le plus grand plaisir des spectateurs.

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C’était le jeudi de l’Ascension que débutaient les festivités. Des activités récurrentes comme le concours de cartes, l’apéro offert à la population, « le crossage » étaient inscrites à l’agenda des organisateurs. Le vendredi, Marc Bolomé assurait le bon déroulement du concours de cartes. L’apéro offert à la population était servi le dimanche midi par les différents représentants des comités. Le lundi, Omer Gilmant et son équipe dirigeaient « le crossage » (genre de golf : club avec une balle en bois « une saule » devant atteindre ou abattre des objets ou atteindre quelques portes de bistrots). Une tombola particulière : « Le Pourcha » avait toujours son franc succès.  Le cochon bien vivant prenait place dans la remorque de Jean-Marie Dufour et était escorté par de gais lurons déguisés. Un tracteur tirait une remorque fleurie sur laquelle trônait un fût de bière. Le gros lot de la tombola : « Le Pourcha » dont les fournisseurs officiels étaient Benoît Postiaux ou Jean-Pierre Louis faisait le tour du village. Les badauds recevaient une bonne bière avant de mettre la main à la poche pour le billet de tombola. Chaque année, des luttes de balle pelote eurent lieu sous l’œil attentif de la famille Wastiau : Roger, Jean-Louis, Bernard et Jérôme. Pendant quelques années, Bernard Favart anima un jogging à travers la belle campagne de Ville. Pierre Dufour aux commandes d’un ordinateur  de l’époque « un Commodore 64 » dut une année, classer plus de 120 participants. Pour redynamiser la ducasse, les organisateurs eurent recours à différentes initiatives exceptionnelles comme un convoi militaire reprenant des véhicules utilisés pendant la guerre 40-45. Le rassemblement des véhicules militaires eut lieu sur la Place communale du Roeulx avant de partir en cortège à travers toute l’entité du Roeulx. Pour le sport ballant, une année fut marquée par la rencontre des six meilleures équipes belges de minimes.  Plusieurs rallyes touristiques à travers le village et l’entité du Roeulx furent mis sur pied par Pierre Dufour et Anne Staquet. Une autre année, la dernière activité du week-end festif se déroula sur le terrain de football. Avec leur plus beau déguisement, les hommes du village  se rencontrèrent pour le plaisir et l’humour. Le match se clôtura par des tirs au but. Le gardien de la cage devait plonger dans son rectangle bien embourbé pour l’occasion. Roger Wastiau en barboteuse, encouragé par son fils Jean-Louis déguisé en Zorro, fit la part belle aux spectateurs …

Ducasse Ville-sur-Haine 2

Il faut encore signaler la participation régulière de la Fanfare d’Havré aux diverses activités proposées par l’association des sociétés villoises. Les bénéfices de toutes ces animations retournaient aux sociétés participantes qui, à ce moment-là, ne recevaient plus ou pratiquement plus de subsides communaux.  Une partie de ces bénéfices revenait également aux enfants. A l’approche de la fête de Noël, le bon Père offrait une cougnole aux enfants de moins de 12 ans habitant dans le village. Les poneys de Père Noël élevés par José Hautenauve conduisaient le respectable personnage accompagné en musique par quelques musiciens de la Fanfare d’Havré. C’est en toute simplicité que les Villois faisaient la fête… Pour la petite histoire, sachez aussi qu’il existait une ducasse à la gare et une autre aux « Quatre pavés ».

Patrick Renaux

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Crash aérien entre Gottignies et Ville-sur-Haine en 1944

Grâce à la rubrique « Souvenirs rhodiens » du Bulletin communal de la Ville du Roeulx, les gens se manifestent pour parler de leur passé ou éclairer les souvenirs d’histoires que l’on leur a racontées.

Un ancien Villois, Etienne Bouillon, s’est adressé à Dimitri Deblander, infographiste employé à la Ville du Roeulx, pour retrouver des témoins ou des traces d’un crash aérien qui a eu lieu entre Gottignies et Ville-sur-Haine en 1944.

Après plusieurs communications téléphoniques, nous avons pu retrouver deux témoins de l’époque : Roger Baivie et Roger Plisnier.

Grande peur à Ville-sur-Haine

Court-métrage relatant l’incendie de l’école communale de Ville-sur-Haine en 1914 et hommage au private George Price, dernier soldat tombé devant cette école quelques minutes avant l’Armistice.

Réalisation par la classe de 5e et 6e primaire de Mme Céline à l’école communale de Ville-sur-Haine.
Coordination asbl Le Chabot.
Avec le soutien du secteur animation province de Hainaut. Juin 2014.